Aller au contenu principal

Pressions syndicales sur Bruxelles pour la levée de l’embargo

La crise du porc est aggravée par les mesures de rétorsion commerciales prises par la Russie à l’encontre de l’UE. Précisions.

Au marché du porc de Plérin, le cours du porc n’a plus dépassé les 1,10 euro depuis bien longtemps.
Au marché du porc de Plérin, le cours du porc n’a plus dépassé les 1,10 euro depuis bien longtemps.
© Claudine Gérard

Les organisations agricoles de l’UE font pression sur la Commission européenne pour qu’elle multiplie les initiatives afin d’obtenir la réouverture «étape par étape» du marché russe pour les produits du porc qui ne sont pas soumis à l’embargo politique imposé par Moscou.
Le secteur du porc, comme celui du lait, connaît «de toute évidence une situation très sérieuse», a admis Phil Hogan, le 18 janvier, à Strasbourg, devant la commission de l’agriculture du Parlement européen.
Bruxelles s’est efforcée d’amener la Russie à ouvrir son marché aux produits du porc (lard, graisses et abats), qui ne sont pas soumis à l’embargo politique sur les produits agroalimentaires de l’UE, mais à une interdiction d’accès liée aux cas de peste porcine africaine dans les Pays baltes et en Pologne, a rappelé le commissaire européen à l’agriculture.
Il ajoutait que le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a même écrit à Vladimir Poutine pour tenter de «normaliser les relations commerciales. Nous continuons de faire des propositions et modifier notre certification vétérinaire [...], mais en vain à ce stade», a-t-il regretté.

Certification «étape par étape»
Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) maintiennent néanmoins la pression. Dans une lettre adressée le 20 janvier par leurs présidents à Jean-Claude Juncker, elles jugent «très important» que l’exécutif européen «prenne toutes mesures pour reprendre dès que possible les négociations techniques avec les autorités compétentes russes sur les certificats d’exportation de l’UE et les restrictions vétérinaires» concernant le cinquième quartier du porc.
En France, les manifestants des diverses régions du pays pointent tous l’embargo russe comme étant une des causes conjoncturelles des difficultés, plus globalement structurelles, rencontrées par les filières d’élevage. Toujours en France, la pression provient également de la grande distribution, dont certaines enseignes éminentes ont envoyé le même message que les producteurs : l’embargo russe doit être levé pour pouvoir reprendre les exportations de surplus de porcs.
«Nous pourrions soutenir une feuille de route, négociée par la Commission, qui engage les deux parties à poursuivre les négociations pour la reconnaissance de la régionalisation de l’UE étape par étape, annonce le Copa-Cogeca. Compte tenu de la nouvelle situation épidémiologique, une proposition mise à jour de l’UE pourrait être transmise aux services vétérinaires russes comme base pour entamer des consultations techniques.»

Ne pas attendre le verdict de l’OMC
«Nous estimons que la Commission devrait saisir toutes les occasions pour travailler sur les détails techniques du dossier avant la remise des conclusions du comité de règlement des différends de l’OMC» sur la plainte déposée contre l’embargo sanitaire russe sur les produits du porc, soulignent également les organisations agricoles. «Malheureusement», pour le secteur, même si la Commission devait avoir gain de cause à l’OMC, «ce qui pourrait prendre plus d’un an du fait des possibilités d’appel, il faudrait encore négocier les certificats avec les autorités européennes, ce qui repousserait un éventuel accord sur ce point à une date dans un futur lointain», ajoutent-elles.
Ce dossier est «d’une grande importance», car il s’agit de la vente de produits «pour lesquels le secteur du porc de l’UE n’a pas pu trouver des marchés alternatifs équivalents», conclut le Copa-Cogeca.

Aides au stockage privées : - 3 % demandés

Selon un relevé publié le 18 janvier par la Commission européenne, les demandes d’aide au stockage privé de la viande porcine ont porté dans l’UE sur 70 241 tonnes (dont 67,3 % pour une durée de 90 jours) au cours des deux premières semaines d’application de ce régime mis en œuvre le 4 janvier. Elles ont été déposées à concurrence de 23,4 % en Allemagne, 22,9 % en Espagne, 14,8 % au Danemark, 11,9 % aux Pays-Bas, 7,4 % en Pologne, 7 % en Italie, 2,7 % en France. Les jambons désossés représentaient 53,9 % des quantités concernées, le lard 10 %. Le précédent régime d’aide au stockage privé instauré début mars 2015 et clôturé fin avril avait permis de retirer temporairement du marché quelque 65 000 tonnes dans 18 Etats membres.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde