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Colza
Solution variétale ou chimique, Terres Inovia fait le point pour lutter face aux maladies

Vendredi 10 mars, Terres Inovia a organisé un webinaire sur la gestion des bioagresseurs de printemps en colza. L'occasion de réaliser l'état des lieux des connaissances et perspective sur les différentes maladies.

Si vous souhaitez revoir ce webinaire, il est disponible sur la chaine Youtube de Terres Inovia.
Si vous souhaitez revoir ce webinaire, il est disponible sur la chaine Youtube de Terres Inovia.
© V. Marmuse

La sclerotinia reste la principale  maladie du colza. Terres Inovia se veut rassurant : «sur les dernières années, on a une fréquence des attaques nuisibles qui est large-ment en baisse, avec une à deux attaques fortes tous les dix ans». Les dégâts dus à cette maladie vont être très significatifs à partir de 10 % des tiges principales atteintes dans le colza : «on a une perte entre 1 et 1,5 quintal par tranche de 10 % de tiges principales atteintes supplémentaires.» Les températures relativement douces et des humidités relatives élevées sont des facteurs favorables au développement de cette maladie sur colza au printemps. 

Une actualité réglementaire concerne un fongicide : l’interdiction d’appliquer l’Haregi à floraison sur le colza. De ce fait, il n’y aura aucune commercialisation de cette spécialité pour la campagne 2022-2023. Des actions sont en cours pour lever cette restriction afin d’essayer de récupérer cet usage. 

Terres Inovia a fait le point en 2022 des résistances des souches de sclerotinia face aux fongicides et plus particulièrement aux SDHI. «À ce jour, nous n'avons pas de résistance connue aux strobilurines, aux triazoles ou au fludioxonil. Mais, malgré un contexte de pertes de substances actives, il existe quatre modes d'action qui nous permettent d’avoir une gestion durable vis-à-vis du sclérotinia, notamment par la possibilité de pouvoir alterner ou mélanger des substances actives afin d'éviter justement le déclenchement ou, en tout cas, l'apparition de nouvelles résistances aux SDHI.» Autre nouveauté qui permet aussi d'envisager de nouvelles gestions sur l'ensemble des maladies du colza, le déploiement de deux variétés commercialisées présentant des tolérances vis-à-vis de la maladie : la BV 703 et la BV 712 du semencier Brevant. Des travaux  supplémentaires sont en cours auprès d'autres semenciers. Pour la gestion du sclerotinia, l’intervention est préventive. Il est aujourd'hui impossible de prédire une attaque sclerotinia en parcelle. 

«Dans les parcelles à risque agronomique sclerotinia faible ou moyen, on est sur une pression historique vis-à-vis de cette maladie (faible à modéré) avec une rotation où le colza revient tous les quatre ou cinq ans. Pour la gestion dans ces parcelles, toutes les solutions peuvent être adoptées comme le biocontrôle ou des solutions un petit peu plus économiques où on va aller chercher plutôt des demi-doses. Par contre, dans les parcelles à fort risque agronomique avec un historique important en sclérotinia avec des rotations relativement courtes, on va rester vraiment sur des solutions à base de prothioconazole ou de SDHI associé. Au-delà de cette gestion du sclerotinia sur le colza avec une application qui intervient donc à floraison au stade G1, on doit aussi prendre en compte le risque maladie régional et adapter la protection.»

À savoir, les stratégies à deux traitements sur le sclerotinia sont possibles uniquement en façade maritime.

De nombreuses maladies secondaires

La cylindrosporiose est fortement repérée sur des zones de la fa-çade maritime et le Nord de la France. Elle se caractérise par une pourriture qui se développe à partir d’un pétale collé sur le limbe. Sur la tige, des taches blanchâtres et encerclantes se développent à l’aisselle des feuilles ; des sclérotes apparaissent par la suite dans et sur les tiges. 

Les facteurs favorables à cette maladie sont globalement les mêmes que pour le sclerotinia, des températures douces et des humidités relatives élevées. «Sur le premier choix de gestion de cette maladie, quand on est sur un secteur à risque, notamment une parcelle qui a déjà vu de la cylindrosporiose, le premier levier de gestion sera variétal. On a des variétés qui sont bien tolérantes à cette maladie et il est fortement dommage de s'en priver dans une première approche. Et si des symptômes se déclarent, on a la lutte chimique. Elle a pour objectif de vraiment protéger les siliques. Dans le cadre général, on va avoir un traitement sclerotinia à G1 qui va être suffisant. Par contre, en cas d'attaque grave et, notamment, sur variété sensible dès la reprise de végétation, on peut appliquer un traitement sans attendre la floraison plutôt sur la reprise montaison avec le stade C2D1. Si vous cherchez un effet régulateur, privilégiez une triazole (metconazole). Attention, la régulation au printemps est vraiment à raisonner en fonction de la situation de votre parcelle, elle n'est en aucun cas obligatoire.»

La maladie de l’oïdium est centralisée dans le Sud de la France, particulièrement en région Occitanie. Les facteurs favorables restent identiques. Plus les attaques sont tardives, moins la nuisibilité est importante, la lutte contre l’oïdium n’est donc pas systématique (sauf dans le sud méditerranéen).

Il suffit de traiter au stade G1 (chute des premiers pétales) si les premiers symptômes ont été observés début floraison ; traitez  dès l'apparition des symptômes si ceux-ci apparaissent après le stade G1.  

Le prothioconazole (Joao) est la substance active la plus efficace. «Vous pouvez utiliser un traite-ment adapté au sclerotinia si nécessaire.» 

La dernière maladie à traiter, la mycosphaerella, est située sur la façade Atlantique de la France, en particulier en Poitou-Charentes et en Vendée qui sont très régulièrement touchés en termes de fréquence et de nuisibilité. 

«Aujourd’hui, il existe des variétés qui sont moins sensibles à l’égrenage. Pour le moment, nous n’avons pas d’éléments permettant une évolution du conseil, notamment sur le traitement fongicide à montaison. Dans les secteurs à forte pression, il est conseillé d’employer un traite-ment à base de prothioconazole à G1 (dose conseillée Propulse à 0,8 l/ha soit 100 g/ha de prothioconazole). Si le printemps est favorable à la maladie (humide), un relais dix à vingt jours après G1 est nécessaire pour limiter la montée sur siliques. L’utilisation du triazole (prothioconazole) est suggérée.»

Méligèthe : un ravageur visible, mais peu nuisible en général



Le méligèthe est un petit coléoptère de 1,5 à 2,5 mm, son corps de forme aplatie est noir brillant, avec des reflets métalliques parfois verts. Ses antennes et ses pattes sont noires ; ses antennes sont en forme de massue. Les méligèthes se nourrissent de pollen : lorsque les fleurs sont encore au stade boutons, ils les perforent pour atteindre les étamines, ce qui peut endommager le pistil et conduire à leur avortement. Le risque de pertes est d’autant plus important que les boutons sont petits ; mais dès que les fleurs sont ouvertes, le pollen est libre d’accès et la nuisibilité devient généralement nulle et le traitement inutile. Les femelles pondent pendant la floraison dans les boutons, mais cela n’endommage pas la plante.
Plus la culture est vigoureuse et saine, plus elle peut supporter la présence de méligèthes, même abondante. Au contraire, plus la culture est chétive, stressée ou en situation contrainte, plus elle sera sensible aux attaques. L'observation de l'état du colza est donc aussi primordiale que l'observation du ravageur.
Il est déconseillé d’intervenir trop rapidement, mais d’essayer de faire «le plein» avant l'application d'un insecticide. Traiter cinq à sept jours après que le seuil d'intervention a été atteint. Si une nouvelle intervention s'avère nécessaire, attendre une semaine. Toute intervention est à éviter à partir de l’apparition des premières fleurs dans la végétation, sauf si la pleine floraison ne se produit pas une semaine après l’apparition des premières fleurs. La ponte des adultes et les larves n’engendrent pas de dégâts à la culture.
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