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Agrotecsol : première station ATS implantée dans la Somme

Une station connectée permet désormais aux agriculteurs de consulter en temps réel la teneur en azote de leurs parcelles via une application smartphone. Agrotecsol était inaugurée au Gaec du Bois l’eau, à Bernaville, le 19 avril.

Jeudi 19 avril, Bruno Macron (3e à g.) accueillait les acteurs du projet et du monde agricole à l’inauguration de la station connectée : «Agrotecsol me permettra de gérer l’apport d’azote dans les parcelles de manière encore plus raisonnée».
Jeudi 19 avril, Bruno Macron (3e à g.) accueillait les acteurs du projet et du monde agricole à l’inauguration de la station connectée : «Agrotecsol me permettra de gérer l’apport d’azote dans les parcelles de manière encore plus raisonnée».
© A. P.

Une station qui enregistre toutes les données agronomiques d’une parcelle en temps réel, grâce à ses capteurs spécifiques. Les données traitées par un serveur sont ensuite envoyées sur le smartphone de l’agriculteur. Ceci n’est plus un mythe. Un prototype de cette station, nommée Agrotecsol, est bien en fonction dans une parcelle de la Somme, à Bernaville, chez Bruno Macron. Née de l’imagination du chercheur Benjamin Mendou, en 2013, elle était inaugurée jeudi 19 avril.
«Augmenter le rendement et la qualité des cultures, tout en faisant des économies et en polluant moins sont les objectifs de cette innovation», annonce le chercheur. Pour Bruno Macron, associé avec son père, Jean-Marc, au Gaec du Bois l’eau, «cet OAD (Outil d’aide à la décision, ndlr), me permettra surtout de gérer l’apport d’azote dans les parcelles, car je saurai, jour par jour, ce que la plante a absorbé».
Un financement de plus de 400 000 Ä, de l’Etat, de la Région, de la BPI et du Crédit agricole aura été nécessaire à l’aboutissement d’un tel outil.
Agrotecsol capte aujourd’hui les données d’un champ de 4 ha de blé. Après moisson, il suffira de changer les capteurs intégrés pour la nouvelle culture : «la station sera très utile pour les cultures dérobées fourragères, comme le ray-grass - trèfle ou l’avoine-vesce».
L’exploitation d’élevage (quatre-vingt-dix laitières et quarante-cinq allaitantes) pratique la fertilisation de manière raisonnée depuis plusieurs années pour les 175 ha de SAU, dont 138 ha de cultures. Celle-ci est surtout basée sur la matière organique, apportée par le fumier.
Concernant l’azote, 160 à 180 unités sont apportées en moyenne pour les céréales, en trois ou quatre apports, ou encore 15 à 20 unités pour le lin, 30 unités pour le maïs fourrage et les betteraves. «Avec cette station, nous allons être encore plus précis», assure Bruno Macron. Autrement dit, les apports d’azote seront faits juste en fonction du besoin, ou permettront même l’impasse.
Un sacré gain économique, puisque dans cette exploitation, le poste engrais annuel représente 17 000 Ä, à 95 % pour des engrais azotés. «C’est déjà sous les moyennes des exploitations du secteur, mais les apports vont encore pouvoir diminuer», assure Christian Lesenne, ingénieur-conseil à la Chambre d’agriculture de la Somme.
En pratique, la station d’expérimentation est composée d’un socle à la surface poreuse qui filtre les nutriments. Sur celui-ci, est fixée une station métrologique avec deux sondes, terre et eau, équipées de capteurs spécifiques. Ces capteurs récupèrent les nutriments et analysent leur teneur.
A la moindre modification des sols, les sondes s’auto-calibrent. Les données sont remontées plusieurs fois par jour.

Idéal pour les fermes d’élevage
Christian Lesenne, qui suit l’exploitation depuis de nombreuses années, se réjouit d’une telle avancée. «Ce suivi en continu était vraiment ce qui manquait aux agriculteurs. Agrotecsol est d’autant plus intéressant dans les fermes d’élevage, où la minéralisation peut varier très rapidement.»
Quand les autres agriculteurs pourront-ils se procurer Agrotecsol ? «Nous allons passer à la phase industrielle dans les mois à venir, détaille Benjamin Mendou. Une fabrication en série est prévue. Nous voulons séduire les agriculteurs, mais aussi les chambres d’agriculture, les coopératives, les négoces, les centres de formation…»
Selon Joël Perron, associé au projet, plus de trois cents exploitations du secteur seraient recensées comme potentiellement intéressées par le système. Pour le prix, comptez entre 2 500 et 3 000 Ä, pour une utilisation dans une surface de 10 ha de nature de sol homogène maximum.


Agrotecsol, en dates
2013 : brevet du système ATS Agrotecsol
2014 : premier lauréat du concours Eclosia
2015 : dans les six premiers au concours SmartAgriFood
2018 : lauréat du concours Som’Innov’Agri ; inauguration jeudi 19 avril chez Bruno Macron

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