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Rencontre inédite entre le jazz contemporain et la jonglerie

Le 19 février, le Cirque Jules Verne donne carte blanche à Jérôme Thomas, jongleur, et Edward Perraud, musicien de jazz contemporain.

Il était une fois un enfant qui s’ennuyait ferme à la campagne. Pour rompre l’ennui de son fils, sa mère l’incite à aller rendre visite au fils du voisin pour l’inviter à jouer avec lui. Le fils tergiverse. Il ne connaît pas l’autre enfant. Mais l’ennui est si fort qu’il finit par suivre le conseil de sa mère et se présente à la ferme du voisin. Et répète mot à mot ce que lui a dit sa mère. «Bonjour, je m’appelle Jérôme. Veux-tu jouer avec moi ?» Une fois la surprise passée, le garçon accepte. Le jeu a duré des années, forgeant une belle amitié entre les deux enfants et une capacité d’imagination forte.
Jérôme Thomas, puisqu’il s’agit de lui, n’a jamais rencontré Edward Perraud. Leur première rencontre, en chair et en os, aura lieu trois jours avant le spectacle pour mettre en dialogue leurs talents, avant de nous faire partager leurs improvisations nées de leurs échanges. Ce jour-là, le 19 février prochain, au Cirque Jules Verne, lors de la carte blanche qui leur est proposée, Jérôme se présentera à Edward Perraud, comme à l’époque de son enfance, avec la même simplicité, avant que le spectacle ne se crée au fur et à mesure de l’inspiration qui naîtra de cette rencontre entre le jongleur et le musicien de jazz contemporain.

Deux hommes aux styles iconoclastes
Leurs points communs ? «La rythmicité, que l’on retrouve autant dans la batterie que la jonglerie», selon Jérôme Thomas. Les autres ? Il préfère les garder dans sa botte secrète pour le spectacle. En cherchant un peu, on en trouve toutefois quelques-uns. Jérôme et Edward ont partagé la scène avec Michel Portal. Les deux artistes ont aussi l’art et la manière d’explorer les échanges possibles entre les différentes disciplines, se frottant à la danse, au théâtre, aux arts du cirque, à la musique, etc.
Plus important encore, l’un et l’autre ont cette capacité du don de soi, qui devrait être commune à tous les artistes mais qui, malheureusement, n’est pas si courante. Enfin, s’il fallait clore ce chapitre, ils partagent un côté franc-tireur l’un avec sa batterie, l’autre avec ses jonglages, dévorés tous deux par la soif d’aller toujours au plus loin de leur art respectif, et portés par un projet esthétique propre, qui est leur signature d’artiste. D’un côté, Edward, engagé corps et âme dans l’improvisation radicale et tentant de traduire en musique tout ce qu’il peut ressentir. De l’autre, Jérôme, fondateur de la jonglerie cubique (pratique unissant la jonglerie et la danse), à la recherche de ce qu’il y a dessous «l’iceberg de cet art», en s’attachant au plus petit détail et tout le temps qu’il faut pour révéler enfin le geste du jongleur qui s’y niche.
Leurs points de décalage ? «Nous ne sommes pas de la même génération. J’ai fait du jazz avant lui, avant même d’ailleurs qu’il ne soit né», relève Jérôme Thomas. Avant d’ajouter : «C’est un virtuose. Je n’ai aucune leçon à lui donner, pas plus que de directives. Lui, tout seul, il tient déjà toute la scène. Je vais donc essayer d’en faire autant. Pour cela, je vais faire un peu le malin», plaisante-t-il.

Du décalage naît la poésie
Plus que le malin, ce sont surtout des risques que compte prendre l’artiste sur scène, toujours partant pour faire se rencontrer la jonglerie et la musique. «Non seulement la musique me parle beaucoup mais, en plus, la jonglistique est très intéressante dans la rencontre avec la musique et le son. En plus, nous serons à Amiens, la Mecque du jazz contemporain. Une fois cela dit, il n’y a pas grand-chose où je ne sois partant quand il s’agit d’expérimenter», commente Jérôme Thomas.
Inutile donc d’attendre une rencontre classique, où le jongleur suit le rythme de la musique. Très peu le style de Jérôme Thomas, qui avoue que, «plus le temps passe, plus je recherche ce qui est décalé, ce qui contraste, car c’est là exactement où on peut questionner l’émotion présentée, et c’est bien plus poétique». Vous l’avez compris, Jérôme Thomas n’a pas envie de coller à la musique. Ce qu’il veut, c’est créer un rapport avec le son produit par la musique d’Edward Perraud, qu’il découvrira en même temps que le public. Autre prise de risque pour le jongleur, mais sans crainte aucune, car «plus ça va, moins j’ai envie d’anticiper», confie-t-il.
Certes, les deux artistes ont échangé par téléphone sur les éléments techniques du spectacle qu’ils vont bâtir ensemble et sur la répartition des tâches entre eux. A Edward la gestion du son de la batterie et de la jonglerie, à Jérôme l’image. Ils ont aussi évoqué le parti pris qui sera le leur pour cette carte blanche. Lequel ? «Je garde mes cartouches», répond Jérôme Thomas. Pour le reste, tout se fera sur scène.
Mais, au fait, celui qui n’a pas hésité à intégrer dans sa pratique la danse contemporaine et les techniques du théâtre, et à manipuler des objets insolites, avec quoi va-t-il jongler ? «Je vais faire des balles, car, comme j’ai un virtuose en face, je ne peux faire que ce qui me reste, mais je vais faire quand même un peu le malin», répète-t-il. Attendez-vous donc à quelques surprises entre ces deux iconoclastes dans leurs domaines respectifs, avides de rencontres loin de toutes chapelles.

Infos pratiques

«Carte blanche à Jérôme Thomas et Edward Perraud», lundi 19 février, à 20h. Spectacle à partir de dix ans. Durée : 60 mn.


Renseignements et réservations au 03 60 01 02 40 ou par Internet à reservation@cirquejulesverne.fr

Tarif unique de 5 euros.

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