Aller au contenu principal

Agriculture de conservation
Le pari judicieux d’un couvert permanent de luzerne

Depuis quatre ans, Mathieu Cavillon, polyculteur-éleveur de vaches allaitantes à Ailly-le-Haut-Clocher, a semé un couvert permanent de luzerne qui lui sert de fourrage, sur lequel il sème une culture de vente. 

Le couvert permanent de luzerne améliore la structure du sol, et donc sa qualité. Mathieu Cavillon a pu le mesurer lors d’un profil de sol.
Le couvert permanent de luzerne améliore la structure du sol, et donc sa qualité. Mathieu Cavillon a pu le mesurer lors d’un profil de sol.
© A. P.

Pour lui, «la technique est géniale». Il y a quatre ans, Mathieu Cavillon a fait le pari de semer un couvert permanent de luzerne, dans lequel il cultive une culture de vente. «Il est semé en association avec un colza. Puis j’y cultive du blé deux années de suite. Il est détruit quand le maïs est implanté», explique-t-il. Résultat : pas de perte de rendement sur la culture, et une récolte de fourrage équivalent à 70 €/ha, qui sera valorisée par ses vaches allaitantes. Ce couvert, en plus de capter du carbone et de maintenir l’humidité dans le sol, a un effet étouffant sur les adventices. «La luzerne prend même le dessus sur les repousses de colza.» La technique impose donc de réguler le couvert pour permettre le développement de la culture. 

Cette pratique est issue d’une réflexion globale que mène Mathieu sur sa ferme. Il s’est installé en 2009, suite au départ à la retraite de son oncle qui était en Gaec avec son père. «On a arrêté l’atelier lait et on a augmenté le cheptel allaitant.» Il a ensuite repris toute la ferme au départ à la retraite de son père, en 2017. «Il a fallu simplifier davantage. J’ai mis un terme à l’atelier ovin pour ne garder que les vaches, et je me suis intéressé aux semis direct, par souci de main-d’œuvre d’abord.» Rapidement, il se prend au jeu de la préservation de ses sols en misant sur les piliers de l’agriculture de conservation : non travail du sol, couverture permanente et diversification des cultures.

 

Un sol vivant

Un couvert court (moutarde et luzerne) est implanté entre le lin et le blé. Puis un couvert long (seigle, escourgeon, vesce, trèfle), est semé entre ce blé et les pois de conserve. La luzerne est alors implantée pour trois campagnes (colza, blé, blé). Suivent un maïs, un blé, et le retour du lin. Les techniques sont bénéfiques. Christophe Frebourg, conseiller en agronomie spécialiste du profil des sols, y découvrait un sol qui fonctionne bien, avec une densité et une profondeur d’enracinement intéressantes, ainsi qu’une vie biologique active. Reste que l’agriculture de conservation garde ses mystères. «Quelle symbiose existe-t-il entre les plantes ?
Rien n’est scientifiquement démontré encore.
» Mathieu avoue aussi que l’ACS n’est pas un miracle économique. «On fait des économies mais on dépense de l’argent ailleurs, en couverts, en oligo-éléments, en conseil, en formation…» Mais il en est persuadé, miser sur la santé du sol est un investissement à long terme. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde