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Stockage des déchets de Lihons : la profession s'impatiente

Les responsables de la Fdsea ont à nouveau alerté l'administration sur les dangers de pollution. Une rencontre avec le sous-préfet de Péronne a eu lieu.

© AAP

«Nous ne venons pas réclamer le règlement des indemnités, nous venons exprimer notre inquiétude face aux conséquences de la pollution qu'engendre ce centre de stockage des déchets pour nous et pour les générations futures». C'est ce qu'a déclaré d'emblée Laurent Degenne, président de la Fdsea, au sous-préfet de Péronne qu'il a rencontré le 17 novembre dernier.
Depuis de nombreuses années, les responsables agricoles alertent l’administration sur les problèmes engendrés par l’exploitation du centre de stockage de déchets de Lihons. Les agriculteurs sont désabusés car malgré leurs interventions la situation évolue très peu. D'où cette nouvelle rencontre.

Danger pour les nappes
Laurent Degenne était accompagné par Hubert Lebrun, président cantonal de Chaulnes, Jean Michel Sailly, président cantonal de Rosières, et Thierry François agriculteur à Soyecourt. Ce dernier a rappelé les atouts du Santerre, vaste plaine recouverte de limons fertile et dont les grandes cultures ont permis le développement des industries agro-alimentaires. «L’irrigation est surtout nécessaire pour la qualité du produit, une variété non irriguée n’a pas de valeur marchande», a-t-il insisté.
Jean Michel Sailly a mis en garde contre les risques vis-à-vis des nappes phréatiques. «Les critères d’analyse de l’eau sont de plus en plus précis, les normes de plus en plus strictes. Que se passera- il en cas de pollution ?» Impliqué sur le captage de Caix, il rappelle qu’une opération de reconquête de l’eau (Orque) y a été mise en place. «Nous ne comprenons toujours pas pourquoi le centre de Lihons n’a pas été retenu dans ce périmètre, alors que l’objectif d’une Orque est bien de réduire les sources de pollution. Sur le plan géologique le site présente des fragilités. Le stockage des déchets est une activité industrielle dont le premier risque est d’affecter le sol et les eaux souterraines». Et d’insister, «la pollution des forages empêcherait la commercialisation des récoltes».

Envol des déchets
Autre problème l’envol des déchets. Hubert Lebrun a rappelé que «les industriels sont réticents à accorder des contrats de production de légumes dans un rayon de 800 m autour du centre de stockage car ils redoutent la présence de déchets dans les récoltes. Nous pouvons prendre le risque sachant que le moindre déchet entraînera un refus de la récolte avec les conséquences financières qui en découlent».
Le président cantonal reconnaît cependant une évolution positive avec le dispositif anti-envol installé par la société Gurdebeke. Mais il estime qu'il n'est pas encore suffisant car les exigences des industriels c’est zéro déchets dans les cultures. Et il faut ajouter à cela la prolifération des corbeaux et mouettes qui transportent certains déchets dans les cultures et s’attaquent aux récoltes. Sans parler de leurs déjections qui souillent les cultures légumières.
Et s’ajoutent à tout cela les nuisances olfactives que les riverains ne peuvent plus supporter.

Servitudes : toujours pas d'indemnisation
Les servitudes d’utilité publique dans la bande de 200 m autour du site ouvrent droit à indemnisation. «Ces servitudes ont été prises en 2006, les propriétaires et les ayants droits n’ont toujours pas été indemnisés !» a déploré Laurent Degenne.
Le président de la Fdsea a enfin rappelé que le commissaire enquêteur avait demandé la réunion d’une commission de conciliation pour solutionner les litiges. Et qu’en cas d’échec, son avis passera de favorable avec réserve à défavorable. Or cette commission ne s’est pas réunie et tous les points évoqués n’ont pas été élucidés.
Attentif aux propos des responsables agricoles, le sous- préfet a pris acte des difficultés rencontrées.
Il a expliqué qu’il en informerait la préfète et que des instructions seront données à la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (Dreal) pour multiplier les analyses. En attendant la Fdsea reste mobilisée.

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