Sortie du glyphosate : création d'une task force
Les pistes se précisent concernant le plan de sortie du glyphosate. A l'issue d'une réunion de travail avec les acteurs des filières agricoles (syndicats agricoles, représentants des transformateurs et des distributeurs, instituts techniques et de recherche), les ministres de l'Agriculture et de l'Écologie ont annoncé la création d'une banque de solutions afin de diffuser « les méthodes alternatives, les nouvelles pratiques et les initiatives de terrain ». Une task force interministérielle sera également mise en place.
De plus, les différents maillons de la filière doivent présenter leurs engagements à Stéphane Travert et Nicolas Hulot d'ici trois semaines. Nicolas Hulot insiste : « nous voulons aussi des engagements des transformateurs et des distributeurs sur les cahiers des charges et la valorisation des efforts effectués par les agriculteurs ». Il a précisé l’objectif de sortie du glyphosate fixé à trois ans auquel « nous pouvons accorder deux années supplémentaires en cas d’impasses technologiques » a-t-il déclaré le 22 juin.
Sortie du glyphosate : les différentes réactions des syndicats agricoles
À la sortie de la réunion, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA a salué « l’état d’esprit constructif » et a insisté sur la nécessité de « ne pas laisser les agriculteurs sans solutions » car « nous avançons pour répondre aux attentes sociétales » mais les « alternatives sont encore coûteuses et complexes ».
Dans le même sens, Jérémy Decerle, président des JA, veut « se mettre au travail pour que tout le monde en sorte grandi », mais avertit : « il pourrait y voir de grandes difficultés sur les exploitations » sans accompagnement adéquat.
À l’opposé, sur son site internet, la coordination rurale (CR) « estime que les points évoqués sont loin d’être satisfaisants » et déplore que le glyphosate serve de faire-valoir politique. Alors que la FNSEA et les JA semblent dans une logique de recherche de solutions, la CR s’interroge toujours sur le « risque cancérogène majeur » du glyphosate. Toutefois, tous s’accordent sur un point : la nécessité d'une « réciprocité des normes dans les accords internationaux » (FNSEA/JA) et donc « des importations des produits traités aux glyphosate » (CR).
FNH et FGA-CFDT veulent l’inscription dans la loi
La fondation pour la nature et l'Homme (FNH) ainsi que la branche agricole de la CFDT (FGA-CFDT) demande l’inscription de l’interdiction du glyphosate dans la loi. La FNH, qui considère « la bataille en passe d’être gagnée », « salue » tout de même la démarche de son ancien président et « l’engagement concret » de l’ensemble du monde agricole. Et la fondation « restera vigilante sur la réalité de sa mise en œuvre ». De son côté, la FGA-CFDT « veillera à ce que les travailleurs agricoles soient de moins en moins exposés aux produits dangereux ».