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Prairies : comment les observer pour prendre les bonnes décisions

Diagnostiquer sa prairie n’est pas chose facile si on n’a pas un fil directeur d’observation et de réflexion. Démarche à suivre.

Relever la présence d’espèces dans une poignée et utiliser la fiche diagnostic proposée par le Gnis.
Relever la présence d’espèces dans une poignée et utiliser la fiche diagnostic proposée par le Gnis.
© D. R.




Au préalable, il faut s’interroger sur les causes possibles de dégradation. La première solution consiste, bien sûr, à éliminer ces causes qui sont principalement les suivantes : surpâturage ou sous-pâturage, fauche trop rase, piétinement en mauvaises conditions, absence de déprimage, fertilisation mal raisonnée, flore mal adaptée à l’objectif, accidents climatiques tels qu’une sécheresse, une inondation inhabituelle, un gel exceptionnel et, enfin, la sénescence simultanée des plantes.
Il convient ensuite d’observer le recouvrement. Même lorsque l’herbe est courte, on ne doit pas voir la terre. Un bon recouvrement est conditionné par le déprimage. C’est en fait un pâturage précoce qui permet aux graminées de taller et de densifier la végétation. Cette notion de densité est essentielle. En effet, le rendement est la résultante à la fois de la densité du couvert et de la hauteur de ce dernier. La densité de la végétation dépend du déprimage et la hauteur du couvert dépend de la fertilisation et des conditions climatiques.

Couvert végétal
Il convient également d’apprécier la morphologie du couvert. A-t-il tendance à présenter des touffes ou à gazonner ? Dès que la végétation pousse en touffes, les animaux font des refus et surpâturent certains espaces. La productivité et la qualité du fourrage diminuent. Certaines espèces ont tendance à se développer en touffes telles que la houque laineuse ou les joncs. Un roulage ou un hersage avec une herse à rabot, en conditions peu humides, permet d’aplanir et de scalper les touffes avant la saison de pâturage.

Espèces présentes et productives
Enfin, il faut arpenter la parcelle et observer les espèces naturellement présentes. Lorsque l’on trouve une plante, il y a trois choses à faire : l’identifier, rechercher sa phytoécologie et son intérêt fourrager. Le site www.prairies-gnis.org propose des outils pour identifier les graminées au stade feuillu (non épié).
La phytoécologie est la somme des événements et des circonstances qui vont sélectionner les espèces présentes. Elle est essentielle pour comprendre la situation.  Lorsqu’un facteur change, progressivement des plantes régressent, puis disparaissent et d’autres espèces apparaissent. Une situation n’est jamais figée et la nature est évolutive. Il y a cinq principaux facteurs de phytoécologie et d’évolution : la situation hydrique, le mode d’exploitation, la fertilisation et le pH, ainsi que la profondeur de sol.
Pour estimer la qualité de la flore, il est nécessaire d’arpenter la parcelle et d’apprécier son homogénéité. Une prairie est rarement homogène du fait de la nature du sol et du comportement des animaux. Il faut estimer comment les différentes espèces sont réparties sur la surface, et si elles sont bien mélangées entre elles ou, au contraire, disposées en taches compactes. Un mélange intime des plantes sera plus facile à gérer en menant la parcelle de sorte à favoriser les espèces intéressantes.

Un savoir-faire qui s’apprend
Sur ce même site www.prairies- gnis.org, une méthodologie plus fine est proposée à la rubrique «diagnostic de prairie». On y trouve un outil d’aide à la décision, qui est un damier. Avec les deux clés d’entrée, que sont la présence des bonnes graminées et légumineuses herbacées, d’une part, et la présence des plantes dicotylédones non fourragères et la mousse, d’autre part, on détermine alors les voies d’amélioration possibles pour une situation donnée. Pour estimer les présences, une grille de notation téléchargeable est disponible sur le site précité, de même que le protocole à appliquer.
Diagnostiquer une prairie et prendre les bonnes décisions peuvent paraître difficile, car les causes sont multifactorielles. Il ne s’agit pas d’une photographie, mais d’un film sur lequel on fait un arrêt sur image ! Le protocole proposé sur www.prairies-gnis.org est un outil qui permet de faire le point. Toutefois, le sujet exige que l’on pratique souvent des diagnostics afin de mieux estimer les différentes situations.

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