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Noriap met l’accent sur la protéine lors de ses visites d’essais

Les 17, 18 et 19 juin, Noriap a organisé des visites d’essais et des démonstrations sur son site de Croixrault. Nouveauté 2014 : un pôle innovation.

© AAP

Mardi 17 juin quelque deux cents agriculteurs étaient présents sur la plate forme d'expérimentation de Noriap à Croixrault pour l’une des trois journées que la coopérative consacrait aux visites de ses essais. Les six hectares étaient divisées en sept ateliers sur les thèmes des variétés de blé, d’orge, de colza mais aussi sur les stratégies de protection fongique ou de raisonnement de la fertilisation. Il y avait aussi un atelier «techniques de diversification de la rotation» et un pôle «innovations». Pour les céréales, le travail portait cette année principalement sur le taux de protéines.
Sur le site de Croixrault plus de deux mille cinq cents micro parcelles sont consacrées aux variétés de blé. Plus de quarante variétés sont testées. Pour que nos blés soit compétitif à l’exportation, sa teneur en protéines doit être supérieure à 11%. Pour ce faire, Noriap a choisi de modifier sa grille protéines afin de rendre le message encore plus concret. La prime de contrat est désormais de 0,3 €/T pour chaque dixième de point au-delà de 11%. En dessous de ce taux, des pénalités sont appliquées.

Le rendement n'exclut pas la qualité
«Il faut se donner les moyens pour faire de la protéine. Pour cela, il n’y a que deux solutions : le choix variétal et la fertilisation azotée. Beaucoup pensent que si l'on a du rendement, la qualité n’y est pas : c’est un préjugé ! En 2013, il y a eu de bons rendements et la teneur en protéines était acceptable», remarque Philippe Pluquet, responsable technique des productions végétales chez Noriap.
A l’issue des essais menés par Noriap, trois variétés de blé sont à retenir : Fructidor, Lavoisier et RGT Kilimandjaro. Elles sont toutes les trois certifiées BPMF (blé planifiable meunerie française) et ont une régularité de rendement et qualité quelle que soient les années. «Nous devons tendre vers la quasi suppression des blés non certifiés BPMF tels que Trapez, Cellule et Rubisko pour augmenter l’assolement en variétés BPMF et VRM (variété recommandées meuneries). Les contrats de ce type de blés sont plutôt bien valorisés grâce aux primes de qualité. N’oublions pas que le facteur le plus influant sur la qualité est la variété», rappelle Philippe Pluquet.

Orges : l'arrivée des hybrides
Même discours pour les orges d’hiver et les escourgeons. Les variétés Etincel, Casino et Cervoise qui avaient le vent en poupe il y a quelques années sont dépassées aujourd'hui par les variétés hybrides telles que Dribble et Mangoo. Ces variétés ont un potentiel de rendement plus élevé que les conventionnelles. L’escourgeon reste une alternative au blé sur blé. D’ailleurs, les besoins augmentent en semences d’escourgeon hybrides. La coopérative cherche des producteurs de semences de blé ou d’orge hybrides pour répondre à cette nouvelle opportunité.
«En colza, sur la trentaine de variétés que nous avons testées, nous en avons retenus trois : Arizona, Manzzana et DK Exalte. Elles sont en moyenne plus productives et ont peu de risques de verse. Nous avons également menés des essais fongicides sur colza. Nous sommes agréablement surpris du traitement du sclérotina par une solution bio contrôle à base de bacillus, le DPX RNP 31. C’est un fongicide qui n’est pas issu de la chimie traditionnelle. Plus naturel, il s’inscrit dans la démarche écophyto de réduction des produits phytosanitaires», explique Philippe Pluquet.
Les techniciens de Noriap ont également détaillé différentes méthodes de fertilisation azotée en mettant l’accent sur les objectifs de rendements qui doivent être mieux prévus, le conseil étant de fractionner les apports en quatre fois plutôt que trois.

Azote : fractionnement en quatre apport
Des essais ont été menés sur la courbe de réponse des apports d’ammonitrate et d’approvisionnement ternaires. Cette année, l’équipe a testé une méthode qui permet de réduire la volatilisation de la solution azotée. Le principe consiste à incorporer un additif à la solution azotée.
Sur le pôle consacré à la protection fongicide, six variétés ont reçu chacune un programme différent. Il s'agit de mieux raisonner l’apport de fongicides grâce au modèle de prévision Atlas. «On le teste, on y croit vraiment. Cet outil d'aide à la décision avait une lacune sur la rouille jaune. Cette année à forte pression, nous avons pu l’adapter à cette maladie, indique Philippe Pluquet. Il ajoute "nous en profitons pour revenir sur les bonnes pratiques d’application des produits phytos : c’est un aspect important pour nous».


Nouvelles cultures

Il y avait cette année sur le site de Croixrault un atelier "diversification". Noriap y exposait des solutions pour les agriculteurs à la recherche de nouvelles cultures pour leur assolement. Voilà deux ans que la coopérative propose des contrats de multiplication de semences de graminées, de légumineuses et de céréales fourragères via la filiale SFP (Semences fourragères de Picardie). Quelques micro parcelles présentaient des mélanges prairies à base de ray-grass et de trèfles ou encore des cultures intermédiaires. Cet atelier a donné aussi l’occasion aux visiteurs d'échanger sur les essais de céréales biologiques réalisés sur le site.


De nombreuses innovations étaient présentées sur le site de Croixrault. Notamment le système N-Sensor. Ce système évalue la quantité d’azote à apporter grâce à un capteur situé sur la rampe. Cette dernière est reliés aux distributeurs de l’épandeur à engrais. La dose apportée correspond ainsi exactement à celle qui a été évaluée par le capteur. Le système est utilisé pour réguler l’épandage d'azote lors du troisième apport. Ce service sera disponible l’année prochaine via Noriap ou l’ETA Multitrav.
Autre technologie, l’autoguidage RTK Préciséo utilise le réseau téléphonique et des géomètres afin d’avoir une précision à deux centimètres près. Préciséo et Noriap mettent à disposition ce service depuis quelques années aux adhérents de la coopérative.
A signaler encore, l’outil d’aide à la décision Atlas Fongipro qui émet un signal d’alerte lorsque la pression fongique est élevée et définit ainsi la période idéale pour traiter. Cet outil est surtout utilisé pour la septoriose mais a des capacités de développement pour la rouille jaune.
L’entreprise Delta Drone effectuait par ailleurs des vols de drone. C’est un service qui sera proposé aux adhérents pour mieux gérer leur fertilisation azotée grâce à l’analyse de l’état de la parcelle.

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