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Grandes cultures
Trois régions veulent faire plus pour le lin textile

Trois régions de France lancent une politique d’encouragement à la production agricole et industrielle de lin textile. Pour aider à la réindustrialisation de cette filière, des soutiens à l’innovation sont prévus.

lin
L’estimation des surfaces 2023 se situe entre 145 000 et 155 000 ha dans l’Union européenne.
© D.R.

« Nous lançons à trois régions, Normandie, Hauts de France et Grand Est, et nous souhaitons demander aussi à la région Bretagne, un Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) pour encourager l'innovation dans la fabrication d'outils, pour être plus productif, produire du fil moins cher et retrouver un avantage compétitif ». C’est ce qu’a déclaré Hervé Morin, président de la région de Normandie, lors d’une conférence de presse organisée par l’Alliance du Lin et du Chanvre Européens fin mars à Paris.

« Nous ouvrons un guichet unique du Lin, pour permettre à la filière de trouver les bons correspondants, les bons outils, les bons financements. Nous devons jouer notre rôle de collectivité locale, notre rôle de financeur sur le long terme, pour servir d’accélérateur », a complété Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, également présent. Pourquoi cette volonté d’accélération ? Parce que la demande de lin textile par les tisseurs est en hausse, que la production agricole de lin est insuffisante, et que la filière a détecté un potentiel d’innovation.

Les filatures se multiplient en Europe

La demande de lin par les tisseurs est portée par des investissements de filatures en Chine et en Inde, mais aussi, fait récent, par un mouvement de réindustrialisation de la filière en Europe. Deux projets de filatures de grandes tailles sont en cours au Portugal, un autre à l’étude en Belgique. En France, une première filature a ouvert ses portes en 2020 à Hirsingue, au sud de Mulhouse (Haut-Rhin), une autre a démarré en 2022 à Saint-Martin-du-Tilleul (Eure), une autre encore en 2022 à Béthune (Pas-de-Calais), indique Marie-Emmanuelle Belzung, déléguée générale de l’Alliance du lin et du chanvre européens. Une future filature est bientôt en construction en Bretagne, dans une friche industrielle à Morlaix (Finistère), à l’initiative de la société Linfini, ajoute-t-elle.

Une production insuffisante 

Dans cette conjoncture de forte demande, les approvisionnements en matière première ne suivent pas, en raison de « récoltes inégales et insuffisamment productives », a relevé l’étude « lin fibre & textile lin », réalisée par le Cabinet Kéa Partners et présentée à la conférence de presse.

Les superficies ont grimpé de 133 % entre 2010 et 2020, à 163 000 ha dans l’UE dont 141 000 en France. Mais elles ont chuté en 2021 à 119 000 ha dans l’UE (102 000 en France). En 2022, elles sont remontées à 145 000 ha dans l’UE (127 000 en France).

L’estimation des surfaces 2023 se situe entre 145 000 et 155 000 ha dans l’UE. L’augmentation des surfaces est nécessaire pour couvrir la demande en hausse et les futurs investissements des filatures.

Des innovations pour « produire mieux et produire plus »

Il faudra « produire mieux et produire plus », a souligné l’Alliance. Pour produire mieux, la filière souhaite recourir davantage à l’innovation agronomique de l’Institut technique des grandes cultures (Arvalis) et de la start-up Hiphen, spécialisée dans le phénotypage rapide. Le phénotypage permet de connaître tous les caractères d’une plante et ainsi d’accélérer l’amélioration variétale. 

Pour le stade industriel, un référentiel commun entre les teilleurs et les filateurs et les tisseurs permettra, grâce à l’imagerie optique et à l’intelligence artificielle de décrire sur les mêmes bases les qualités des fibres, en complément des référentiels organoleptiques (par la vue de l’aspect, le toucher, le bruit du froissement de la fibre, etc), existants.

Pour produire plus, il s’agira de « desserrer la tension sur l’offre », ce qui implique de « favoriser l’augmentation des capacités de production (machine de récolte, outil de première transformation plus performants), d'innover au stade du teillage et d'étudier les possibilités d’extension des zones de production », a détaillé l’Alliance. À propos du marché, Hervé Morin a appelé de ses vœux « la création d'un fonds souverain ». Cela pour prévoir un stock tampon et garantir des volumes et des prix. « Il faut que les usines soient assurées d'avoir de la matière première à travailler, et éviter que celle-ci ne soit vendue ailleurs », a-t-il plaidé.

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