Social
2026, l’année à prendre sa retraite
Après plus de quinze ans de combat syndical et parlementaire, la réforme du mode de calcul des retraites agricoles devient enfin une réalité. Le décret d’application, signé ce mercredi 31 décembre, permet l’entrée en vigueur au 1er janvier 2026 du calcul des pensions sur les 25 meilleures années. Une avancée majeure pour l’équité entre agriculteurs et autres actifs, saluée par la FNSEA, les élus et le ministère de l’Agriculture.
Après plus de quinze ans de combat syndical et parlementaire, la réforme du mode de calcul des retraites agricoles devient enfin une réalité. Le décret d’application, signé ce mercredi 31 décembre, permet l’entrée en vigueur au 1er janvier 2026 du calcul des pensions sur les 25 meilleures années. Une avancée majeure pour l’équité entre agriculteurs et autres actifs, saluée par la FNSEA, les élus et le ministère de l’Agriculture.
C’est dans les toutes dernières heures de l’année que le décret tant attendu a été publié. À compter du 1er janvier 2026, les non-salariés agricoles verront désormais leur retraite calculée sur leurs 25 meilleures années de revenus, et non plus sur l’ensemble de leur carrière. Une évolution majeure, qui met fin à une exception pénalisante pour le monde agricole.
Jusqu’ici, les agriculteurs restaient les seuls actifs dont la pension était calculée sur toute la durée de la carrière, quand les salariés du privé bénéficient déjà du calcul sur les 25 meilleures années et les fonctionnaires sur les six derniers mois. Une situation jugée « inacceptable » par la FNSEA, engagée depuis plus de quinze ans pour faire reconnaître ce principe d’équité.
« Il était inacceptable que les agriculteurs calculent leur retraite sur la totalité de leur carrière quand les salariés la calculent sur leurs 25 meilleures années de revenu et les fonctionnaires sur leurs 6 derniers mois », rappelle la FNSEA, qui voit dans la publication de ce décret « une victoire pour vous toutes et tous ». Cette nouvelle disposition réglementaire devrait permettre une hausse moyenne mensuelle de 100€ d'une retraite agricole.
Une loi votée à l’unanimité, enfin appliquée
Cette réforme trouve son origine dans une proposition de loi portée par le député (LR) de l’Aisne Julien Dive. Voté à l’unanimité par l’Assemblée nationale et le Sénat il y a trois ans, le texte avait été promulgué en février 2023. Restait encore à attendre ses décrets d’application.
« Il aura fallu attendre les dernières heures avant son application pour que le décret ne soit signé… (chacun jugera) », souligne Julien Dive. Avant d’ajouter : « Quoi qu’il en soit c’est une belle avancée et une reconnaissance pour les agriculteurs qui verront une revalorisation de leur retraite. Je suis fier d’avoir porté cette loi, d’en avoir été rapporteur, d’avoir réparé une iniquité. »
Le parlementaire n’oublie pas non plus le contexte politique qui a permis l’aboutissement du texte, évoquant « la confiance d’Olivier Marleix, qui avait accepté d’inscrire cette proposition de loi en tête de notre niche parlementaire du 1er décembre 2022 ».
Une avancée concrète pour les futurs retraités agricoles
Du côté du ministère de l’Agriculture, la publication des décrets marque l’aboutissement d’un engagement politique clair. Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, confirme l’entrée en vigueur immédiate du dispositif pour les nouveaux retraités concernés.
« Les décrets d'application de la loi ayant réformé la retraite des non-salariés agricoles ont été publiés et vont permettre son entrée en vigueur ce 1er janvier comme je m’y étais engagée, garantissant le calcul sur les 25 années les plus avantageuses », indique-t-elle. La ministre souligne « une avancée concrète pour le revenu de tous les exploitants agricoles, conjoints collaborateurs et aidants familiaux qui partiront en retraite dès cette année ».
Le combat continue sur le niveau des pensions
Pour la FNSEA et sa Section des anciens exploitants, cette réforme marque une étape essentielle, mais non un aboutissement. Si le principe d’équité est désormais acté, la question du niveau des pensions reste entière.
« Le combat se poursuit maintenant sur les niveaux de retraites des agriculteurs qui demeurent parmi les plus faibles des actifs français », avertit le syndicat majoritaire. Une revendication toujours d’actualité dans un contexte où la reconnaissance économique et sociale du métier d’agriculteur reste un enjeu central.
Avec la mise en œuvre du calcul sur les 25 meilleures années, le monde agricole obtient enfin une avancée structurelle longtemps promise. Une victoire symbolique et concrète, qui ouvre désormais la voie à de nouvelles batailles pour des retraites agricoles réellement décentes.