Aller au contenu principal

2015 : rétablissement... en productions végétales seulement

Cerfrance Somme livre les premières tendances sur l’exercice 2015.

Malgré des rendements techniques exceptionnels en céréales, et un rétablissement des cours en pommes de terre, les fonds de roulement s’effritent encore. Les secteurs d’élevage sont les plus touchés.
Malgré des rendements techniques exceptionnels en céréales, et un rétablissement des cours en pommes de terre, les fonds de roulement s’effritent encore. Les secteurs d’élevage sont les plus touchés.
© jc gutner

2015, année confuse. Telle pourrait être l’analyse en diagonale de la restriction des chiffres 2015 de la Ferme Somme et de ses différentes composantes, préparées et présentées par Christian Boddaert, expert Cerfrance Somme. La confusion vient, entre autres, du fossé qu’il y a entre performance technique et performance économique.
Côté technique, 2015 a vu plusieurs productions végétales battre des records, et d’autres souffrir du printemps sec, puis du début d’été caniculaire.
Pour les céréales notamment, l’année culturale est globalement exceptionnelle : Cefrance Somme a retenu des hypothèses de 10,2 ton­nes en blé et 10 tonnes en escourgeon, soit les plus hauts rendements historiques avec, globale­ment, une situation sanitairement saine (d’ail­leurs, après l’année 2014 extrêmement défavorable climatiquement, Cerfrance Somme estime que l’exercice 2015 s’est fait avec une compression de poste phytosanitaire de - 7 %). Les cultures de printemps ont, elles, davantage souffert avec 10 % de rendement de moins en pommes de terre (fécule ou consommation), en pois protéagineux, et plus encore en pois verts.
Côté valorisation, on voit une réelle revalorisation du secteur de la pomme de terre de consommation (Cerfrance Somme retient un prix moyen de 170 €/T), mais en céréales, alors qu’en 2014 c’était la qualité qui tirait les prix au bas, en 2015, ce sont bien les marchés qui sont directement en berne. Tant et si bien que le prix de vente de blé retenu par Cerfrance Somme est identique à 2014, à savoir 150 €/T.
Chiffre d’affaires en productions végétales en hausse, charges en baisse (les cotisations des charges sociales des exploitants sont attendues en repli de 20%), les éléments pourraient être favorables à une bonne année… jusqu’à ce qu’on aborde le secteur de l’élevage. En effet, c’est là que les baisses de chiffres d’affaires sont les plus marquées. En lait, le résultat attendu intègre un prix de 320 €/l contre 370 €/l en 2014, avec une valorisation du produit viande de 52 €/T.
Côté porc, après un début de reprise en 2014, l’«embellie» est retombé à 6 € de marge par porc en 2015. Dès lors, là où les systèmes en productions végétales voient les EBE rebondir à un niveau globalement proche de 2013, sauf dans le système laitier où il ne se rétablit que de 7 000 €.
Au-delà des revenus agricoles, le devenir des entreprises est toujours aussi malmené. Au niveau moyen départemental, avec un EBE qui revient à 103 k€, le niveau d’annuités et celui des prélèvements (privés, sociaux, fiscaux) font que la capacité d’autofinancement se dégrade encore de 17 k€ (qui s’ajoutent au 5 de 2014 et 17 de 2013).
C’est ainsi qu’en remontant jusqu’à 2008, on constate que les trois dernières années ont plus que «gommé» les cinq années précédentes en matière de fonds de roulement. Une situation qui alerte vivement Christian Boddaert.

REACTION

Christian Boddaert, expert Cerfrance Somme

«Investir plus… dans le fonds de roulement»

2015 voit à nouveau la situation de trésorerie des exploitations se dégrader, malgré des résultats techniques très favorables sur certaines productions, notamment en céréales. Les fonds de roulement se dégradent à nouveau, avec les annuités et les prélèvements en général (sociaux, fiscaux, privés). Les exploitants doivent aujourd’hui penser avant tout à consolider leur fonds de roulement, c’est la clé pour passer le cap des années compliquées.
Comme leçon, il faut repenser l’approche fiscale, car la trésorerie la plus facile, c’est celle qui ne sort pas de la ferme. En cas de situation financière délicate, il faut identifier quelles sont les limites d’actions possibles dans les différents domaines de la gestion d’entreprise pour retrouver une situation financière saine, gage de prospérité. Enfin, quel que soit le système d’exploitation, l’enjeu requis reste la maîtrise technico-économique, c’est le cœur du métier de l’agriculteur.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

Qualipom événement pommes de terre
Qualipom’ 2025 : la filière pomme de terre se donne rendez-vous le 26 juin à Villers-au-Flos

Le salon régional dédié à la pomme de terre revient pour une 10ᵉ édition très attendue, le 26 juin 2025 à …

moratoires gibier d'eau Pannier-Runacher chasse Willy Schraen CNCFS
Les chasseurs de gibier d’eau très remontés contre leur ministre de tutelle

Alors que les scientifiques européens recommandent la prudence sur seulement trois espèces d’oiseaux migrateurs, le ministère…

plaine en fête Saint-Valery-sur-Somme baie de somme
Plaine en fête à Saint-Valery : cap sur 15 000 visiteurs fin août

Les Jeunes Agriculteurs de la Somme préparent activement le grand rendez-vous agricole de l’été, les 30 et 31 août 2025, face…

taureau accident prévention Corrèze insémination
Une stagiaire de 19 ans tuée par un taureau sur une exploitation

Jeudi 26 juin à Masseret (Corrèze), une jeune femme en formation avec un inséminateur a perdu la vie après avoir été…

Le vote des planteurs de betteraves livrant à Saint louis Sucre pour la désignation des membres de la commission interprofessionnelle de Roye (80) est ouvert  en ligne jusqu’au 11 juillet.
Commission Interpro de la sucrerie de Roye : la CGB bat le rappel pour ses candidats

Les planteurs qui ont signé un contrat de livraison de betteraves avec Saint Louis Sucre pour la campagne 2025 ont jusqu’au 11…

Lors du repas champêtre, l’association a vendu une quarantaine de kilos de pommes de terre.
Récoltée à la main, cette pomme de terre ne se déguste qu’en baie de Somme

L’association des paysans du sud de la baie de Somme a marqué le lancement de la campagne de sa pomme de terre primeur en…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde