Aller au contenu principal

«Travaillons ensemble à l’allègement des contraintes»

Le message transmis par la Fdsea et les JA de la Somme à Nicole Klein, préfète de la Somme et de la région Picardie, lors de sa visite de la Scea Tassart et du centre de conditionnement de Matines à Montdidier.

Nicole Klein, préfète de la Somme et de Région, visite le centre de conditionnement d'œufs de Matines.
Nicole Klein, préfète de la Somme et de Région, visite le centre de conditionnement d'œufs de Matines.
© AAP

«En France, les législations sont déconnectées des réalités agronomiques et économiques du terrain. Aujourd’hui, nous nous devons de trouver ensemble des solutions afin de remettre de la cohésion dans nos sociétés et nos économies rurales». C’est en ces termes que Laurent Degenne, président de la Fdsea de la Somme et de la Frsea Picardie, s'est adressé à Nicole Klein, préfète de la Somme et préfète de Picardie, venue visiter la Scea Tassart et le centre de conditionnement de Matines à Montdidier, le 3 avril dernier. Une visite effectuée à l'initiative de la Fdsea et des JA de la Somme, pour montrer les difficultés rencontrées par les exploitations ayant des productions à forte valeur ajoutée et leur impact sur l'économie locale. Participaient également à cette visite la sous-préfète de Montdidier, la directrice de la Direccte et le directeur de la Ddtm. Laurent Degenne était accompagné de son côté par Françoise Crété, secrétaire générale de la Fdsea, Patrick Gellynck, président cantonal de Montdidier, Olivier Thibaut, président de l'Uplp, Armand Paruch, président des JA.

Réglementations : un peu de bon sens !
«Les exploitants sont étouffés par une réglementation trop lourde et un manque de coordination des services de l’Etat, notamment en matière de contrôles», a poursuivi Laurent Degenne. Il a expliqué en substance qu’aux contraintes environnementales croissantes, aux coûts supplémentaires engendrés par le compte pénibilité, aux contrôles trop nombreux en élevage, s’ajoutaient aujourd’hui les règles de la PAC trop souvent déconnectées de la réalité du terrain.
Les discussions ont notamment porté sur la sanctuarisation des haies et sur l’absence des prairies permanentes dans les surfaces d’intérêt écologique (SIE). Les responsables syndicaux ont déploré le manque de reconnaissance apporté aux agriculteurs qui ont privilégié des pratiques respectueuses de l’environnement (mise en place de pâtures, de haies…). D’autres incohérences de la PAC ont été dénoncées : impossibilité de transférer des DPB de fermier sortant à entrant, difficulté d’obtention du ticket d’entrée pour les jeunes agriculteurs et surtout manque de clarté à moins de trois semaines de la déclaration PAC !

Des freins à l’entrepreneuriat et à l’innovation
«Nous souhaiterions nous lancer dans de nouveaux projets tels que la création d’un méthaniseur, mais nous ne le ferons pas. Nous sommes découragés par la complexité de la réglementation française», a regretté pour sa part Jérôme Tassart, chef d’exploitation au sein de la Scea. Confrontée à des contraintes environnementales changeantes, l’exploitation qui a récemment investi dans des bâtiments d’élevage coûteux, manque de visibilité et peine à consolider sa stratégie de développement. De plus, avec son système de production en vaches laitières et en pommes de terre féculières, la Scea subit une forte baisse de ses aides directes et doit donc tailler dans ses investissements.
Les responsables de la Fdsea ont longuement insisté sur le nombre excessif de contraintes qui pèsent sur les entreprises françaises, principale cause de la fuite de notre valeur ajoutée à l’étranger. «Notre agriculture et notre agroalimentaire sont efficaces, mais pas compétitifs. Les animaux sont abattus et transformés en Belgique ou en Italie, tandis que nos usines françaises ferment», a commenté Laurent Degenne. La conséquence première en est la suppression de nombreux emplois. «Un élevage crée sept emplois dans la Somme», a rappelé Françoise Crété.
Cette dernière a par ailleurs déploré que les projets de modernisation des exploitations sont de plus en plus critiqués par les riverains et associations. Enfin, les responsables syndicaux ont appelé l’administration à promouvoir localement les métiers de l'agriculture afin d’éviter aux exploitations de faire appel à de la main d’œuvre étrangère parfois plus motivée et compétente.
«Evitons le discours simple qui oppose l’administration et le syndicalisme, et travaillons ensemble à l’allégement des charges et à la redynamisation de l’économie rurale», a conclu Laurent Degenne. Message bien reçu par la préfète et les représentants de l’administration.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Une rencontre entre le directeur de l’ASP et les agriculteurs a été organisée devant le siège de l’administration à Amiens.
L’ASP pointée du doigt pour le non-paiement des Maec et CAB

Mardi 14 mai, des agriculteurs bio et leurs représentants de plusieurs départements des Hauts-de-France ont manifesté devant…

La construction de l’usine de fabrication d’engrais à Languevoisin devrait débuter en 2027. Une fois achevée en 2030,  elle permettra la création de 250 emplois directs dans la région et fournira chaque année 500 000 tonnes d'engrais bas carbone.
Un projet d’1,3 milliard dans la Somme pour des engrais bas carbone

En marge du Sommet Choose France organisé le 13 mai à Versailles, un groupe d'industriels européens a annoncé vouloir…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde