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Accords commerciaux : prudence des eurodéputés

L’Union européenne doit poursuivre son programme de libéralisation des échanges, estime le commissaire européen à l’agriculture. Les eurodéputés sont plus prudents.

Les eurodéputés soulignent que les accords avec les pays tiers doivent avant tout être équitables.
Les eurodéputés soulignent que les accords avec les pays tiers doivent avant tout être équitables.
© J.-C. Gutner


Les accords commerciaux que négocie l’Union européenne avec les pays tiers doivent instaurer des règles du jeu et assurer ainsi que les échanges qui en résultent ne sont pas uniquement libres, mais surtout équitables. Telle a été la réaction de nombreux membres de la Commission de l’agriculture du Parlement européen devant laquelle les commissaires européens au commerce et à l’agriculture, Cecilia Malmström et Phil Hogan, ont présenté le 29 novembre les résultats de l’étude sur les effets cumulés de ces accords.
Tous les produits importés doivent être conformes aux normes communautaires de sécurité alimentaire, de protection de l’environnement et de bien-être animal, et les indications géographiques et produits sensibles doivent être protégés, ont souligné les députés. Ces derniers se sont aussi inquiétés de l’impact du libre-échange sur certains secteurs vulnérables, tels ceux de la viande bovine et du riz, et ont plaidé pour un mécanisme de sauvegarde et de compensation pour les agriculteurs de l’Union européenne en cas de détérioration de la situation.
D’autres parlementaires ont toutefois critiqué les accords commerciaux qui, estiment-ils, sont déséquilibrés, détruisent des milliers de petites exploitations familiales et ne favorisent que les multinationales, la Commission de Bruxelles devant, selon eux, écouter davantage la société civile et modifier sa politique actuelle.

«Maintenir notre programme»
«L’approche de l’Union européenne pour les accords commerciaux - ambitieuse côté exportations et prudente pour les importations sensibles - fonctionne», a assuré Cecilia Malmström à la Commission de l’agriculture du Parlement européen. «Mais les modèles (utilisés dans l’étude d’impact) aboutissent à des résultats qui peuvent être inquiétants pour certains secteurs, dont celui de la viande bovine, et donnent à réfléchir», a-t-elle reconnu.
Relevant les «limites» de cette étu­de, la commissaire au commerce a affirmé qu’«il faut en traiter les résultats avec prudence et éviter toute réaction excessive».
«Je crois qu’il y a clairement un intérêt à maintenir notre programme pour le commerce international afin de garantir que nous n’abandonnons pas des parts de marché existantes à nos concurrents commerciaux», a déclaré de son côté Phil Hogan devant les députés, comme il l’avait fait le 15 novembre devant le Conseil agricole des Vingt-huit.
Il est «clair» également que l’étude d’impact «fournit un solide argument pour une Pac forte et dotée de ressources suffisantes à l’avenir», a réaffirmé le commissaire à l’agriculture. Selon lui, «une Pac forte est essentielle, non seulement pour maintenir les performances des exportations agro-alimentaires de l’Union européenne, mais aussi pour garantir une production durable, la protection de l’environnement et des pratiques résilientes face au changement climatique». Une Pac qui devra «intégrer les défis associés à la concurrence mondiale et encourager l’innovation pour améliorer la compétitivité du secteur agricole et le valoriser».

TTIP : une étude aux conclusions peu prometteuses

La Commission de Bruxelles a publié, le 25 novembre, une analyse de l’impact d’un éventuel accord de libre-échange euro-américain (TTIP). Les conclusions de ce travail, mené par le bureau d’études Ecorys (Rotterdam), ne sont guère prometteuses, pour le secteur agro-alimentaire de l’Union européenne en tout cas. Globalement, pour celui-ci, les effets du TTIP seraient «relativement faibles, quoique positifs», avec, «dans le scénario le plus ambitieux, une production (qui) progressera de 0,1 à 1,1 %». Production qui, toutefois, baisserait pour les viandes (rouges et blanches) et le riz. Sans compter le fait que l’accroissement des échanges entre les deux rives de l’Atlantique est «un défi pour l’environnement».

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