Commerce international
Accord UE-Mercosur : dernières contestations avant adoption ?
À la veille de la présentation de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, des organisations agricoles européennes tirent la sonnette d’alarme. Elles dénoncent un texte déséquilibré, qui menace directement les fermes européennes et fragilise les ambitions environnementales de l’UE.
À la veille de la présentation de l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, des organisations agricoles européennes tirent la sonnette d’alarme. Elles dénoncent un texte déséquilibré, qui menace directement les fermes européennes et fragilise les ambitions environnementales de l’UE.

« Encore un mauvais coup porté aux agriculteurs européens ». Le jugement est sans appel. À Bruxelles, Farm Europe et Eat Europe condamnent fermement la volonté de la Commission de faire ratifier l’accord UE-Mercosur, ont fait savoir les deux organisations par voie de communiqué ce mardi 2 septembre. Pour Yves Madre, président de Farm Europe, ce projet illustre « un décalage flagrant entre les discours politiques et les choix concrets ». Selon lui, l’agriculture est de plus en plus traitée comme une variable d’ajustement dans les négociations commerciales.
Le risque d’une concurrence déloyale
La critique porte surtout sur l’absence de garanties solides en matière environnementale et sanitaire. Luigi Scordamaglia, président d’Eat Europe, dénonce un marché de dupes : « Cet accord ne comporte ni engagements contraignants, ni mécanismes crédibles de contrôle. Il ouvrirait grand la porte à des importations produites avec des standards bien inférieurs à ceux que l’on impose aux éleveurs et agriculteurs européens. »
Pour les deux organisations, les conséquences seraient lourdes : fragilisation du marché intérieur, perte de revenus pour les producteurs, et recul des objectifs climatiques européens.
Un modèle agricole en jeu
Au-delà du rejet de ce texte, le message est clair : l’Europe doit défendre son agriculture comme un atout stratégique. « Au lieu d’ouvrir les vannes aux géants agroalimentaires d’Amérique latine, il faut protéger nos producteurs, garantir à nos consommateurs des normes élevées et construire une vision ambitieuse de l’agriculture européenne », plaide Farm Europe.
L’avenir du modèle agricole « Made in Europe » se jouera peut-être demain, lors du débat sur la ratification. Dans les campagnes, le sentiment est déjà bien installé : celui de ne pas compter parmi les priorités de Bruxelles.