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Noriap : une entrée remarquée dans la filière œufs

Après une prise de participation significative dans le groupement Framiœuf à l’automne, la coopérative Noriap est de nouveau mise en lumière dans un autre projet significatif concernant la filière œuf. Rencontre avec Jean-François Gaffet et Martin Migonney, président et directeur du groupe Noriap.

De gauche à droite : Jean-François Gaffet, président de Noriap et Martin Migonney, directeur de Noriap.
De gauche à droite : Jean-François Gaffet, président de Noriap et Martin Migonney, directeur de Noriap.
© AAP

Pourquoi la coopérative Noriap porte-t-elle un intérêt dans la filière œuf ?
JFG : La réflexion stratégique que nous portons au sein de la coopérative place en priorité du groupe l’animation territoriale et l’action que nous devons mener pour créer de la valeur ajoutée sur notre périmètre géographique. Conforter les filières d’élevage en fait partie, et parmi elles, la filière «œufs» présente structurellement des perspectives d’avenir. Dès lors, nous étions en veille de projets, et nous avons eu l’opportunité de concrétiser nos orientations au cours des derniers mois.

Concrètement, pourquoi et comment intervenez-vous dans le projet ONE-Cocorette ?
MM : D’abord, nous observons la filière : ces deux entreprises sont sur le segment de l’œuf alternatif (hors cage), qui certes n’est pas majoritaire, mais qui reste en croissance. Ensuite, chacune d’entre elles est majeure sur ce créneau, avec des typologies de production et de segments de marchés différents. Leur rapprochement a un vrai sens de complémentarité. Enfin, cela s’inscrit pleinement dans nos choix : il s’agit d’un rapprochement sur notre région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, qui permet d’y créer de la valeur ajoutée, tant sur la partie «aval» (conditionnement - mise en marché), que sur la partie production, où l’on va pouvoir développer de nouveaux ateliers de production. Le projet a un vrai sens. L’implication de Noriap y amène certes un renforcement financier, mais surtout un savoir-faire au service du développement de la production.

Comment se concrétise le volet «capitalistique» ?
JFG : Noriap prend une participation minoritaire dans l’enveloppe ONE, laquelle rachète l’entreprise Cocorette. L’ensemble s’appellera Cocorette, qui permet de capitaliser sur l’entreprise la notoriété de la marque. Enfin, de deux acteurs majeurs du secteur, nous avons la satisfaction de prendre part à la constitution d’un leader plutôt que d’attiser des concurrences localement stériles.

Vous parlez d’accompagnement technique aussi…
MM : Nous avions déjà un vrai savoir-faire avec Novial. Dans le secteur, les fabricants d’aliments ont toujours eu un rôle technique important. Les équipes de Novial étaient déjà régulièrement sollicitées pour des accompagnements sur les bâtiments, les infrastructures, et pouvaient faire le lien avec les constructeurs. En ayant une vision renforcée sur la filière, nous pouvons à présent non plus répondre à des sollicitations ponctuelles, mais proposer des solutions aux producteurs, qui sont à la fois conformes aux tendances et besoins de marché et à leurs propres possibilités et aspirations.

Ces opportunités s’adressent-elles à vos adhérents ?
JFG : Nous venons de signer les actes fondateurs. Même si nous voyons où nous voulons aller, nous sommes encore en train de construire notre offre. Nous nous voulons ouverts, tant en amont qu’en aval. C’est-à-dire que nous pouvons répondre à toute sollicitation d’entreprises qui chercheraient de producteurs, et à tout futur producteur. Notre accompagnement pourra sans doute comporter des spécificités supplémentaires selon qu’il s’agisse, par exemple, d’un adhérent Noriap ou d’un client Novial, mais rien n’est figé, et rien ne sera fermé.

Quelles perspectives concrètes sur le terrain ?
MM : Le rapprochement de ces entreprises et la croissance de secteur de l’œuf alternatif nous garantissent plusieurs dizaines d’ateliers nouveaux sur notre région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, et ce, à court terme. Ensuite, nous verrons comment évolue le marché et nous nous adapterons si la demande va au-delà de nos objectifs actuels.

Y a-t-il une complémentarité entre notre participation dans Cocorette et celle dans Framiœuf ?
MM : Oui et non. Les marchés sont totalement différents, et ce n’est pas sur ce volet que nous pourrons avancer. Pour l’un et l’autre, l’expertise reconnue de Novial en aliment est un atout qui est au service des producteurs et de la performance technique. La situation géographique, avec les grands bassins de consommation à une heure au nord ou au sud est importante. Enfin, et c’est peut-être l’essentiel, la notion de valeur ajoutée passant par un collectif est primordiale dans chacun des projets.
Pour Framioeuf, nous voulons aider un collectif à assurer sa transition générationnelle. Pour Cocorette, nous voulons développer et servir un intérêt collectif des producteurs. Le fait de mieux connaître les filières de «l’intérieur» est enfin un élément majeur de notre engagement, car il nous permet d’être acteur sur la construction du développement, et non accompagnateur ou investisseur.

Ces diversifications peuvent parfois surprendre vos adhérents…
JFG : Nous comprenons. Il y a deux schémas de développement pour les coopératives céréalières. On peut rester sur les métiers du grain exclusivement, auquel cas il faut assumer que seule la taille, la masse et l’extension de la collecte, parfois par une filiale négoce, apportent une croissance. Nous considérons que ce schéma ne présente pas d’intérêt pour l’économie territoriale. Nous avons fait le choix de la valeur ajoutée pour les producteurs.
Des diversifications, du développement vertical, nous en faisons déjà. C’est le cas avec nos jardineries et à présent en leur sein avec les rayons «terroirs». C’est le cas avec Semences Fourragères de Picardie sur un secteur difficile, mais où nous progressons. C’est le cas avec la logistique, et notamment l’infrastructure portuaire liée au canal. Nous avons vocation et ambition de créer de la valeur ajoutée sur le périmètre de notre région, et tous ces développements y contribuent. Ne pas les porter apporterait de la facilité au quotidien, mais cela fragiliserait à terme l’économie du territoire, tant pour les producteurs que pour notre entreprise ou les filières de la région.

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