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Quels leviers sont disponibles pour rendre les prix agricoles plus rémunérateurs ?

Ingénieur agricole de formation, spécialiste de la grande distribution, Olivier Dauvers participe à l’atelier 5 des Etats généraux en tant que directeur du Think Tank agro- alimentaire des Echos.

Olivier Dauvers : «Pour soutenir les prix, il n’y a pas d’autre voie que de modifier les attendus du marché, soit l’offre et la demande.»
Olivier Dauvers : «Pour soutenir les prix, il n’y a pas d’autre voie que de modifier les attendus du marché, soit l’offre et la demande.»
© D. R.

Quelles sont les solutions pour rendre les prix agricoles plus rémunérateurs ?
Il y a trois solutions : la baisse des coûts de production, la hausse des prix et l’investissement.

Baisser les coûts de production est-il vraiment une manière de rendre un prix plus rémunérateur ?
Oui, à la condition, bien sûr, que l’organisation de la mise en marché soit telle qu’elle permette de conserver le gain obtenu. N’en déplaise à beaucoup, l’agriculture française n’est pas assez compétitive. D’une part, parce que la taille des exploitations est trop petite, d’autre part, parce qu’il existe une distorsion des conditions de production en Europe. L’agriculture française doit donc obtenir de sa tutelle le principe de l’iso-contrainte, faute de quoi ses coûts ne permettront jamais aux prix d’être rémunérateurs.

Vous évoquez aussi comme autre solution la hausse des prix. Précisez votre pensée.
Les prix d’achat doivent progresser, mais ils ne se décrètent pas. La preuve ? Quand un prix est politique, tel que ce fut le cas, il y a quelques mois, avec le prix du porc à 1,40 €, cela n’a pas duré. C’est d’ailleurs une coopérative qui a dénoncé, la première, ce prix sans fondement économique. Conséquence : pour soutenir les prix, il n’y a pas d’autre voie que de modifier les attendus du marché, soit l’offre et la demande.
Pour ce faire, il faut soutenir la demande en rendant obligatoire et visible l’origine des matières premières. Et tant pis si l’Europe trouve à y redire. C’est déjà fait avec le lait et la viande. Il faut que cela s’applique à tous les produits. Ainsi, un plat cuisiné à base de poulet polonais ne peut que perdre son attractivité si son origine est visible, ce qui contraindra les industriels à changer d’échelle sur l’approvisionnement «made in France». Mécaniquement, la demande pour l’origine France progressera, soutenant alors les cours.

Reste que les cours sont volatils à tel point qu’ils rendent difficiles les investissements des agriculteurs. Comment sortir de ce cercle vicieux ?
La volatilité des cours pose en effet problème pour la compétitivité, car elle ne donne pas de visibilité pour l’investissement. Mais elle n’est pas pour autant une fatalité. Certes, on ne peut pas la supprimer, mais on peut mieux la gérer, et ce, à tous les niveaux de la filière. Parmi les outils à disposition, il y a la DPA (dotation pour aléas). A l’heure actuelle, elle ne peut pas permettre l’encadrement de la volatilité. Il faut la rendre plus souple en augmentant les montants consacrés et en facilitant la reprise de provisions. L’autre outil est l’assurance récolte. Le risque climatique n’est pas assez couvert, parce que les primes sont trop onéreuses. Conséquence : peu d’agriculteurs s’assurent. Or, si l’Etat apportait sa garantie aux compagnies d’assurances, cela permettrait de baisser le coût des primes, ce qui doperait la couverture assurantielle des agriculteurs.

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