Aller au contenu principal

Des agriculteurs régionaux acteurs du cacao à Madagascar

L’Afdi Hauts-de-France construit des partenariats entre les mondes agricoles français et ceux des pays en développement. Parmi eux, des producteurs de cacao malgaches.

Grâce à l’Union de coopératives Lazan’ny Sambirano (UCLS), les paysans malgaches vendent trois fois plus cher leur cacao.
Grâce à l’Union de coopératives Lazan’ny Sambirano (UCLS), les paysans malgaches vendent trois fois plus cher leur cacao.
© Afdi


Croquez un chocolat de Madagascar, grand cru Sambirano à 85 % de cacao, fin et acidulé. Vous défendez, à travers cet acte délicieux, des liens directs avec des petits producteurs malgaches de cacao bio et équitable. Le développement de cette filière, dans la vallée du fleuve Sambirano, à l’extrême nord de l’île, est en fait le fruit d’une action de l’Afdi (Agriculteurs français et développement international) des Hauts-de-France.
«Dans ce pays, les producteurs sont soumis aux tarifs très bas des collecteurs, intermédiaires des exportateurs, explique Bertrand Venet, vice-président de l’Afdi Hauts-de-France, responsable du partenariat. On les a aidés à se monter en coopératives, pour pouvoir vendre directement aux exportateurs.» L’Union de coopératives Lazan’ny Sambirano (UCLS) nait alors en 2009. Elle fédère aujourd’hui quatre-cent-vingt producteurs de cacao, certifiés bio, répartis dans vingt-trois coopératives, dans neuf communes du District d’Ambanja.
«Le premier objectif était d’améliorer le revenu des producteurs», confie Tesla Euler Ratsirinony, le chargé de mission à Madagascar. Chose faite, puisque l’UCLS leur assure un tarif de 7 000 Ariary (soit 2 euros) le kg de cacao sec supérieur, contre 4 000 Ariary en passant par les collecteurs. Soit 75 % plus cher.
Pour se positionner sur le marché de l’excellence, et viser des clients tels que Nespresso, et les européens Ethiquable et Cocoanect, l’Afdi a conseillé aux agriculteurs locaux de miser sur la qualité. Bertrand Venet explique : «Un cahier des charges interne à l’union a été élaboré, pour apporter des garanties aux clients.» Les variétés Criollo, Trinitario et Forastero offrent un cacao aux arômes acides, aux notes intenses de fruits rouges. Taux d’humidité inférieur à 7,5 %, grainage compris entre 100 et 110, taux de fèves violettes inférieur à 8 %, de fèves ardoisées inférieur à 3 % et de fèves défectueuses, moisies ou brisées inférieur à 1 % sont garantis.

De 13,5 à 300 tonnes
Il a donc fallu accompagner techniquement les producteurs, notamment pour l’exportation, la certification des parcelles et le traitement post-récolte. Car la préparation est désormais entièrement maîtrisée : les plantations (de 3 ha chacune environ) appartiennent aux locaux, la fermentation et le séchage se font de manière individuelle ou collective et la coopérative et l’union assurent le stockage et la collecte. Au début de l’aventure, les paysans produisaient 13,5 tonnes de cacao par an. «Aujourd’hui, ils ont un potentiel de production de 300 tonnes annuel.»
Mais l’histoire n’a pas toujours été rose. Deux fois de suite, les directeurs des structures équitables ont détourné l’argent pour leur propre compte. Deux fois de suite, il a fallu le licencier, trouver un nouveau mode de gérance et repartir de zéro. « L’année dernière, l’UCLS était en état de cessation de paiement. Aujourd’hui, il y a 200 000 € en caisse.»
L’Afdi et l’UCLS ont encore de nombreux projets de développement. «On souhaiterait augmenter la capacité de production, car les 300 tonnes actuelles ne répondent pas à la demande de 600 tonnes», confie Bertrand Venet. Un fonds de roulement suffisant permettrait de diversifier la clientèle. Le magasin UCLS, capable de stocker 50 tonnes, devrait être agrandi en 2018. «On aimerait aussi se diversifier, avec la vanille et le poivre déjà produits sur les parcelles mais non certifiés bio», annonce Tesla. Les pratiques, pourtant, répondent totalement aux exigences du bio, mais les démarches de certification sont laborieuses : la «taratas», soit «paperasse», en Malgache, peuvent décourager les locaux. Tesla constate : «Le niveau des paysans est très bas. Et ça pose des problèmes de gouvernance. Il faudrait plus de formation.»

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde