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Sucrerie d'Eppeville : l’adieu à la Grande d’Ham

La sucrerie d’Eppeville, propriété de Saint Louis Sucre, a définitivement stoppé son activité de transformation de betteraves en sucre dans la nuit du 11 janvier.

Les dernières betteraves ont été transformées à Eppeville, le 11 janvier.
Les dernières betteraves ont été transformées à Eppeville, le 11 janvier.
© Stéphane Leitenberger



Sur le réseau social Facebook, la dernière publication sur la page officielle de la sucrerie Saint-Louis Sucre d’Eppeville (Groupe Südzucker) remonte au 19 décembre 2018. À cette époque, il n’était pas encore question d’une quelconque fermeture du site ou du moins, elle n’était pas encore officielle. La publication en question portait sur une offre de recrutement d’un étudiant préparant une formation d’ingénieur en alternance en qualité, hygiène, sécurité pour le site samarien. Triste fin. Un peu plus d’un an après, les choses ont bien changé et c’est sur une autre page dédiée à la sucrerie - «Touche pas à ma sucrerie, Saint Louis Sucre Eppeville» - que l’on a pu suivre depuis plusieurs mois le long feuilleton qui a conduit à son arrêt définitif, le samedi 11 janvier ; les premières betteraves avaient été réceptionnées dans la cour de l’usine le jeudi 19 septembre. En 2020, elle aurait du fêter les cent ans de sa construction dans cette commune du canton de Ham.

Deuxième usine Saint Louis condamnée en France
L’usine d’Eppeville n’est pas la première ni la seule en France à faire les frais de la politique de restructuration du groupe sucrier allemand Südzucker, dont Saint-Louis Sucre fait partie. Dans le département du Calvados, la fermeture tant redoutée de la sucrerie de Cagny, elle aussi propriété de Saint Louis Sucre, est effective depuis le 31 décembre dernier alors qu’elle était à l’arrêt depuis le 8 novembre. Le site normand doit être progressivement converti en centre de stockage. Les betteraves cultivées dans le périmètre de celles qui n’ont pas encore été transformées devraient, quant à elles, rejoindre d’autres usines du groupe Saint Louis, dans l’Eure et dans la Somme, à Roye. L’unité de déshydratation pourra, de son côté, fonctionner jusqu’au 25 janvier avec les pulpes en provenance de Roye.

Des arrêts de production redoutés
Pour la commune d’Eppeville, ses 1 800 habitants, les salariés de l’usine et les planteurs de betteraves, l’annonce par Südzucker est tombée comme un coup de massue le 14 février 2019. Du côté des planteurs de betteraves livrant l’usine d’Eppeville, soutenus par la CGB, c’est aussi la déception, d’autant qu’un plan de reprise par le monde agricole proposé pour l’usine n’a pas été accepté courant 2019. Au moment de le présenter, la CGB 80 était convaincue du bien-fondé de la démarche et de sa viabilité, mais l’allemand Südzucker n’a jamais voulu l’entendre. Au moment de présenter son plan de reprise, le directeur général de la CGB France, Pierre Rayé, justifiait la démarche par une volonté de «maintenir le potentiel betteravier de la région, garder une diversité d’assolement et une culture à forte valeur ajoutée, ainsi qu’un débouché pour l’élevage avec les pulpes, et les emplois dans la région». Lors de la cérémonie des vœux au monde agricole organisée par la chambre d’agriculture, lundi dernier, la préfète de la Somme Muriel Nguyen a dit «regretter» la situation tandis que le président de la FDSEA 80, Denis Bully s’est dit «consterné de ne pas voir l’État intervenir face à Südzucker».
Avant l’arrêt de sa fabrication de sucre, l’usine d’Eppeville a pu faire travailler jusqu’à 1 300 planteurs, représentant 20 000 hectares, avec chacun 15,7 hectares de surface moyenne. La production s’y montait jusqu’à 233 000 tonnes de sucre par an. Si une partie de ces planteurs pourra continuer la culture de la betterave en se tournant vers l’usine de Roye ou vers les usines d’autres groupes sucriers (Cristal Union, Tereos), pour d’autres, ce sera sans doute la fin.

Des conséquences sur l’emploi
Pour sa dernière campagne, la sucrerie d’Eppeville a occupé cent vingt-sept salariés permanents et soixante-neuf saisonniers. Pour une partie d’entre eux, l’arrêt de la transformation de betteraves dans l’usine est synonyme de licenciement. Si un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a été présenté, seule une partie des salariés d’Eppeville (70) devrait en effet bénéficier d’un reclassement au sein de l’usine de Roye, au sein de différentes unités. Pas complètement abandonné, le site d’Eppeville devrait conserver un peu moins d’une cinquantaine de salariés pour assurer la poursuite des activités de stockage du sucre et des autres produits issus de la transformation (sirop, mélasses, pulpes déshydratées). Plus de précisions seront connues d’ici quelques semaines avec la mise en place du PSE.

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