Aller au contenu principal

Le petit pois Bonduelle, du champ à la conserve

Les batteuses à pois sont en pleine effervescence dans les champs, et l’usine d’Estrées-Mons tourne à plein régime. Immersion dans les coulisses de Bonduelle, en pleine campagne de petits pois.

Avec une superficie de 50 ha, dont 20 ha couverts, l’usine d’Estrées-Mons est l’un des plus gros sites Bonduelle, située dans un énorme bassin de production (18 000 ha et 1 200 agriculteurs).
Avec une superficie de 50 ha, dont 20 ha couverts, l’usine d’Estrées-Mons est l’un des plus gros sites Bonduelle, située dans un énorme bassin de production (18 000 ha et 1 200 agriculteurs).
© Alix Penichou

 

 

Ce matin, les petits pois n’étaient pas mûrs. Demain, le seuil de maturité sera dépassé. «Le petit pois est un légume qui nécessite une grande technicité et de la précision», assure Vincent Dupire, chef de plaine pour Bonduelle. Ce 10 juillet, l’heure était d’ailleurs à la récolte, dans une parcelle située tout près de l’usine d’Estrées-Mons. A quelques centaines de mètres, l’odeur humide des pois bien frais envahit déjà les narines.
La campagne a débuté quelques jours plus tôt et devrait se poursuivre pendant six à sept semaines, pour récolter les 10 000 ha de cette culture, situés à moins de deux heures de route du site samarien. Une période intense, puisque le pois représente une grosse partie de la production (sur l’ensemble des légumes, 32 % de pois garden en conserve et 16 % de pois et fèves en surgelé).
Au total, douze équipes de deux ou trois machines sont en activité.Le chantier est bien rodé : deux batteuses, dotées d’une capacité de stockage de 2 t chacune, sont déchargées régulièrement dans les bennes tampons, attelées à des tracteurs. Celles-ci sont régulièrement vidées dans les camions, qui assurent la navette entre la parcelle et l’usine. «Nous avons ainsi un débit de chantier optimal de 20 ha/24h», précise Vincent Dupire. Les camions, eux, sont tous équipés d’une balise GPS. L’usine peut ainsi suivre en direct leurs allées et venues.

La qualité du légume avant tout
Si le petit pois n’attend pas, c’est que Bonduelle est très exigeant sur la qualité qu’il traite. Le légume sera cuit, puis congelé ou mis en boîte, associé à un ou plusieurs autres légumes ou non, sous différentes marques : Cassegrain, la conserve premium, Bonduelle, ou Bonduelle vapeur, récente innovation du groupe, aux légumes croquants à souhait, par exemple.
Le petit pois idéal ? «Tout dépend de la gamme, qui est définie selon le client que nous voulons toucher», explique-t-on chez Bonduelle. Dans cette parcelle en pleine récolte, à destination du surgelé, on cherche «de gros grains bien sucrés, qui auront profité d’une pousse lente, pour un maximum de grains à la même tendreté». Pour une conserve Cassegrain, il faudra cette fois des petits grains, très tendres, récoltés jeunes. Une vingtaine de variétés différentes sont cultivées pour Bonduelle.
Une fois arrivées à l’usine, ou plutôt dans les usines siamoises d’Estrées-Mons (une usine de surgélation et une usine de conserves en un même site de 50 ha), le temps est aussi compté pour ces petites billes bien vertes. «Trois heures s’écoulent entre leur arrivée et leur conditionnement», assure Eric Ternisien, directeur de l’usine de surgélation d’Estrées-Mons. 360 t/jour sont conditionnées en surgelé, et 900 t/jour le sont en conserve.
Au centre de réception légumes, les camions sont soumis à la pesée, puis au prélèvement d’échantillons pour une analyse de qualité. Celui que nous suivons prend la direction de l’usine de surgélation. Première étape du tri : le ventilateur, pour enlever tout ce qui est plus léger que le pois. Passage ensuite au séparateur de gousses, puis au laveur, qui enlève tout ce qui est plus lourd, comme les cailloux. L’eau est indispensable à cette tâche. «Nous consommons en tout 3 millions de m3 d’eau en un an, l’équivalent de la consommation d’une ville de cent-mille habitants. Cette quantité, nous l’avons divisée par deux en dix ans», précise Eric Ternisien. Passage, ensuite, dans les calibreurs (extra-fins et très fins), puis dans les trieurs optiques, qui soumettent les pois aux rayons X, aux infrarouges et aux lasers, «en fonction des défauts que nous voulons écarter, comme la couleur, la forme…».
Arrive l’heure de la cuisson. Pour le surgelé, les pois passent au blancheur-cuiseur, une sorte de cocotte-minute géante en forme de tunnel, qui fonctionne en continu. Suit le tunnel de surgélation. En quelques secondes, le pois passe de + 20°C à -18°C. «Plus vite on refroidit, plus on favorise de petits cristaux, et ainsi, le légume est mois abîmé.» Test de cuisson, de texture et prélèvements microbiologiques sont réalisés. Les pois sont conditionnés en sac de 450 g, 1 kg, 2,5 kg…, mis en carton, filmés, puis stockés dans la chambre grande hauteur de 35 m de haut, à - 18°C.

Un an de livraison à assurer
Le stockage est un élément clé, puisqu’une campagne de sept semaines doit permettre d’alimenter les clients douze mois de l’année. «Notre objectif est d’atteindre un stock égal à zéro dans un an.» Le manège des petits pois recommencera alors. Mais avant, il faudra gérer la campagne de haricots, de carottes, d’épinards, de choux-fleurs, de salsifis… Une diversité de production qui nourrit d’adrénaline les salariés : «C’est ce qui rend notre métier passionnant», sourit Antonin Journé, directeur de l’usine conserves.


Lire aussi : le témoignage de Christophe De Pourcq, agriculteur pour Bonduelle

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

dossier PAC dépôt dossier aides PAC
La date limite de dépôt des demandes d’aides de la PAC repoussée

Les demandes d’aides de la PAC liées à la surface au titre de la campagne 2024 pourront être déposées jusqu’au vendredi 24 mai…

Élaboré et servi par Martin Ebersbach, le vin de la Ferme des Vœux est blanc (rosé) pétillant, élaboré selon une méthode champenoise.
Au Vignoble des Vœux, une longue attente bientôt récompensée

La diversification vers la viticulture engagée par Martin Ebersbach à la Ferme des Vœux enthousiasme le Conseil départemental…

RN 25 Beauval
RN 25 : un accord unanime présenté à Beauval

Les exploitants et propriétaires concernés par les expropriations du chantier de rénovation de la RN25 étaient conviés à une…

Peu d’évolution mais des dérogations accordées pour 2024

Peu d’évolution pour la déclaration des surfaces Pac 2024, mais quelques dérogations sur certaines règles ont été actées suite…

En visite à l’EARL des enclos, la ministre Pannier-Runacher a assuré que «quand on met en place des réglementations,  ce n’est pas pour le plaisir mais parce qu’il y a urgence à répondre au dérèglement climatique».
Dans la Somme, Agnès Pannier-Runacher prend la défense d’Egalim

La ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire s’est rendue le 17 avril au Crotoy…

La Poste prend clairement position en faveur du renard, soulignant  que «longtemps considéré comme un animal nuisible, le renard paie très cher  une réputation injustifiée».
Même sur un timbre, le renard divise

Pas encore en vente et déjà l’objet d’une polémique. Alors que La Poste doit mettre en vente une série «collector» de timbres…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde