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Loisirs
Randonner dans les prairies humides avec ceux qui les mettent en valeur

La deuxième édition de la Rando Nature qui se tient le samedi 11 juin propose une balade de 6 kilomètres autour de Quend et ses marais, avec les explications d’agriculteurs qui ont fait le choix de s’y installer, malgré quelques contraintes.

«Pour rien au monde, je ne voudrais être agriculteur qu’ici.» Ce cri du cœur, c’est celui d’Alexandre Loye. Agriculteur en cours d’installation à Quend, il accueillera le samedi 11 juin sur sa ferme le départ de la deuxième édition de la Rando Nature. La Rando Nature, c’est une randonnée de 6 km organisée par la Chambre d’agriculture de la Somme, le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et le Syndicat mixte Baie de Somme-Grand littoral picard avec le soutien du Conseil départemental et de l’Agence de l’eau Artois-Picardie pour la promotion et la valorisation de l’élevage en zones humides. Autrement dit, «on profite de l’occasion pour expliquer les spécificités de l’agriculture dans un territoire comme celui des bas-champs», rapporte Alexandre Loye qui partage le départ de la randonnée avec Justine Duhameaux, agricultrice avec son époux à «500 m de chez Alexandre», et maraîchère bio. 

 

Une biodiversité exceptionnelle

Baptisée «La Ferme du petit bas-champ», l’exploitation d’Alexandre Loye porte bien son nom : «On est entouré de prairies humides qui servent de zones tampon quand il y a de fortes précipitations», explique-t-il. Des zones qui ne sont pas nécessairement drainées, mais qui rendent leur exploitation délicate : «On n’y met pas les pieds quand on veut ! Les fenêtres pour intervenir sont courtes, il ne faut pas se louper. Mais l’avantage, c’est d’avoir de l’eau résiduelle dans le sol plus longtemps qu’ailleurs, même quand les conditions sont séchantes.» Le fait qu’une partie des parcelles qu’occupe l’agriculteur soit la propriété du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France lui impose également un cahier des charges strict : pas de fertilisation chimique, l’interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien, un chargement limité… «Mais à part cela, on a un cadre de travail très agréable avec une grande richesse en matière de biodiversité.» 

Pour répondre à ces contraintes, en tant qu’éleveur de vaches allaitantes, Alexandre a opté pour une race rustique, l’Aubrac : «Elle valorise bien ce genre de terrain et c’est aussi une manière de me démarquer.» 100 % de ses produits animaux sont vendus en direct. Un atelier d’élevage porcin sur paille vient compléter l’offre. Étendue sur 150 ha, la ferme d’Alexandre Loye est à dominante herbagère, ce qui lui permet d’être quasiment autonome en matière d’alimentation et ne pas avoir de concentrés. «Les deux tiers de ma surface sont en herbe, soit en prairies permanentes, soit temporaires», détaille-t-il. La ration à base de fourrages est complétée par du maïs (grain et ensilage), de la betterave fourragère et des pulpes de betteraves. 

À la Ferme «Les Bio légumes de la baie», Justine Duhameaux exploite quasiment dans les mêmes conditions. Sur sa ferme, qu’elle tient avec son mari, des vaches allaitantes de race charolaise, des grandes cultures, mais aussi une parcelle de quatre hectares de maraîchage bio. C’est cette spécificité qu’elle veut mettre en avant lors de la Rando Nature. «Le maraîchage, explique-t-elle, est venu d’une volonté de se diversifier pour que je puisse m’installer.» Quant au choix du bio, il s’est imposé de lui-même : «Étant donné que nous sommes dans un territoire à fort enjeu biodiversité, autant essayer de cultiver sans produits de synthèse.» 

 

Randonnée, marché, dîner

Chacun d’entre eux étant à l’aise dans ses bottes, ils ont répondu sans hésiter à l’invitation des organisateurs pour accueillir la randonnée : «Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de parler positivement de notre métier, constate ainsi Alexandre Loye. Si la randonnée peut servir à faire passer quelques messages, ce sera parfait, notamment sur l’élevage… On entend beaucoup de critiques, mais si l’on peut expliquer que l’élevage extensif comme on le fait ici sert à entretenir certains types de terrain, on aura gagné le pari.»

Si l’expérience est concluante, les deux agriculteurs déjà rompus à la vente directe pourraient être tentés de renouveler l’expérience dans les années futures, par leurs propres moyens. À les écouter, on sent déjà un certain enthousiasme chez eux à accueillir le grand public sur leurs fermes.

Samedi prochain, randonner au milieu d’un paysage exceptionnel et écouter les explications de ces agriculteurs ne sera toutefois pas la seule motivation. On pourra en effet profiter d’un marché de terroir, à partir de 16h (jusqu’à 19h), et dîner sur place (à partir de 20h). Un repas (13 €) est en effet proposé – la réservation est obligatoire au 03 22 33 69 00 ou par mail l.villeret@somme.chambagri.fr - au cours duquel seront servis exclusivement des produits fermiers locaux, dont les viandes de la Ferme du petit bas champ et des légumes de la ferme «Les Bio légumes de la baie». 

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