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Accentuer les recherches pour une betterave toujours plus productive

La réunion technique annuelle de l'ITB a été l'occasion de faire le point sur les moyens d'améliorer la productivité de la culture betteravière.

Dans le cadre des essais variétés et du projet Aker, l’ITB réalise le phénotypage des betteraves à l’aide d’une machine «Becam». Celle-ci photographie les plantes et les photos sont ensuite converties en surface foliaire.
Dans le cadre des essais variétés et du projet Aker, l’ITB réalise le phénotypage des betteraves à l’aide d’une machine «Becam». Celle-ci photographie les plantes et les photos sont ensuite converties en surface foliaire.
© AAP


Comme il est de tradition, la réunion annuelle d’informations techniques de l’ITB (Institut technique de la betterave) qui s'est tenue le 7 janvier dernier, a été l’occasion de tirer les enseignements de la campagne écoulée avant d’entamer la nouvelle et de faire le point sur les avancées de la génétique et des techniques.
"La préparation de l'après quota à partir de 2017 mobilise toute la filière et l'ITB y joue un rôle important", a souligné d'emblée Dominique Fiévez, président de l'Asbs. Pour Marc Richard-Molard, le directeur général de l'Institut, l'objectif est clair : «nous devons agir sur la productivité c’est-à-dire gagner en rendement/ha pour faire face au développement d’une concurrence qui promet d’être rude en Europe et sur le marché mondial. Cette productivité dans notre filière est clairement identifiée comme l’atout principal pour assurer la compétitivité. Ce qui ne veut pas dire qu’on ne regarde pas attentivement l’ajustement des intrants», a-t-il déclaré.
Pour cet objectif de productivité, l’orientation de la sélection des variétés avec une expertise toujours croissante sur l’évaluation variétale et son adaptation aux conditions des régions betteravières est le principal levier d’actions. Le rôle de l’ITB est clairement réaffirmé par le projet Aker, démarré le 1er avril 2012 et qui court jusqu’à 2019. «A ce jour, le programme est respecté, toutes les équipes sont à jour et enthousiastes. La première phase concernant la recherche de diversité génétique dans les ressources de banque de gènes est pratiquement achevée et couronnée de succès», s’est félicité le directeur. Pour le phénotypage c'est-à-dire la caractérisation des plantes que ce soit au laboratoire ou au champ, les équipes ont également bien réalisée leur partie du travail tant au niveau de la qualité des semences qu' à celui du suivi de la croissance des betteraves au champ par des moyens d’imagerie principalement.

Réduction des herbicides
L’autre projet prometteur pour la filière betteravière, ce sont les VTH (variétés tolérantes aux herbicides) plus précisément aux sulfonylurées. Il s’agit un programme lancé par les sociétés Bayer et KWS sur des variétés qui, grâce à la tolérance qui leur a été conférée, vont pouvoir être désherbées beaucoup plus simplement. «Nous pouvons espérer dans un futur assez proche, 2017 à 2018, disposer d’outils de désherbage capables de simplifier votre travail», a indiqué Marc Richard-Molard.
Attention cependant aux risques d’émergence d’adventices résistantes à cette famille d’herbicides car elle est utilisée dans les systèmes de grandes cultures, en particulier dans les céréales. C’est pourquoi l’ITB va travailler en collaboration avec Arvalis-Institut du Végétal et le Cetiom notamment pour assurer la durabilité de cette technique VTH. «Nous en profiterons pour développer une réflexion sur le désherbage au niveau de la rotation».

Toujours plus proche de l’environnement
Autre projet «très structurant et innovant», le Syppre (système de protection performant et respectueux de l’environnement). Lancé en 2013, il est mené avec Arvalis-Institut du Végétal, le Cetiom et l’Unip. "Il s’agit d’agir conjointement avec tous les experts des filières grandes cultures pour associer nos compétences et nos savoir faire à l’échelle du système de culture. Nous voulons identifier les pistes pour répondre à la double exigence économique et environnementale sans négliger l’obligation impérative de compétitivité.
C’est un projet très ambitieux qui courra jusqu’en 2024», a commenté Marc Richard-Molard. En Picardie et en Champagne, deux plate-formes devraient voir le jour à l’automne 2014. Elles permettront d’éprouver les innovations identifiées dans la première phase de ce projet.
Les conditions froides du printemps ont mis la qualité de levée des betteraves à l’épreuve. L’ITB suit le sujet de très prêt et a pu ainsi réaffirmer l’intérêt de l’activation. «Les chiffres que nous avons publiés sur les qualités de levée montrent bien les écarts qui existent entre variétés et bien entendu, il faut en tenir compte lors des choix variétaux que vous allez bientôt avoir à faire» a conseillé Marc Richard-Molard.

Des rendements qui n'ont pas surpris
«Les rendements de l’année, sont clairement très moyens mais ils ne nous ont pas surpris. Dès la fin du printemps, nous avions annoncé le niveau de rendement qui a été finalement obtenu». Ce qui signifie, pour le directeur, que les outils de simulation et de modélisation développés à l’ITB fonctionnent. Ils montrent que le climat du printemps joue un rôle essentiel qui ne peut être rattrapé par la suite.
«La richesse est basse, trop basse cette année. Nous ne savons pas encore la modéliser parfaitement mais nous progressons de manière assez significative dans cette voie grâce à des recherches conduites notamment avec AgroParis Tech. C’est très important de comprendre cette formation de la richesse pour ne pas se tromper sur le diagnostic et sur les mesures correctives à effectuer».

Gros progrès dans la tolérance aux nématodes
Marc Richard-Molard s’est par ailleurs félicité des progrès réalisés sur les variétés tolérantes aux nématodes, confirmant la possibilité de les utiliser sur de plus grandes surfaces.
Quant à la pression des maladies du feuillage, elle a été particulièrement faible en 2013, confirmant une nouvelle fois, la pertinence de la démarche préconisée par l'ITB : "traiter moins quand c’est possible pour traiter plus quand c’est nécessaire". Tout ceci grâce aux outils développés ces dernières années, Résobet Fongi, seuil de traitement, qui sont mis à jour cette année, ainsi que la démarche de développement des tolérances des variétés aux maladies du feuillage. Les progrès ont été visibles cette année, en particulier sur la cercosporiose.

Marc Richard-Molard part en retraite
Après 38 années passées à l’ITB, dont plus de huit en tant que directeur général, Marc Richard-Molard fera faire valoir ses droits à la retraite à la fin du premier trimestre prochain. Lors de cette réunion technique, il a exprimé sa satisfaction d'avoir pu maintenir des équipes de terrain opérationnelles, capables de diagnostiquer les problèmes, de conseiller les agriculteurs sur les choix techniques, et de développer des programmes scientifiques avec les différents partenaires de l'Institut. Dominique Fièvez, au nom des planteurs du département, l'a remercié pour son action, et notamment d'avoir su rendre l'ITB plus efficace et plus performant.
Vincent Lodinat, son successeur, devrait arriver le 24 février prochain. A 49 ans, il a fait l’essentiel de sa carrière aux Potasses d’Alsace. Il était directeur général d’une filiale à l’internationale avec 350 personnes et un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros.

L'ITB va renforcer ses Équipes
«2013 a été pour nous une année un peu charnière avec la mise en place de réflexion de fonds sur les programmes et les budgets dans le cadre interprofessionnel (SNFS –syndicat national des fabricants de sucre- et CGB –confédération générale des planteurs de betteraves-), a indiqué Marc Richard-Molard. Nous avons fait procéder à une évaluation scientifique de nos activités par un collège d’experts extérieurs. Celle-ci a permis de mettre en évidence les forces et les faiblesses de l’ITB. Elle a fait ressortir beaucoup de points positifs mais aussi la nécessité de mieux prioriser les programmes de l’Institut. Nous sommes une petite équipe avec beaucoup de sujet à traiter, c’est pourquoi nous allons renforcer nos équipes avec de nouvelles embauches et renforcer les actions de partenariat avec la recherche publique, l’enseignement supérieur agricole et les autres instituts techniques des grandes cultures».

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