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Ramaretto de la Boiseraie crée la surprise et rafle l’or au CGA

Ce n’était pas arrivé depuis des années : une vache de la Somme a décroché un premier prix au Concours général des animaux. Il s’agit de Ramaretto de la Boiseraie,
une Prim'holstein rouge première et deuxième lactation. Pour son éleveur, Jean-François Maquigny, et le jeune qui l’a présentée, Julien Derly, c’est une sacrée récompense. 

La victoire de Ramaretto de la Boiseraie est un travail d’équipe : une mise en valeur parfaite de Julien Derly,  et la récompense de quarante ans de sélection génétique de son éleveur, Jean-François Maquigny.
La victoire de Ramaretto de la Boiseraie est un travail d’équipe : une mise en valeur parfaite de Julien Derly, et la récompense de quarante ans de sélection génétique de son éleveur, Jean-François Maquigny.
© Guillaume MOY Photographies

«C’est une récompense de quarante ans de travail en génétique», sourit Jean-François Maquigny. Trois jours après le sacre de sa Prim’holstein rouge, Ramaretto de la Boiseraie (Amaretto R x Joao RF) au Salon de l’agriculture, l’éleveur de Moreuil est encore sur son nuage. Pour la première fois depuis longtemps, une vache de la Somme s’est distinguée au plus haut niveau national. Elle a été sacrée championne de sa catégorie première et deuxième lactation, et réserve de la grande championne de Paris, celle-ci étant une vache de troisième ou quatrième lactation. 

Jean-François Maquigny n’est pourtant pas un habitué des concours. «En 2017, j’avais emmené une suppléante à Paris. J’avais fini bon dernier, mais je m’étais fait plaisir.» Alors lorsque le sélectionneur a repéré l’animal lors de sa tournée, l’éleveur a saisi l’opportunité, sans espérer réellement un tel résultat. «La surprise est d’autant plus belle.» Mais il l’avoue, sa vache n’aurait sûrement pas brillé autant sans la mise en valeur de Julien Derly, fils d’éleveurs d’Aubvillers, près d’Ailly-sur-Noye, passionné de concours. «C’est lui qui a préparé et présenté la vache. Il en rêvait, et je savais qu’elle serait la mieux valorisée entre ses mains. C’est lui qui a fait le plus gros boulot.»

À dix-sept ans, l'étudiant du Paraclet avait déjà présenté une vache de l’élevage familial au Salon l’année dernière. «Il s'est révélé en 2020 et il est épatant. Il fait preuve de beaucoup de patience. On dirait que manœuvrer un animal est inné chez lui», confiait alors son père, Bertrand Derly. Pour Julien, «c’est une vraie fierté d’avoir emmené une vache jusqu’au bout», et qu’importe s’il n’en est pas le propriétaire. Cet événement a représenté de longues heures de préparation. «C’est un gros travail de dressage en amont. Il faut apprendre à l’animal à marcher et à rester à l’attache.» Le clippage commence plusieurs jours avant l’événement. «Il faut laver la vache quelques jours avant, puis la tondre avant de partir. C’est un savoir-faire.» 

Sur place, Ramaretto a adopté le comportement d’une championne. «Le transport s’est bien passé et au Salon, elle est restée très calme.» Une fois sur le ring, pour Julien, c’était «de l’adrénaline, du stress, mais surtout beaucoup de concentration». «L’objectif est de mettre la vache le plus en valeur possible. Ce sont des techniques qui s’acquièrent avec l’expérience, au fur et à mesure des concours.» Pour lui, le prochain rendez-vous sera le 10 avril, à la foire de Montdidier. «Cette fois, je mènerai des vaches de la maison.»

 

Rambures est passée à côté

L’euphorie, elle, est retombée comme un soufflet pour Laurent Grocol, installé à Rambures, qui menait sa jeune Normande du même nom. La fille de Milletaches, qui s’était fait remarquer l’année dernière, avait pourtant toutes les qualités. «Dès les premières heures après notre arrivée au Salon, j’ai compris que ce serait foutu», regrette-t-il. Rambures, si facile à dresser à la maison, n’a pas supporté l’ambiance. «Elle ne faisait que de meugler, et elle refusait de boire et de manger, si bien qu’elle était plate comme une crêpe.» Tel est le risque lorsqu’on travaille avec du vivant… Reste que l’ambiance était au rendez-vous. «C’est toujours un super moment. On échange avec les gens. On revoit les copains…» Laurent retentera sa chance une prochaine fois. «Il faudra la bonne vache au bon moment !»

Le whisky d’Hautefeuille encore remarqué 

L’année dernière, le whisky de la distillerie d’Hautefeuille, à Beaucourt-en-Santerre avait épaté tout le monde en décrochant une médaille d’or, pour sa première présentation au Concours général agricole. Cette année, il est récompensé du bronze, et même si c’est «une petite déception» pour son créateur Étienne d’Hautefeuille, c’est une récompense du travail accompli. Ne cherchez cependant pas à vous procurer une bouteille de cette cuvée du Single Malt samarien, car elle est épuisée. Mais une belle promesse est faite pour le printemps. «Il s’agissait de la dernière cuvée de Single Malt avant la sortie de notre gamme permanente de Single Farm, réalisée avec l’orge cultivé à la ferme», confie Étienne d’Hautefeuille. Voilà sept années que 25 à 30 ha de Lauréate, variété d’orge brassicole «préférée des brasseurs et malteurs de France» est cultivée sur les terres de la ferme, mais un whisky doit prendre le temps de vieillir. Ce Single Farm sera le fruit d’un assemblage de plusieurs millésimes pour en sortir un produit homogène dans le temps. «Il s’agit d’un whisky céréalier, doté de notes boisées grâce à un vieillissement en fût de chêne américain neuf, qui apporte une gourmandise en bouche», décrit le producteur. Chaque année, cette gamme homogène sera accompagnée d’un millésime. «Cette fois, il est produit à partir d’une parcelle, et donc marqué par les caractéristiques de l’année. Il sera vieilli dans des tonneaux qui ont contenu de grands vins, pour accentuer ses particularités.» Tout l’enjeu est de magnifier le terroir. 

Le jambon à l’ancienne et le miel de tilleul en argent

Deux produits de la Somme ont décroché une médaille d’argent au Concours général agricole. Le premier est un miel de tilleul, spécialité de la région, que produisent les abeilles de Mickaël Dechepy. «On ne s’attend jamais à une telle récompense, mais on l’espère toujours. Je savais tout de même que mon miel était de qualité», commente l’apiculteur d’Embreville. Son miel bénéficie ainsi d’un beau coup de projecteur. «La médaille valorise mon travail et celui de mes abeilles.» Son miel est vendu en circuit court, et est notamment transformé par la chocolaterie Maison Maxime. 
Une deuxième médaille d’argent a été remise au jambon blanc à l’ancienne label Rouge du Domaine Picard, à Villers-Bocage. «On est un des rares agroindustriels à en faire. Le nôtre est à base de viande française, salé à 12 %, à la veine par pénétration douce et homogène de la saumure, sans battage ni moulage, cuit lentement à 65°C pendant seize heures», explique Stéphane Nuellas, directeur général de l’entreprise. 
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