Programme chargé au Congrès de la Fnsea
Le 69ème congrès de la Fnsea se tient à Saint Etienne du 24 au 26 mars.
Le prochain congrès de la Fnsea va ouvrir ses portes le 24 mars à Saint-Etienne, dans un contexte économique difficile pour la majorité des agriculteurs. La production porcine traverse notamment «une situation qui si elle ne bouge pas dans les trois mois qui viennent, sera irrémédiable pour un certain nombre d’exploitations» a alerté Xavier Beulin, président de la Fnsea, tout comme le secteur des fruits et légumes. Autre source d’inquiétude et de mécontentement pour les agriculteurs, la mise en œuvre de la nouvelle PAC (voir encadré). Dans la lignée des problématiques économiques, la première table ronde du congrès portera sur la sécurisation des exploitations, et abordera le volet assurantiel mais aussi fiscal, ainsi que les relations commerciales, à travers la question de la contractualisation.
A l’approche des élections départementales, la question de l’équilibre entre les territoires et de la prise en compte de la ruralité est particulièrement d’actualité, avec les mesures annoncées par le Premier ministre et le vote de la loi NOTRe (Nouvelle Organisation Territoriale de la République).
Représentation territoriale
La Fnsea s’inquiète d’une possible marginalisation des territoires ruraux. «Défendre la ruralité, ce n’est pas une défense béate» explique Xavier Beulin qui y voit avant tout des espaces de projets. «Ce qui nous préoccupe dans la loi NOTRe et dans le découpage territorial, c’est que les treize métropoles captent l’essentiel des ressources». Hors PAC, ce sont les régions qui concentrent avec le FEADER la majorité des ressources allouées à l’agriculture. «Comment faire passer demain nos messages dans des assemblées représentées par des élus qui seront majoritairement urbains ?», s’interroge Xavier Beulin. La dernière table-ronde intitulée «Nos initiatives pour une France qui gagne», entend d’ailleurs dresser les atouts de l’agriculture, mais aussi les conditions d’un rassemblement nécessaire à sa réussite. Des intervenants d’horizons divers y sont attendus, comme le scientifique Axel Kahn, Henri Seydoux, fondateur de Parrot (drones), l’écrivain Alexandre Jardin ou encore Françoise Gri, ancienne directrice générale du groupe Pierre & Vacances. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll devrait conclure le congrès, s’il n’en est pas empêché par son droit de réserve.
Des points de vigilance dans l’application de la nouvelle PAC
Le décalage du calendrier de déclaration pour les aides PAC est une satisfaction pour la FNSEA, mais plusieurs points restent dans le viseur du syndicat agricole. En premier lieu, les transferts de DPB entre fermiers, car bien que le ministre de l’Agriculture affirme qu’il les rendra possibles malgré l’actuel refus de Bruxelles, «on a déjà connu par le passé d’autres dispositifs où, quelques années après, on a demandé aux producteurs de rembourser les avances», rappelle Xavier Beulin en référence aux plans de campagne. La Fnsea s’inquiète également du fait que les relevés parcellaires seraient pré-renseignés dans les prochaines déclarations, ainsi que des modalités pratiques de l’ICHN, toujours pas claires à ce jour. Enfin, dernier sujet à susciter un important débat, celui des haies, pour le moment prises en compte dans les Surfaces d’intérêt écologique (SIE) via la BCAE 7 qui rend leur déplacement quasiment impossible. Une situation qui pose plusieurs problèmes : le risque de sanctuariser, aujourd’hui en échange d’une aide de la PAC, mais sans avoir la garantie que cette aide continuera à être versée à l’avenir, est un point de blocage pour la Fnsea qui continue donc à demander la possibilité pour l’agriculteur de choisir de classer ou non ses haies dans la BCAE 7, ce que le règlement européen autorise.