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Ses chèvres dynamisent sa petite exploitation

Depuis 2019, Élisa Delannoy a ouvert sa chèvrerie des Bêees de Somme, à la ferme familiale de Zoteux, à Acheux-en-Vimeu. L’élevage, avec atelier de transformation en fromage et vente en direct, doivent lui permettre de s’installer.

Élisa a trouvé avec l’élevage de chèvres une diversification dans laquelle elle s’épanouit. «J’apprends tous les jours», confie-t-elle. Elle peut notamment compter sur le soutien de sa mère, Maryse. 
Élisa a trouvé avec l’élevage de chèvres une diversification dans laquelle elle s’épanouit. «J’apprends tous les jours», confie-t-elle. Elle peut notamment compter sur le soutien de sa mère, Maryse. 
© Alix Penichou

Avec leurs belles cornes, leurs yeux expressifs et leur caractère curieux, bien que bien trempé, les chèvres ont été un coup de cœur pour Élisa Delannoy. «J’ai réalisé un premier stage dans un élevage caprin de Sasseville (76), en 2015, alors que j’étais en bac STAV. Ça m’a tout de suite plu», explique la jeune agricultrice. Sa première chèvre, Joyeuse, a été accueillie la même année à la ferme familiale du hameau de Zoteux, à Acheux-en-Vimeu, et a été saillie par le bouc d’un particulier. «On a fabriqué les premiers fromages au bout de la table», se souvient sa mère, Maryse. 

Sa chèvrerie les Bêes de Somme est officiellement créée en 2019, avec six chèvres. Elle en compte aujourd’hui trente-trois - Élisa espère atteindre un jour un cheptel de cinquante mères - dont le lait est transformé sur place en fromage (frais, frais aromatisé, plateau apéritif, bûches, carrés et ronds, natures ou cendrés…). La commercialisation en circuit court est surtout la tâche de son conjoint, Dylan Dubosc, qui multiplie les marchés locaux. «Cette possibilité de maîtriser une production de A et Z m’a beaucoup intéressé.» Il faut dire qu’avec une exploitation de 48 ha, un atelier à valeur ajoutée est nécessaire pour pouvoir en vivre pleinement. Avec cette activité, l’éleveuse espère pouvoir reprendre la ferme lorsque ses parents céderont. 

Chaque maillon de la chaîne est bien réfléchi, à commencer par la conduite de l’élevage. Élisa a multiplié les expériences pour se former au mieux. Elle a même été salariée dans une chèvrerie de sept-cents chèvres dans la Vienne, avec atelier de transformation d’une partie du lait en fromage. Son premier choix a été celui de la race. «Les Alpines sont les plus adaptées à la production de fromage. Elles sont productives et leur lait et riche en taux.» L’autonomie alimentaire est presque atteinte, avec une ration composée de fourrages produits à la ferme : luzerne essentiellement, méteil grain, orge, foin de prairie. Le maïs, jusqu’alors procuré à l’extérieur, devrait être cultivé à l’exploitation dès l’année prochaine. Seul du concentré est acheté à une société d’alimentation. Les chèvres ne pâturent pas - «le goût du fromage changerait trop d’une saison à l’autre» - mais elles devraient bénéficier d’un accès extérieur pour plus de bien-être prochainement.

 

Alternative à la désaisonnalisation

Élisa effectue aussi un travail sur la génétique, avec l’achat d’un bouc qui a permis d’améliorer la productivité des chèvres. Toutes sont traites deux fois par jour, à l’aide d’un chariot de traite de quatre faisceaux, et d’un quai de douze places (environ une heure de traite matin et soir). «Elles produisaient 450 l par an chacune l’année dernière, et sont désormais à 700 l», se réjouit-elle. Cette année, pour la première fois, l’éleveuse va aussi pratiquer la longue lactation pour sept d’entre-elles. «Cela consiste à prolonger la lactation plus longtemps après la naissance», précise-t-elle. Elles ne sont donc pas inséminées cette année. La quantité de lait diminue, mais elle est censée repartir avec la naissance des chevreaux des autres chèvres, grâce à une stimulation psychologique. «C’est une alternative à la désaisonnalisation qui doit me permettre de produire du fromage toute l’année.»

 

Les fromages affinés, sa spécialité

Cette transformation du fromage est un autre savoir-faire qu’Élisa maîtrise plus que bien. Elle s’y attèle tous les matins. «Chaque chèvrerie se distingue par son fromage. Le goût change selon le mode d’élevage, la ration et le procédé de fabrication.» Le repiquage du lactosérum contribue à la qualité des fromages des Bêees de Somme. Cette technique consiste à utiliser le lactosérum, aussi appelé petit lait, de la fabrication de la veille pour ensemencer le lait cru du jour, permettant ainsi l’acidification par l’action des bactéries lactiques. La spécialité d’Elisa ? «Les fromages affinés, beaucoup fabriqués dans la Vienne. C’est ce qui me démarque des autres chèvreries de la région, qui proposent beaucoup de fromage frais.» Une tomme, affinée pendant deux mois, sera la prochaine nouveauté. 

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