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Agr’Innov emploi : dénicher des compétences agricoles

Ce 9 juillet, le Groupement d’employeurs de la Somme présentait Agr’Innov emploi aux acteurs de l’emploi locaux. Ce plan d’action apporterait une réponse au besoin de main-d’œuvre qualifiée dans les exploitations.

Le plan permettrait de répondre à un besoin de main-d’œuvre dans les exploitations, avec des personnes prêtes 
à s’engager à long terme et des saisonniers.
Le plan permettrait de répondre à un besoin de main-d’œuvre dans les exploitations, avec des personnes prêtes
à s’engager à long terme et des saisonniers.
© A. P.



Des conducteurs de tracteur, des mécaniciens, des vachers, mais aussi des petites mains courageuses pour désherber les légumes de plein champ au printemps ou pour récolter les pommes à l’automne… «On recense de vrais besoins de main-d’œuvre dans tous les secteurs de l’agriculture. Il y a une vraie tension», assure Émile Foirest, président du Groupement d’employeurs de la Somme (GES), ce 9 juillet. L’objet de la réunion du jour, à laquelle étaient convoqués différents acteurs de l’emploi et de l’insertion locaux (Pôle emploi, Région, Département, Groupama, centres de formation, associations, etc.) : la présentation d’Agr’Innov emploi, un plan d’action pour répondre à ce besoin.
«Le défi que nous voulons relever est de trouver de nouvelles habitudes pour que les chercheurs de main-d’œuvre et le monde de l’emploi se regroupent et puissent travailler ensemble», ajoute Yves Monteiller, président d’Alter-media pro, un organisme de formation qui pilote le projet avec le GES. Dans les exploitations, le constat est le manque de main-d’œuvre qualifiée. «Pour pallier à cela, on fait appel à des systèmes bricolés, comme le coup de main des retraités. Mais cette difficulté à l’embauche retarde les travaux, voire empêche le développement de l’entreprise.» Le GES est une des réponses, mais «on n’utilise qu’une partie de ses compétences. Il a l’expertise qui permet de mener des actions telles qu’Agr’Innov emploi».

Emploi durable ou saisonnier
Concrètement, le projet va d’abord être mené dans un territoire pilote de la Haute Somme, autour de Péronne. Il s’adresse à deux types de public : des personnes sans emploi ou en recherche d’emploi, prêtes à s’engager à long terme, et des saisonniers qui souhaitent diversifier leurs compétences. Le plan d’action repose sur cinq composantes. La première est d’avoir constitué un réseau d’employeurs ressources. Quelques uns se sont portés volontaires pour devenir ambassadeurs de leur territoire. Puis, en octobre, sera organisé un rallye professionnel, qui permettra aux acteurs de l’emploi de se rendre chez ces ambassadeurs, afin «d’enrichir la présentation du milieu agricole». Plus on connaît le milieu, mieux on cerne les besoins.
En novembre, un «itinéraire de découverte» sera cette fois à destination des candidats potentiels que les acteurs de l’emploi auront sélectionnés. «Pendant deux ou trois jours, les personnes en recherche d’emploi seront en immersion dans les exploitations. Nous espérons mobiliser plus de cent personnes.» Les plus motivés pourront ensuite bénéficier d’un Pass’agri (focus métier, pass’dating et formation). Le but ultime : l’embauche dans une exploitation ou l’entrée dans un parcours de formation spécifique. Enfin, une cinquième action sera à destination des ouvriers agricoles polyvalents, souvent saisonniers, avec un parcours d’expérimentation.

«L’agriculture, pourquoi pas ?»
Pour les acteurs de l’emploi locaux, le projet a un intérêt fort. «La question que nous devons faire émerger chez les personnes en recherche d’emploi est “l’agriculture, pourquoi pas ?“ Beaucoup n’y ont jamais songé, alors que ce secteur d’activité peut leur convenir, assure Florian Delaporte, directeur de l’agence Pôle emploi de Montdidier. À nous d’identifier les personnes qui correspondraient le mieux à chaque employeur.» Pour lui, l’agriculture bénéficie d’un gros atout : «la structure village, avec un emploi à deux pas de chez soi.»
L’emploi en milieu rural peut cependant comporter des freins. «Certains candidats intéressants sont freinés par la distance. La mobilité en campagne est un réel problème», avertit-on chez Action Logement, à Amiens. Au CFPPA de la Haute Somme, les conseillers d’orientation préviennent aussi que des barrières sont à lever. «Certains jeunes sont très attirés par les métiers agricoles, alors que leurs parents montrent des réticences. Les images d’horaires compliqués, de travail physique lourd, et de rémunération peu attractive sont encore bien présentes.» L’ambition d’Agr’Innov emploi est bien de les lever, ces barrières.


Indispensable formation

Des bras, oui, mais des bras compétents. Voilà de quoi ont besoin les exploitants agricoles. Le Groupement d’employeurs de la Somme en est conscient, et assure que les candidats dénichés grâce à Agr’Innov emploi bénéficieront d’une formation spécifique s’il le faut. «Nous avons toutes les compétences pour cela», note Émile Foirest, le président. La formation pourrait même être accélérée grâce à des mises en situation de travail virtuelles que développe ProSapiens, une start-up spécialisée dans ce domaine.

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