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Cynophilie
Ces bergers picards qui séduisent au-delà de la Picardie

Race à faible effectif, le berger picard était à l’honneur au Salon international de l’agriculture dans le cadre du Concours général agricole canin et par sa présence dans le village des races animé par la Société centrale canine.

  

Il est sans doute le moins connu des chiens picards mais gagne pourtant à l’être… y compris en Picardie, alors qu’on trouve des éleveurs pour cette race dans quasiment toutes les régions de France. Chaleureux, câlin à tendance «pot de colle», le berger picard (ou de Picardie) peut facilement être confondu avec le briard que l’on appelle aussi berger de brie. Dans les Hauts-de-France, une poignée d’éleveurs s’évertuent à conserver le Brie de Picardie et à élever leurs chiens selon les standards de la race. Installée à Framerville-Rainecourt, à l’est de la Somme, Angélique Ricard est de ceux-là. De retour du Concours général agricole canin qui s’est déroulé le dimanche
26 février pour la catégorie «chiens de berger et de bouvier», elle raconte son investissement personnel pour la sauvegarde du berger de Picardie et la passion qu’elle partage avec d’autres pour cette race de chiens. Éleveuse à titre amateur quand d’autres en ont fait leur métier – elle est coordinatrice qualité chez Novial après avoir été cogérante d’une exploitation agricole et travaillé pour l’entreprise Nestlé –, Angélique Ricard estime son coup de foudre pour le berger picard «à plusieurs années». 

Une passion pour l’élevage vécue à 100 %

D’abord propriétaire d’un berger allemand qui lui a été offert par son père, lui-même grand passionné de chiens, Angélique a «glissé» vers le berger de Picardie après avoir perdu son premier chien, et pour ne pas avoir à souffrir d’une quelconque comparaison. Son choix pour le berger picard ? «Je cherchais un chien de la même taille que le berger allemand, qui soit cool et qui ne demande pas trop d’entretien…» Il lui faudra deux ans pour se décider à adopter un berger de Picardie prénommé Cheyenne. «Finalement, c’est cette race qui m’a choisie», se souvient Mme Ricard. 

Après une adhésion au Club des amis du berger picard et une première exposition de race qui s’est bien passée, elle les enchaîne, remporte des prix, et se décide à se lancer dans l’élevage. Comme dans d’autres domaines, «j’ai décidé de vivre cette nouvelle passion à 100 %», témoigne-t-elle. Et d’ajouter : «J’adore mes chiens et ils me le rendent bien.» Depuis Cheyenne, d’autres bergers picards ont rejoint la famille d’Angélique, de son époux et leurs trois enfants. Aujourd’hui, le foyer en compte encore deux : Rossi, un mâle de bientôt trois ans ; et une femelle prénommée Radote, née la même année, d’une lignée différente. Les deux chiens n’étant pas consanguins, ils seront accouplés d’ici quelques semaines pour donner naissance à des chiots très attendus. «Cela fait deux ans que nous n’avons pas accueilli de portée. Celle à venir sera donc importante…», explique Angélique ; d’autant qu’il s’agira d’une première pour Radote. Comme lors des précédentes naissances, les chiots seront élevés au sein même de la maison. «C’est quelque chose à laquelle je tiens pour la socialisation. Le berger picard a besoin qu’on s’occupe de lui. Dès le plus jeune âge, je prends le parti de créer un contact fort avec lui.» Plus grand, le berger picard apprécie l’espace et les promenades.  

Faibles effectifs et naissances attendues

L’an dernier, 179 naissances ont été déclarées auprès de la Société centrale canine ; ce qui place le berger picard bien loin derrière le chouchou des Français, le berger australien qui en a compté plus de 20 000 en 2022 rien qu’en France. Avec son faible taux de renouvellement, le berger de Picardie reste donc une race à «faible effectif». «Et c’est cela qui me plaît», rapporte Mme Ricard. En passionnée, l’éleveuse samarienne assure vouloir le meilleur pour la descendance de ses chiens, revendiquant une certaine exigence vis-à-vis des futurs propriétaires : «Je leur fais remplir un questionnaire et je leur demande dans une lettre leurs motivations. C’est assez cadré, mais adopter un chien, quel qu’il soit, ne se fait pas à la légère.» Le succès et l’attrait pour le berger picard est tel que la liste d’attente pour adopter un chiot est de «deux ans» auprès de l’élevage Pic d’Arlee. Les résultats obtenus lors de différentes expositions et concours n’y sont sans doute pas non plus étrangers. Si Angélique Ricard a eu l’opportunité de participer au dernier Concours générale agricole canin, c’est parce qu’elle a remporté avec Rossi le premier prix de la Nationale d’élevage de la race «Berger de Picardie» qui s’est tenue en septembre dernier. Pour la participation de son protégé au concours de Paris, pas de chichi : «On l’a brossé la veille, et c’est tout, s’amuse l’éleveuse. Le poil doit évidemment être propre, mais il doit aussi être rêche et griffonné.»

L’ambiance qu’elle a trouvé à la Porte de Versailles l’a séduite, autant que les rencontres permises : «Tout a été très bien organisé. Les chiens avaient de l’espace pour évoluer. Nous avons pu avoir de nombreux échanges avec les visiteurs», se réjouit Mme Ricard. Ce qu’elle retient de ce rendez-vous ? «C’est d’avoir pu participer à la promotion de la race pour laquelle on s’investit, avec beaucoup de convivialité», poursuit-elle. De ses chiens, Angélique peut en parler des heures. Et s’il se trouve quelqu’un en face aussi passionné qu’elle, le temps n’est plus compté.

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