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Trois ans pour trouver une alternative au plastique

Le remplacement du plastique pour l’emballage des fruits et légumes a occupé une large part des discussions de la soirée technique «endives» organisée le 7 octobre dernier à Arras par l’Association des producteurs
d’endives de France (Apef).  

Trouver un nouvel emballage aux multiples qualités est un nouveau défi pour la filière endives. 
Trouver un nouvel emballage aux multiples qualités est un nouveau défi pour la filière endives. 
© Vincent Fermon

À l’heure où la réunion des producteurs d’endives réunis au sein de l’Apef se tenait, la filière tout entière était encore dans l’attente du décret excluant l’endive des fruits et légumes pour lesquels l’utilisation du plastique sera interdite pour l’emballage au 1er janvier 2022. Mardi 12 octobre, c’est donc avec un certain soulagement que l’Apef a accueilli la publication d’un décret qui offre à l’endive un délai jusqu’au 31 décembre 2024, au même titre que «les asperges, les brocolis, les champignons, les pommes de terre primeur, les carottes primeur, et les petites carottes». «Évidemment, c’est un soulagement, a réagi Régis Catteau, directeur technique de l’Apef, en ce milieu de semaine. Les dernières semaines ont été stressantes. L’interprofession a bataillé pour obtenir une dérogation que nous finissons par obtenir, mais elle a mis du temps à tomber. Désormais, nous avons jusqu’à fin décembre 2024 pour trouver une solution.»  

 

Des alternatives à la peine

Milieu de semaine dernière, c’est le directeur général de l’Apef, Frédéric Levigoureux qui partageait son inquiétude : «Quoi qu’il en soit, nous ne sommes pas très avancés. Et c’est assez déroutant.» Alors que l’Apef s’est lancée depuis quelques temps dans la recherche de solutions alternatives au plastique avec le concours de fabricants d’emballages, rien ne semble encore aujourd’hui trouver grâce à ses yeux. «On est face à des fabricants de sachets qui ne connaissent pas les spécificités de l’endive ou qui ne sont pas au fait de la loi Agec et de ses conséquences», regrettait M. Levigoureux. L’Apef s’est pourtant bien penchée sur différentes solutions pour remplacer le sachet «fraîcheur» bien connu des consommateurs. Le constat est sévère : «Aucun emballage actuel n’est conforme à nos attentes», constate Delphine Bridoux (Apef) qui a coordonné un projet baptisé Inopack et testé différentes solutions alternatives. «Soit ils ne sont pas conformes à la nouvelle réglementation, soit ils ne correspondent pas à nos attentes.» Pour qu’un emballage soit retenu, il doit en effet être fabriqué sans plastique, être transparent pour donner à voir le produit, être résistant, perméable à l’oxygène et au CO2, empêcher le verdissement et enfin ne pas altérer le produit en cas de contact. Point positif toutefois parmi les neufs emballages testés, «la solidité s’est améliorée», reconnait Mme Bridoux. Régis Catteau craint de son côté que de nouvelles matières destinées à remplacer le plastique ne fassent bondir le prix de l’emballage. «Tout l’enjeu des prochains travaux de recherche va être de trouver une solution à un prix acceptable», indique le directeur technique de l’Apef. 

 

Trop à perdre avec le vrac

Quant au vrac, force est de constater qu’il n’est pas la réponse à tout, contrairement à ce que d’aucuns peuvent défendre. Une enquête réalisée pour l’Apef l’an dernier montre en effet un certain attachement des consommateurs à l’endive emballée plutôt qu’en vrac.
«85 % des endives que nous vendons aujourd’hui sont commercialisées en sachet», rappelle Frédéric Levigoureux. Lorsqu’une enseigne opte pour le vrac, on constate une baisse du chiffre d’affaires du produit endive de 32 %. Le taux de perte dans le rayon est, quant à lui, en hausse, passant de 3 à 4 % quand il s’agit d’une offre en sachets à 8 % s’il s’agit d’une offre 100 % vrac. Enfin, le vrac a aussi un autre désavantage : celui de rendre moins visible le produit. «Si le consommateur ne voit pas le produit, il ne l’achètera pas», commente le directeur de l’Apef. Logique implacable, à moins de ré-imaginer complètement la manière de promouvoir et de commercialiser l’endive en magasins. Et de remettre en cause les efforts réalisés ces dernières années en matière de segmentation et de promotion.  

 

Bio : avec Transition, Auchan commercialisera des produits en conversion

Après des tests régionaux, le distributeur Auchan annonce qu’il commercialisera dès le mois d’octobre la marque Transition proposant des produits issus de fermes en conversion à l’agriculture biologique. «Jus de fruits, miel, lentilles, farine, noix, pois chiches… Au total, ce sont une dizaine de produits du quotidien qui permettent de soutenir les agriculteurs français dans leur combat pour une agriculture plus durable», détaille l’enseigne de la famille Mulliez. Créée en 2021 par les fondateurs de Biodemain, Maxime Durand et Stéphane Delebassée, Transition propose de faciliter le passage au bio des exploitations et de «rémunérer justement ces producteurs en conversion en valorisant leur engagement auprès des consommateurs». «Durant la période de transition qui dure entre deux et trois années, les agriculteurs sont souvent délaissés», souligne la présentation sur la plateforme Lita dédiée à la levée de fonds. Transition propose alors de fixer conjointement le prix avec le producteur, à un coût intermédiaire entre le bio et le conventionnel prenant en compte les surcoûts liés à la conversion. Objectif de l’entreprise : «accompagner plus de 600 agriculteurs dans leur conversion biologique en 2022 et 1 000 en 2023». La moitié de ces fermes devraient à terme commercialiser une partie de leur production dans les rayons Auchan.
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