Aller au contenu principal

Le réseau Dephy en quête d’un nouvel élan

S’il montre une nouvelle fois la faisabilité de la réduction des phytos, le réseau Dephy cherche un nouvel élan. De telles démarches de réduction des phytos ne peuvent emporter de large adhésion sans une reconnaissance en termes de prix de vente et de modération des coûts de production, estiment les professionnels du réseau. 

Pour aller plus loin dans la réduction de phytos, il faut une rémunération, estiment les professionnels du réseau. Les baguettes HVE sont un exemple. 
Pour aller plus loin dans la réduction de phytos, il faut une rémunération, estiment les professionnels du réseau. Les baguettes HVE sont un exemple.
© Thierry Michel

Comment essaimer dans le monde agricole, en passant de 3 000 à 30 000 fermes, puis à 400 000 ? Tel a été le fil rouge lors du colloque le 2 février du réseau Dephy, engagé dans la réduction des phytos. Une partie de la réponse vient de l’intérêt économique de cette démarche, quand l’agriculteur en tire un meilleur prix de vente, estime Xavier Reboud, directeur de recherche à l’Inrae. «Il y a besoin de travailler sur des modèles de différenciation et de reconnaissance des modes de production», selon lui. Des coopératives proposent déjà des différentiels de prix, souligne-t-il. Et de citer l’existence de la charte Lu’Harmony, la certification CRC pour le blé qui donnent «des prix attractifs». Reste un obstacle en matière de réduction des phytos : l’agriculteur donne «trop de poids à l’économie directe», d’après le chercheur. «Pour modifier les systèmes, il faut trouver de nouveaux débouchés, coupler les actions.» Xavier Reboud cite le cas de la méthanisation et des Cive (cultures intermédiaires à vocation énergétique), qui «libèrent des marges de manœuvre en interculture». Une piste en matière comptable est de valoriser les efforts non directe- ment marchands que l’agriculteur réalise dans le social, l’environnement, la santé. Le crédit d’impôt HVE va dans ce sens. 

 

Partage du risque 

Le partage du risque entre acteurs de la filière est également un point clé, selon Marie Stankowiak, enseignante chercheuse à l’Isa de Lille. «Des stratégies d’anticipation commencent à se mettre en œuvre», dans la collecte, la transformation, signale-t-elle. L’idée est de s’adapter à de futures réglementations plus contraignantes en matière de phytos. Cela va jusqu’à la contractualisation, basée sur un cahier des charges, une prise de risque partagée avec les agriculteurs. Dans la distribution, l’exemple mis en avant est celui de Carrefour, qui se dit «prêt à payer 15 % plus cher» ses produits en filière qualité et avec une démarche de baisse des phytos. 

Le bilan dressé par Dephy a pourtant, en lui-même, de quoi motiver les agriculteurs. «Dephy montre que la réduction des phytos, c’est possible dans différents contextes de production, sans dégradation des résultats économiques dans 80 % des cas», a souligné Virginie Brun, chef de projet à l’APCA. Une étude exploratoire sur 324 systèmes de culture montre une progression des marges. En moyenne, les ventes ne diminuent pas avec la réduction des phytos, d’après Philippe Tresch, expert des filières grandes cultures et polyculture-élevage à l’Idele. Les charges totales affichent de leur côté une diminution de 4 %.  

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

Une rencontre entre le directeur de l’ASP et les agriculteurs a été organisée devant le siège de l’administration à Amiens.
L’ASP pointée du doigt pour le non-paiement des Maec et CAB

Mardi 14 mai, des agriculteurs bio et leurs représentants de plusieurs départements des Hauts-de-France ont manifesté devant…

La construction de l’usine de fabrication d’engrais à Languevoisin devrait débuter en 2027. Une fois achevée en 2030,  elle permettra la création de 250 emplois directs dans la région et fournira chaque année 500 000 tonnes d'engrais bas carbone.
Un projet d’1,3 milliard dans la Somme pour des engrais bas carbone

En marge du Sommet Choose France organisé le 13 mai à Versailles, un groupe d'industriels européens a annoncé vouloir…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde