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Le vrai du faux du colza associé

La réussite du colza repose sur l’obtention de plantes robustes, grâce à différents leviers agronomiques dont l’association du colza avec un couvert de légumineuses. Si cette technique est connue, elle soulève toujours des questions et des inquiétudes dans la plaine. 

1. Le couvert concurrence le colza à la levée, surtout en situations sèches. 

Faux

La période de sensibilité du colza à la concurrence en eau et en éléments minéraux s’étend de la levée au stade 4 feuilles. Si le colza nécessite 400°CJ pour atteindre ce stade et démarrer sa phase de croissance active, les légumineuses ont une vitesse d’installation plus lente et ne deviennent compétitives qu’à partir de 500 à 700°CJ. Ainsi, la concurrence entre les espèces est limitée et le colza pourra s’installer avant que les légumineuses ne se développent. 

Afin de ne pas favoriser les plantes compagnes au détriment du colza, il est recommandé d’éviter : 

- les fortes densités de plantes compagnes 

- l’association avec des espèces non légumineuses (croissance active simultanée, voire plus précoce que celle du colza, comme le sarrasin) ou avec des pois fourragers qui en couvrant le sol durant l’hiver peuvent pénaliser la reprise du colza en sortie hiver.

Pa ailleurs, pour garantir une levée précoce et rapide et limiter l’impact des grosses altises adultes, il est conseillé de semer le plus tôt possible (être prêt dès le 1er août et semer dès qu’une pluie est annoncée). 

 

2. Les plantes compagnes permettent de réduire la pression des ravageurs d’automne sur le colza. 

Plutôt vrai

Nous faisons le constat qu’un colza associé à une féverole présente moins de larves de charançon du bourgeon terminal et de grosse altise par plante qu’un colza solo. Face à la réduction du nombre de solutions chimiques disponibles, et notamment dans les secteurs de résistance aux pyréthrinoïdes, ce levier agronomique présente donc tout son intérêt. Son effet n’étant cependant que partiel, il est essentiel de le combiner aux autres leviers agronomiques du colza robuste : nutrition et croissance continue à l’automne. 

 

3. Il ne gèle plus en hiver et les légumineuses pénalisent le colza à la sortie de l’hiver.

Vrai et faux

Les hivers sont moins vigoureux et certaines légumineuses peuvent devenir pénalisantes si elles ne sont pas détruites au cours de l’hiver. C’est notamment le cas de la vesce, qui va grimper le long du colza, ou de la féverole qui va diminuer la qualité de la récolte. Il est donc primordial de choisir un couvert adapté (sensibilité au gel, caractéristiques morphologiques).  La lentille, le fénugrec, la gesse et le trèfle d’Alexandrie monocoupe sont des espèces bien adaptées à l’association avec le colza et sont sensibles au gel. Cette sensibilité sera d’autant plus importante que la légumineuse sera avancée en stade, d’où l’intérêt de semer précocement pour permettre au couvert de se développer suffisamment.

Si les conditions ne permettent pas de semer le colza associé suffisamment tôt (levée du couvert après le 1er septembre), l’utilisation d’un herbicide pour détruire les plantes compagnes est recommandée (Ielo, Mozzar, Callisto, Biwix). 

 

4. Le colza associé coute cher

Plutôt faux

Les couts de semences sont plus élevés en association qu’en pur (+ 40 à 60 €/ha) mais l’utilisation de plantes compagnes permet de diminuer les charges en intrants. L’azote libéré par le couvert est valorisé par le colza et la dose apportée au printemps peut être réduite de 30uN. Par ailleurs, le couvert permet de diminuer la pression en adventices et donc de limiter le recours aux herbicides si les parcelles ne présentent pas de gros problèmes de salissement (entre 15 et 50 €/ha de moins). 

Fertilisation du colza : phosphore et potasse

Le colza a besoin d’absorber 90 kg de phosphore (P2O5) pour un objectif de rendement de 35 q/ha. Établir la fumure de fond à partir des analyses de sol et du passé de fertilisation, selon les principes de la méthode Comifer. Apporter annuellement du phosphore à chaque culture de la rotation en fonction de ses besoins. Si cela n’est pas possible, concentrer l'apport de phosphore sur les cultures très exigeantes comme le colza. Ne pas faire d'impasse en sol pauvre ou moyennement pourvu et en sol argilo-calcaire où le phosphore peut être bloqué ou moins disponible. Dans les parcelles à faible biodisponibilité du phosphore, préférer les apports en fin d’été avant l’implantation de la culture pour limiter le risque de carence précoce à l’automne. Le stade de sensibilité maximale du colza à la carence en phosphore se situe pendant la phase juvénile, au stade 5-6 feuilles. Cinq essais, conduits en 2009 et 2010 par Terres Inovia, ont montré l’intérêt d’un apport d’engrais de redressement sur le rendement du colza, lorsque le phosphore est le premier facteur limitant. Le gain de productivité est variable selon la gravité de la carence, allant de 3,5 à 15,7 q/ha dans les situations étudiées.
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