Aller au contenu principal

Adapter son système fourrager aux contrastes climatiques

En cette fin du mois d’août, il est opportun de faire le point sur les solutions pour remédier au manque de fourrages à court terme, mais aussi de penser à des solutions plus sécurisantes à long terme.

C’est la climatologie de l’année qui va ensuite déterminer les espèces qui vont dominer.
C’est la climatologie de l’année qui va ensuite déterminer les espèces qui vont dominer.
© © Gnis


2018 restera dans les mémoires comme une année fourragère difficile : un hiver doux, qui a entraîné un réveil précoce de la végétation, puis un coup de froid, quelques jours à - 8°C, qui a fait des dégâts chez certaines graminées rendues sensibles par le fait que leur dormance était levée.
Enfin, dans un contexte de déficit en eau s’est ajoutée une période de canicule avec des «pointes» à 36°C. Tout ceci a entraîné non seulement un arrêt de la production, mais aussi de la mortalité de plantes dans les flores mal adaptées. Le surpâturage a également été préjudiciable.

Le sursemis de prairie
En ce qui concerne les prairies, ce contexte de plantes en souffrance est tout à fait favorable au sursemis. Il est important de rappeler les dix règles à respecter pour réussir. La première est d’intervenir sur une végétation rase. La seconde est d’ouvrir le sol avec un outil à disques ou à dents. La troisième est de loger la graine dans le minéral (et non dans la matière organique de surface). La quatrième est de semer à 1 cm de profondeur. La cinquième est de plomber le semis avec un rouleau ou le piétinement des animaux quelques jours après le semis.
La sixième est de surveiller la levée et de faire pâturer si la repousse risque d’étouffer le jeune semis. La septième est de choisir des espèces rapides d’installation telles que le ray-grass anglais et le trèfle blanc pour le pâturage, le ray-grass hybride pour la fauche ou le pâturage, avec éventuellement du trèfle violet. La huitième est la suivante : le sursemis avec d’autres espèces est aussi possible, mais l’implantation est plus lente. Il faudra alors surveiller davantage. La neuvième est de ne pas amener d’azote avant que les jeunes plantules ne soient pas bien développées. Enfin, la dernière concerne l’agrostide stolonifère, qui est souvent préjudiciable aux jeunes plantules mais, cette année, elle a elle-même souffert de la sécheresse.

Choix des espèces et variétés
L’utilisation d’une espèce pure permet de conduire la parcelle selon les stades physiologiques, mais face aux contrastes climatiques, l’association de plusieurs espèces permet de mieux faire face aux aléas. C’est la climatologie de l’année qui va ensuite déterminer les espèces qui vont dominer : année sèche ou pluvieuse, chaude ou plus tempérée.  Pour aider au choix des espèces, un outil d’aide à la décision est disponible sur www.prairies-gnis.org, de même qu’une réglette offerte sur simple demande faite au Gnis.
L’utilisation d’espèces mélangées présente donc des intérêts avec deux possibilités : achat de semences déjà mélangées ou achat d’espèces pures que l’éleveur mélange alors lui-même. Il faut être rigoureux sur le choix des variétés : pour ce faire, le Gnis met à la disposition de tous, le site internet www.herbe-book.org, qui informe sur leurs caractéristiques, et qui permet d’ordonner ses critères prioritaires.
Pour concevoir son mélange en tenant compte du PMG (poids de mille grains), un calculateur de dose  de semis est en ligne sur www.herbe-actifs.org, de même qu’une application pour smartphone : le calculateur pour les mélanges prairiaux.
Dans le cas d’achat d’espèces déjà mélangées, l’AFPF (Association française pour la production fourragère) a créé le label France prairies, qui garantit l’utilisation pour le mélange des variétés les mieux notées et la pertinence de leur mélange face à une situation définie. Ces semences sont reconnaissables grâce à leur logo.

Cultures dérobées fourragères
Pour faire face au manque de fourrages, de nombreuses espèces sont utilisables. Pour les choisir, huit questions clés sont à se poser : à quelle date se libère la parcelle ? Est-ce que la parcelle se trouve près de la stabulation ou d’une prairie que les animaux connaissent bien ? Quel est le mode de destruction du couvert envisagé ? Quelle sera la culture suivante ? Pour quelle utilisation ? Pour quelle période d’utilisation ? Pour quelles contraintes pédoclimatiques ? Y a-t-il d’autres objectifs que fourrager : agronomique, environnemental, cynégétique, mellifère, autre… ?

Et pour les années futures ?
Il est important de remarquer l’excellent comportement de la betterave fourragère qui, même d’apparence fanée, a une excellente faculté de récupération et de compensation face à la sécheresse et la chaleur.
Parfois même, on peut avoir recours à des espèces que l’on croirait peu adaptées dans les Hauts-de-France, comme le sorgho qui est intéressant notamment derrière des pois, du méteil.
On peut aussi évoquer l’aménagement de quelques parcelles par l’implantation d’arbres, de haies, de pré-vergers afin de constituer des zones de confort pour les périodes de chaleur.
Le monde des semences présente une grande diversité d’espèces et de variétés, qui continue de croître pour répondre à l’évolution des besoins de l’élevage et au contexte pédoclimatique. A chacun d’exploiter cette richesse en raisonnant ses choix, l’implantation et la place dans la rotation et l’exploitation.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

un éleveur de la Somme au tribunal pour tapage nocturne
Un éleveur samarien au tribunal pour avoir nourri ses vaches trop tôt le matin

L’audition d’un éleveur du Vimeu au tribunal d’Amiens pour "tapage nocturne" ravive la question des conflits entre…

Clarebout mouvement social bourbourg Dunkerque grève rachat
Le rachat de Clarebout par J.R. Simplot ne passe pas auprès des salariés

Un mouvement social entamé par les salariés touche toutes les unités de production du groupe Clarebout, en Belgique comme dans…

Sébastien Lecornu a déjà eu de multiples occasions de témoigner de son intérêt pour la chasse.
Sébastien Lecornu, un Premier ministre en tenue de chasseur

Nommé à Matignon le 9 septembre, Sébastien Lecornu a été d’abord «Monsieur chasse» de la macronie. Bien que ne pratiquant pas…

charte des contrôles FDSEA de la Somme
Contrôle des agriculteurs : la FDSEA de la Somme se rebiffe

La FDSEA de la Somme refuse de signer le projet de renouvellement de la charte encadrant les contrôles dans les exploitations…

grippe aviaire dans un élevage de faisans et de perdrix à Pihen-les-Guînes
Un foyer de grippe aviaire hautement pathogène découvert dans un élevage de faisans et de perdrix

La présence du virus de l’influenza aviaire de type H5 a été découverte ce vendredi 10 octobre dans un élevage de gibier dans…

Clarebout grève des salariés prime frites
Les usines Clarebout tournent encore au ralenti

Les salariés des usines de Nieuwkerke, Waasten, Mouscron et Dunkerque restent mobilisés. La direction et les syndicats n’ont…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde