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S. Doligez veut améliorer la fertilisation de ses terres

Les pratiques de Simon Doligez en matière de fertilisation des sols ne sont pas suffisantes pour préserver la richesse des terres. Il mène une réflexion pour améliorer la situation.

«Améliorer la fertilisation de mes terres représente un coût, 
mais c’est un investissement d’avenir», assure Simon Doligez.
«Améliorer la fertilisation de mes terres représente un coût,
mais c’est un investissement d’avenir», assure Simon Doligez.
© A. P.



«Surpris». Voilà la réaction de Simon Doligez, polyculteur et éleveur à Gapennes, lorsqu’il a consulté son bilan d’entrée et de sortie de P-K (phosphate-potasse). L’étude a été réalisée sur l’ensemble de son assolement, soit 140 ha de blé, maïs ensilage, lin, colza, betteraves et pois de conserve. Ses exportations totales s’élèvent à 11 739 U/ha de P2O5 et 20 630 U/ha K2O.
«Ici, la plaine est plus importante que l’élevage, confie-t-il. Jusqu’ici, je bénéficiais de 550 t de fumier grâce à mes charolaises (soixante vêlages cette année, ndlr). Je l’épands uniquement avant les betteraves, parce que c’est la culture qui le valorise le mieux, soit tous les cinq ans dans chaque parcelle.» L’agriculteur achète également de l’Humocal K7, qu’il utilise à hauteur de 3 t/ha avant un colza, et 3 t/ha avant les betteraves.
Hervé Georges, ingénieur à la Chambre d’agriculture de la Somme a fait le calcul : cette pratique lui apporte 3 330 U/ha de P2O5, soit 28 % des besoins, et 10 280 U/ha de K2O, soit 50 % des besoins. Pour les engrais minéraux, il couvre 30 % des besoins de P2O5 et 65 % des besoins de K2O. Les teneurs moyennes s’élèvent donc à 0,07 ‰ de P2O5 et à 0,16 ‰ de K2O. «Des valeurs plutôt moyennes. Rien de grave à court terme, mais ces pratiques induisent l’appauvrissement progressive de ses terres
Un souci pour Simon Doligez, qui confie vouloir «laisser des terres en bon état pour les enfants». Le tir pourrait être rectifié grâce à plusieurs flèches. La construction d’un nouveau bâtiment d’élevage, tout récemment, lui permet désormais d’élever ses taurillons. Et ceux-ci vont produire 150 t de fumier supplémentaires, soit 450 U/ha de P2O5 et 1 200 U/ha K2O en plus. «Je pourrais aussi épandre de plus petites quantités, mais plus souvent. Ainsi, les terres seraient enrichies plus régulièrement. De plus, l’épandage avant le colza semble intéressant.»
Hervé Georges conseille également d’acheter du Patenkali (250 kg/ha pour le lin et pour les pois de conserve, et 400 kg/ha pour le maïs), ainsi que du Super 46, pour rééquilibrer au mieux le bilan d’entrée et de sortie de P-K. Cela représenterait 2 500 € d’engrais en plus chaque année. «Un coût, mais un investissement d’avenir», Simon Doligez en est convaincu.

LIRE AUSSI : Il bâche ses fumiers pour plus de valeur 
LIRE AUSSI : Les effluents d'élevage, un trésor à optimiser

Rappel réglementaire

Pas question d’épandre les effluents d’élevage n’importe comment : les règles sont strictes. Si l’agriculteur est IPCE, un plan d’épandage est même obligatoire. «Dans tous les cas, en zones vulnérables (ZV), il faut tenir un cahier d’épandage, réaliser un plan prévisionnel de fumure azotée, respecter un calendrier d’épandage des apports azotés, les règles de stockage et les distances d’épandage», rappelle Christelle Dehaine.
Parmi les obligations, voici quelques points à retenir :
- Les apports sur Cipan ou dérobées en intercultures sont uniquement possibles sur les Cipan à développement rapide, et limités à 70 kg N efficace organique/ha
- En ZV, l’épandage est interdit dans les 35 premiers mètres des cours d’eau (voir plus selon la pente)
- Pour le stockage au champ, les fumiers compacts doivent tenir en tas naturellement, ne doivent pas être stockés plus de neuf mois et ne doivent pas revenir au même endroit avant trois ans. Leur dépôt est interdit du 15/11 au 15/01, sauf en cas de dépôt sur prairie ou sur un lit de paille de 10 cm ou en cas de couverture
- Les distances sont : à 5 m des routes, 35 m d’un forage, 500 m en amont d’une zone piscicole, 200 m d’un lieu de baignade…
Les règles sont néanmoins différentes selon le secteur.

Contactez le Satege de la Somme pour plus de précisions : Christelle Dehaine, 03 22 33 69 19

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