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Alerte Agri 80 : le dispositif est opérationnel

Tous les agriculteurs peuvent s'inscrire au système d'alerte par SMS de prévention des vols dans les exploitations agricoles.

L'adjudant-chef Claude Guyart  est le référent "agriculture" 
pour le groupement de gendarmerie de la Somme.
L'adjudant-chef Claude Guyart est le référent "agriculture"
pour le groupement de gendarmerie de la Somme.
© AAP

L'adjudant-chef Claude Guyart est venu présenter le dispositif Alerte Agri 80 aux élus de la chambre d'agriculture réunis en session le 31 mars.
Ce dispositif mis en place par la chambre d'agriculture et la Fdsea en partenariat avec la gendarmerie nationale, est un système d'alerte des agriculteurs de la Somme par SMS, lorsqu'un vol (ou une tentative de vol) se produit dans une exploitation.
Deux semaines après sa mise en service, plus de 200 agriculteurs ont déjà adhéré gratuitement à ce dispositif s'inscrivant dans le plan départemental de sécurité des exploitations agricoles.

Un référent agriculture pour plus de proximité
"Le plan national de lutte contre les vols dans les exploitations agricoles lancé en février 2014 a été décliné au niveau départemental dans un plan de sécurité des exploitations qui prend en compte les spécificités du territoire, explique l'adjudant-chef Claude Guyart. Ces plans prévoient notamment qu'un "référent agriculture" soit désigné au sein des groupements de gendarmerie dans chaque département. J'ai donc été nommé en avril 2014 référent pour le groupement de gendarmerie de la Somme. Mon rôle est de tisser des liens entre le milieu agricole et la gendarmerie".
Le référent agricole s'appuie pour cela sur un réseau de correspondants afin d'avoir une proximité avec les agriculteurs et créer un contact. Vingt correspondants ont ainsi été désignés (1).
Un réseau conséquent qui répond à la particularité du département dont 95% sont en zone rurale et donc en zone gendarmerie."Ce sont des correspondants volontaires qui ont une attache au milieu agricole de par leur origine, leur formation ou simplement leur sensibilité. Ce qui leur donne la capacité de s'intéresser au milieu agricole, de le comprendre et de s’en faire comprendre. Ces correspondants doivent être identifiés par les agri­culteurs de leur secteur. Leur rôle est de les écouter, les conseil­lers, les orienter", complète le militaire.
L'objectif de la gendarmerie est de mettre en place une vraie coopération pour lutter efficacement contre la délinquance. "Si les agriculteurs nous remontent des informations, un véhicule suspect par exemple, nous pouvons ensuite anticiper et mettre en place des missions de surveillance plus pointues si nécessaires, explique Claude Guyart. En échange, nous devons les alerter sur ce qui se passe chez eux. C'est l'objectif du réseau d'alerte par SMS Alerte Agri 80. C'est la déclinaison du dispositif "Alerte commerces" mis en place depuis trois ans pour les commerçants et dont nous n'avons que des retours positifs. L'objectif est de créer une vigilance accrue : si l'agriculteur est informé, il pourra être plus attentif pour protéger ses biens".

Vigilance accrue
Les premiers résultats sont encourageants. Suite aux réunions de prévention réalisées en 2014, trois affaires importantes ont été résolues dans le département, impliquant plus de 80 victimes de vols de tracteurs, quads, matériel d'irrigation, etc.
Mais pour pouvoir évaluer réellement l'impact d'un plan de prévention, il faut compter dix ans. Pour être efficace, ce réseau doit donc perdurer au-delà de l'effet de lancement.
"Nous devons créer une chaîne de prévention dans laquelle tout le monde à un rôle à jouer", conclut l'adjudant-chef.

(1) Si vous souhaitez connaître le référent agricole de votre brigade de gendarmerie, contactez le président cantonal de la Fdsea qui vous le communiquera.

INTERVIEW

Patrick Rimbert, président cantonal de Conty

«Nous sommes les yeux des gendarmes»

Avez-vous déjà été victime de vols et de délits sur votre exploitation ?
Oui, il y a quelques années déjà, on m’a dérobé du petit outillage et des outils, et une autre fois un tracteur attelé à une station d’irrigation.

Votre canton est-il sujet à des vols dans les exploitations ?
Oui, comme dans de nombreux cantons de la Somme, mais il est vrai que l’accès à l’autoroute accentue le phénomène dans notre canton.
Des agriculteurs se sont vu voler des câbles, du petit outillage. Mais des vols ont eu lieu aussi dans leur maison d’habitation.

Lors de votre assemblée cantonale, la gendarmerie est intervenue afin de sensibiliser les exploitants à ce sujet ? Pensez-vous qu’il y a eu une prise de conscience de la part de vos adhérents ?
Les agriculteurs sont de plus en plus vigilants mais effectivement l’intervention de la brigade lors de l’assemblée générale a démontré que nous avions encore des mauvaises habitudes qui se transmettent de génération en génération. Il faut que nous apprenions à changer nos comportements.
Pour ma part, dorénavant j’enlève les clés de contact de mes tracteurs et je suis encore plus vigilant maintenant quand une voiture est à l’arrêt dans le village.

Qu’attendez-vous d'Alerte agri 80 ?
Ce dispositif devrait contribuer à réduire la délinquance dans notre milieu rural. Que les agriculteurs n'hésitent pas à appeler la gendarmerie au 17 afin de signaler tout méfait ou tout véhicule qui leur paraîtrait suspect. Les gendarmes pourront ainsi anticiper, mais aussi prévenir par Sms les agriculteurs du secteur inscrits au dispositif dans un très court laps de temps. Nous sommes les yeux des gendarmes. Il faut aider ceux qui nous aident.
Propos recueillis par Catherine Lebègue

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