Aller au contenu principal

Phytos : l’UE doit aller plus loin dans leur évaluation

Dans un rapport d’initiative, le Parlement européen demande à la Commission européenne et aux Etats membres de l’UE de consolider la procédure d’autorisation des produits phytosanitaires en Europe.

Bruxelles promet de tenir compte de ces recommandations, mais cette tâche devrait revenir à la prochaine Commission européenne qui prendra ses fonctions au mois de novembre.
Bruxelles promet de tenir compte de ces recommandations, mais cette tâche devrait revenir à la prochaine Commission européenne qui prendra ses fonctions au mois de novembre.
© j.-c. gutner



Le Parlement européen a voté le 16 janvier, à Strasbourg, à une large majorité (526 voix contre 66 et 72 abstentions) en faveur du rapport d’initiative (et donc non contraignant) de sa commission spéciale sur la procédure d’autorisation des pesticides dans l’Union européenne, mise en place suite à la prolongation de la licence du glyphosate fin 2017.
Les recommandations des deux co-rapporteurs, Norbert Lins (PPE, Allemand) et Bart Staes (Verts, Belge), adressées à la Commission européenne, aux Etats membres et à l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), ont été adoptées quasiment sans amendements, le texte ayant fait l’objet d’un long travail de compromis. Seul le groupe conservateur s’y est opposé, estimant que les recommandations remettent en cause le système d’autorisation de l’Union européenne et son expertise scientifique suffisamment performants. Avec ce projet, le Parlement européen vise à renforcer la confiance dans la procédure d’autorisation des pesticides, en la rendant plus transparente et plus responsable.

Responsabilité politique
Les eurodéputés préconisent notamment un registre public de toutes les études et données brutes dans un format utilisable ; l’accès du public à toutes les études scientifiques avant que l’Efsa procède à l’évaluation, en tenant compte des intérêts commerciaux des entreprises, des ressources financières plus importantes pour l’Efsa, de la désignation par la Commission européenne de l’Etat membre rapporteur pour évaluer une substance active, de l’inclusion de la toxicité à long terme dans les données exigées pour l’évaluation des risques des produits phytosanitaires, du renforcement de l’évaluation post-mise sur le marché, du lancement, par la Commission, d’une étude épidémiologique sur l’impact des pesticides sur la santé humaine.
Les eurodéputés souhaitent également une plus grande responsabilité politique, avec notamment une publication des résultats des votes des Etats membres dans le cadre de la «procédure de comitologie».
Quelques amendements supplémentaires ont été adoptés, notamment celui présenté par le président de cette commission spéciale, le Français Eric Andrieu, plaidant pour la création d’un comité indépendant, composé de magistrats et de hauts fonctionnaires, pour garantir l’absence de conflits d’intérêts à l’Efsa.

La commission assure qu’elle en tiendra compte
Les amendements du groupe de la Gauche unitaire, qui demandaient notamment l’interdiction immédiate du glyphosate et de tous les néonicotinoïdes ont, eux, été rejetés. Eric Andrieu a souligné, à l’issue du vote, qu’interdire le glyphosate et tous les néonicotinoïdes n’était pas la mission de la commission spéciale pesticides. «Notre mandat était de faire des propositions d’amélioration. Nous sommes là pour préparer une loi qui préserve la santé, l’environnement pour l’avenir», a-t-il indiqué.
Le commissaire européen à la santé, Vytenis Andriukaitis, a assuré que ces recommandations seraient prises en compte dans l’évaluation en cours du règlement de 2009 sur l’autorisation de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. «Je vous présenterai les résultats au cours du premier semestre», a-t-il promis. La Commission actuelle, dont le mandat prendra fin au mois de novembre, ne devrait néanmoins pas s’emparer de ce dossier.
Enfin, l’industrie des produits de protection des plantes (ECPA) s’est félicitée de ce vote, indiquant «qu’il y a clairement des éléments du rapport sur lesquels nous ne sommes pas d’accord en fin de compte mais, dans l’ensemble, il semble y avoir une chose sur laquelle tout le monde peut s’entendre, à savoir que l’Europe a le système le plus strict du monde en matière d’approbation des pesticides».

Glyphosate : mauvaise passe

Le groupe des Verts du Parlement européen a présenté, le 15 janvier à Strasbourg, à la veille d’un vote sur la procédure d’autorisation des pesticides dans l’Union européenne, un nouveau rapport confirmant dans le détail le «plagiat à hauteur de 50 %» auquel a procédé l’Institut fédéral d’évaluation des risques (BfR) de l’Allemagne dans le cadre de la réévaluation des risques du glyphosate dans l’Union européenne dont il était chargé. Cet institut s’est «affranchi des obligations légales d’indépendance et d’objectivité», dénoncent les Verts. Une autre étude, publiée dans la revue Environmental Sciences Europe, le 14 janvier, montre, elle, que les études sur le caractère cancérigène du glyphosate menées par l’industrie concluent pour seulement 2 % d’entre elles à une génotoxicité du produit alors que pour les travaux publiés dans des revues scientifiques ce taux atteint 67 %.
En France, le tribunal administratif de Lyon a annulé avec effet immédiat, dans un jugement du 15 janvier, l’autorisation de mise sur le marché du Roundup Pro 360, un herbicide à base de glyphosate commercialisé par Monsanto et renouvelé en mars 2017, soulignant que «le principe de précaution» avait été négligé. Le tribunal estime en effet que, «malgré l’approbation de la substance active par l’Union européenne», ce produit est «potentiellement cancérigène pour l’homme», et «suspecté d’être toxique pour la reproduction humaine et pour les organismes aquatiques».

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Alliance rurale Jean Lassalle agriculture
Dans la Somme, profession agricole et Alliance Rurale partagent leur vision du bon sens

Dans le cadre de la campagne pour les élections européennes, la profession agricole samarienne a reçu le 11 avril plusieurs…

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde