Aller au contenu principal

Récolte 2022 : la DEP pour lisser votre revenu agricole

Lorsque la conjoncture est favorable aux augmentations de résultat de l’exploitation, et c’est le cas pour les clôtures d’exercice comptable de la récolte 2022, 

le dispositif de déduction pour épargne de précaution (DEP) est le levier le plus efficace pour réduire la hausse des prélèvements obligatoires, que ce soit impôt 

sur le revenu et charges sociales MSA.

La déduction pour épargne de précaution (DEP) permet de lisser ses revenus et d’optimiser ses prélèvements obligatoires, une auto-assurance en quelque sorte !
La déduction pour épargne de précaution (DEP) permet de lisser ses revenus et d’optimiser ses prélèvements obligatoires, une auto-assurance en quelque sorte !
© D. R.

Ce dispositif est réservé aux exploitants agricoles individuels ou en société soumis au bénéfice réel et imposable selon l’impôt sur le revenu. Les agriculteurs en micro-BA et ceux imposés à l’impôt sur les sociétés en sont exclus. Cette déduction pour épargne permet de lisser les résultats soumis à l’impôt sur le revenu et à l’assiette de cotisations sociales pour le calcul des charges sociales. Elle répond à un aspect économique dont les exploitants sont confrontés, celui de la volatilité des revenus. On pourrait définir cette forme de déduction, comme une auto-assurance qui permet de faire face aux aléas éventuels que les exploitants peuvent rencontrer au cours de leur activité. 

 

Déduction fiscale et sociale

Chaque année, tout exploitant peut déduire de son revenu professionnel une somme proportionnelle à son bénéfice agricole. La déduction est libre jusqu’à 27 000 €, dans la limite du bénéfice, et proportionnelle et dégressive au-delà de 27 000 € et jusqu’à 100 000 €.

La transparence s’applique pour les associés de Gaec et les associés exploitants d’EARL avec un maximum de quatre associés. Elle est limitée à un plafond maximum correspondant à la différence entre la somme de 150 000 € par associé exploitant et le montant cumulé des déductions antérieurement pratiquées au titre de l’épargne de précaution, et non encore réintégrées au résultat. 

Rien n’oblige les associés à utiliser le maximum, ils sont libres de leur choix et certainement le montant sera choisi dans un objectif de lissage du revenu, afin de limiter les prélèvements obligatoires de l’impôt sur le revenu et des cotisations sociales.

Toutefois, il est précisé que l’assiette pour le calcul de la DEP est faite après abattement des jeunes agriculteurs, des activités accessoires et de la biomasse ou de la production d’énergie à partir de produits ou sous-produits réalisés majoritairement issus de l’exploitation agricole. 

 

Versement sur un compte 

Cette déduction pour épargne de précaution (DEP) impose l’inscription d’une somme comprise a minima entre 50 % et a maxima à 100 % de la déduction pratiquée au cours de l’exercice. Cette somme doit être versée sur un compte spécifique non bloqué auprès d’un organisme financier et pour rester disponible à tout moment. C’est un compte courant «pilotable» et non plus un compte d’affectation, ce qui laisse la liberté à l’exploitant de retirer les sommes d’argent à tout moment. Il n’y a aucun blocage des sommes figurant sur le compte courant, il ne fera que retracer exclusivement les opérations d’épargne. Sa rémunération est plus aléatoire. Attention, le montant sur le compte doit toujours être de 50 % par rapport aux déductions pratiquées. Pour rappel, le montant total des dotations réalisées au cours des exercices doit toujours être inférieur à 150 000 €. Au moment de vouloir en réaliser une nouvelle, si le plafond est atteint, il ne sera pas possible d’en faire une nouvelle, il faudra attendre d’éventuelles réintégrations pour pouvoir en
réaliser de nouvelles.

Pour que cette déduction du revenu agricole soit retenue, l’inscription doit intervenir dans les six mois de la date de clôture de l’exercice et, au plus tard, à la date limite de dépôt de la déclaration de résultat (cas des clôtures au 31 décembre, par exemple). Cette somme doit figurer au bilan de l’exploitation. Ce dispositif rentre aussi dans le cadre de la règle des minimis dont le plafond est de 20 000 € sur une moyenne de trois exercices fiscaux. En principe, la DEP n’est pas réalisable si le plafond de 20 000 € est atteint. 

 

Autres moyens de versement 

Cette épargne peut être constituée sous la forme de stocks physiques de produits agricoles :  fourrage destiné à être consommé par des animaux, bovins, pépinières, vins... (dont le cycle de production est supérieur à un an) à la condition que l’exploitant démontre qu’il a engagé des coûts pour l’acquisition ou la production de ses stocks. Cela s’adresse aux filières de l’élevage en incapacité de mobiliser de la trésorerie. L’exploitant peut combiner de l’épargne monétaire et de l’épargne physique avec un répartition totalement libre.   

Ou encore, certaines créances correspondant aux fonds que l'exploitant met à la disposition de la coopérative dont il est associé ou de l'organisation de producteurs ou de l'association d'organisations de producteurs dont il est adhérent, peuvent être utilisées pour la DEP. L’épargne coopérative nécessite un contrat pluriannuel fixant un prix de référence. Lorsque le prix de vente est supérieur au prix de référence et que le boni est laissé à disposition de la coopérative sur un compte coopérateur spécifique, ce boni peut constituer l’épargne DEP.

 

Son utilisation

La DEP n’est subordonnée à aucune condition particulière d’utilisation. Seule demeure l’exigence du lien professionnel. L’épargne ainsi constituée peut être utilisée librement par l’exploitant sous sa propre responsabilité, dans le délai de l’un des dix exercices suivants. Elle doit faire face à des dépenses nécessitées par l’activité sans avoir à justifier l’emploi de ces sommes réaffectées, ce qui exclut les sommes utilisées pour de l’investissement. L’Administration est en droit d’en faire la demande. En l’absence d’utilisation, la déduction est réintégrée à l’issue de ce délai de dix ans et sans intérêt. L’application de l’intérêt de retard ne se fait que dans le cas de non-respect de l’obligation de disposer d’une épargne au moins égale à 50 % de la déduction pratiquée. Évidemment, en cas de cessation d’activité, les sommes non encore utilisées seront réintégrées dans l’exercice, sauf s’il s’agit d’un apport à une société civile agricole ou en cas de donation ou succession.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Il faudra attendre un certain nombre de jours de beau temps pour pouvoir retravailler certaines parcelles et évaluer les pertes.
Coulées de boue : les agriculteurs ne veulent pas porter le chapeau

Les inondations qui ont touché la vallée de la Somme fin de semaine dernière relance le débat sur la prévention du phénomène d…

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

De 10h à 16h, le 31 mai, Benjamin et Raphaël Delva expliqueront aux visiteurs de leur ferme ce qui les a conduits à opter pour ce système, leur parcours, et la manière dont ils le gèrent aujourd’hui.
Une journée pour appréhender la production de lait à l’herbe… et bio

Le Gaec de la Ferme du Rivetin ouvrent les portes de son atelier laitier bio à l’herbe le vendredi 31 mai pour partager ses…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

La construction de l’usine de fabrication d’engrais à Languevoisin devrait débuter en 2027. Une fois achevée en 2030,  elle permettra la création de 250 emplois directs dans la région et fournira chaque année 500 000 tonnes d'engrais bas carbone.
Un projet d’1,3 milliard dans la Somme pour des engrais bas carbone

En marge du Sommet Choose France organisé le 13 mai à Versailles, un groupe d'industriels européens a annoncé vouloir…

Une rencontre entre le directeur de l’ASP et les agriculteurs a été organisée devant le siège de l’administration à Amiens.
L’ASP pointée du doigt pour le non-paiement des Maec et CAB

Mardi 14 mai, des agriculteurs bio et leurs représentants de plusieurs départements des Hauts-de-France ont manifesté devant…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde