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Salon international de l'agriculture
24 heures (ou presque) de Hauts-de-France à la porte de Versailles

Comme chaque année, la journée dédiée aux Hauts-de-France lors du salon international de l’agriculture se tient le mardi. Du ring au stand, du pavillon de l’élevage
à celui des régions, on a suivi la délégation au pas de course. Itinéraire d’une journée chronométrée.

La foule se précipite Porte de Versailles. Les écoliers parisiens sont en vacances. La crise sanitaire semble oubliée, peu de masques à l’horizon. La visite démarre au hall 1, dédié à l’élevage. On slalome entre les vaches, toutes plus charmantes les unes que les autres, certaines médaillées, d’autres bonnes perdantes. Sur le stand du département du Nord, c’est l’effervescence. Christian Poiret prend le micro. Le président s’adresse aux 2,6 millions de bouches à nourrir de l’Avesnois au Dunkerquois qui doivent «manger local». «On a besoin de faire du circulaire, scande-t-il. Nos producteurs ont besoin de vivre, il faut être pragmatique et manger ce qu’il y a sur notre territoire. C’est une question d’éducation.» D’ailleurs, parmi les 445 établissements engagés dans la démarche partenariale "Ici je mange local", 170 sont des collèges qui dégustent au moins 20 % de produits locaux. «Bien mais pas suffisant», reconnaît le président.

 

Plan bio

Direction le hall 3, celui qu’occupent de nombreuses régions de France métropolitaine. Autour de la table drapée aux couleurs des Hauts-de-France, Marie-Sophie Lesne, vice-présidente de la Région en charge de l’agriculture, Bjorn Desmet, Draaf des Hauts-de-France, Laurent Degenne, président de la chambre régionale d’agriculture, et Thierry Vatin, directeur de l’agence de l’eau Artois-Picardie, s’apprêtent à signer le plan bio, rejoints par les associations bio, quelques territoires et la coopération agricole. L’objectif affiché, «doubler la surface en 2027, malgré les difficultés qu’on espère dépasser rapidement», indique Marie-Sophie Lesne. La démarche est engagée, mais la lucidité au vu de la situation reste de mise, complète-t-elle.

Pour Christophe Caroux, président de Bio en Hauts-de-France, «l’échelle des territoires est pertinente pour le développement de la bio car elle permet la résilience de nos modèles et encourage les relations entre agriculteurs et citoyens.»

 

Bon sens paysan

«Ici, c’est un stand où on pense qu’il faut produire, martèle Xavier Bertrand un peu plus tard, pour l’inauguration du pavillon des Hauts-de-France. Et si vous pensez qu’ils le font mal, c’est que vous ne connaissez pas les agriculteurs ! La bonne agriculture est celle qui est chez nous ! Le bon sens paysan c’est ce qui s’impose pour les Français !» Le président du conseil régional évoque quelques-uns des défis à relever, celui de la démographie, celui de l’eau, notamment. «La France est le pays européen avec le moins de stockages. Nous devons nous doter d’infrastructures, et la Région participera aux travaux de façon que la pénurie ne devienne pas la norme.»

Midi sonne. Le plateau de fromages régionaux est pharaonique, les produits de la mer et de la terre donnent le ton, les fanions le confirment : bienvenue dans la région européenne de la gastronomie. Les chefs sont aux fourneaux, Xavier Bertrand poursuit son discours. «Nous ne pourrions être région de la gastronomie si nous n’avions pas nos agriculteurs et nos pêcheurs à qui il faut continuer de faire confiance.»

Terre d’élevage

Retour au hall 1 où, sur le ring de présentation, défilent les races bovines, ovines et équines des Hauts-de-France. Les chevaux du Boulonnais laissent la place aux Traits du Nord qui fêtent cette année leurs 120 ans. La championne 2023, Juju de Taisnières, est venue de l’Avesnois avec son éleveur Romuald Verloo. La race est toujours menacée avec 70 naissances en 2022. La photo de famille des éleveurs est dans la boîte, retour sur le stand du département. «C’est la 17e année que nous sommes là, à côté des vaches, et ça nous va bien», reprend Christian Poiret qui insiste : «Il faut manger local.» Il proposera, il l’annonce, une délibération budgétée à un million d’euros pour que les personnes en difficulté puissent bénéficier de paniers de produits locaux, comme cela a été le cas pendant la crise sanitaire. «J’ai aussi besoin des agriculteurs parce que des exploitants ont besoin de main-d’œuvre», a-t-il ajouté. L’élu veut faire «matcher allocataires du RSA et exploitants» et «donner de la dignité à chacun, chacune. La colonne vertébrale de mon mandat est le retour à l’emploi.»

Derniers détours avant que ne se referment les portes du salon de l’agriculture pour la soirée. Miss agricole flâne dans les allées, Marc Fesneau discute sur le stand du Loir-et-Cher, un exposant propose de déguster des toasts de confiture de pomme de terre.

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