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Après les enseignements de la récolte faire les bons choix pour la prochaine

Echos de la réunion «Tarte moisson» organisée par la coopérative Noriap à Ailly-sur-Somme.

© AAP

La moisson n’était pas encore tout-à-fait terminée dans le secteur Nord de Noriap ce jeudi 22 août que déjà les adhérents étaient invités à la traditionnelle réunion «Tarte moisson» présidée par Luc Vermersch. Cette réunion visait à tirer les principaux enseignements des récoltes et à prendre connaissance des informations techniques de manière à faire les bons choix de variétés en blés, escourgeons et orges d’hiver, colza et pois.
Pour Patrick Wibail, responsable de région, la moisson 2013 est un bon cru dans toutes les productions. Elle a aussi présenté son caractère atypique comme par exemple le fait que «certaines journées, nous avons réceptionné toutes les espèces», se souvient-il.
En escourgeons, les rendements sont bons à très bons sans être exceptionnels au regard du potentiel tel qu’il s’annonçait quelques semaines auparavant. Satisfaction en colzas compte-tenu des évènements culturaux de l’année qui ont pu pénaliser certaines parcelles et donner des écarts de rendement parfois du simple au double. Patrick Wibail estime que la récolte des pois a été plutôt facile et de qualité et bonne en rendements avec des résultats souvent supérieurs à 50 quintaux. Les orges de printemps ont été correctes en rendements et en qualité.
Enfin, en blés dont la moisson était en cours notamment dans le Doullenais, il a expliqué par le fait «qu’il a toujours plu, le niveau remarquable et exceptionnel des rendements et de la protéine en petites terres, 90 quintaux et plus et entre 11 et 11,5». Au global, la collecte de la zone nord est passée de 219 850 tonnes l'an dernier à 226 850 tonnes cette année.

Le désherbage, préoccupation majeure
Selon Philippe Pluquet, responsable technique, «il devient de plus en plus difficile de désherber». En escourgeons, il a rappelé l’efficacité de l’Avadex en anti-graminées contre le ray-grass et le vulpin mais celui-ci nécessite de l’incorporer dans le sol.
En blés, «la plaine n’était pas toujours très propre», a-t-il observé. Plusieurs pratiques peuvent suppléer aux produits phytosanitaires telles que le faux-semis, travail superficiel du sol, qui favorise la levée des adventices en inter-culture, le labour qui enfouit les graines au fond de la raie, le différé de la date de semis en cas de gros problème. «En conditions d’infestation, il faut se forcer à un désherbage d’automne ou en sortie d’hiver. Il faut donc être prêt à sortir son pulvé en janvier afin de prendre les adventices très tôt», a-t-il insisté.

Une météo finalement propice au rendement
Philippe Pluquet est revenu sur les bons à très bons résultats de l’année en blé y compris sur les critères qualité. «Les bons rendements en craie ont bénéficié d’une pluviométrie régulière du 10 janvier au 15 avril sans pour autant fabriquer beaucoup de bio-masse.
En avril et mai, les températures fraîches ont permis la montée des talles secondaires qui ne seraient pas montées habituellement. Ce qui a favorisé le nombre d’épis qui n’était pas moindre que les autres années. Leur fertilité était satisfaisante. L’épiaison s’est produite avec une douzaine de jours de retard mais sans être pénalisée par l’échaudage, c’est-à-dire par des températures élevées dans les quinze à vingt jours qui ont suivi.
Les températures après le 5 juillet ont été un peu échaudantes mais sans excès. Ce qui a facilité la montée des réserves de la feuille vers le grain et a préservé un taux de protéines entre 11 et 11, 5 avec des moyennes à l’est du département supérieures à 11, 5 et à l’ouest, inférieures à 11. Enfin, la quantité d’eau de la floraison à la maturité a été l’une des plus faibles enregistrées. Ce qui favorisé les poids de mille grains plutôt élevés».

Colzas : améliorer l’efficience de l’azote
En colzas, la vigilance portera en priorité sur les insectes, petites et grosses altises, larves de grosses altises, charançons. Le salissement de certaines parcelles était surtout dû au manque de concurrence par la culture moins dense. Un autre point d’intérêt à ne pas négliger, la prévention contre le phoma par la diversité génétique. «Evitez de choisir des variétés issues de la même famille», a recommandé Philippe Pluquet. Enfin, il considère possible d’améliorer l’efficience de l’azote. « Un gain de rendement de 10 % peut être atteint sans mettre plus d’azote mais en favorisant la pollinisation. Farmstar est un excellent outil pour gérer plus finement la variabilité intraparcellaire et pour mieux maîtriser le gaspillage », a-t-il expliqué.
«La récolte 2013 ne s’est pas si mal finie en rendement. C’était bien en bonnes levées et moins bien en conditions difficiles. Les vingt-cinq jours de retard de floraison ont été compensés par des jours meilleurs et des températures plus élevées en mai. Avec quarante quintaux en moyenne, on est pas mal surtout en comparaison avec d’autres régions», a-t-il expliqué

Pois : Noriap reste motivée
En pois, Noriap est très motivé mais Philippe Pluquet reconnaît que cette culture peut être parfois difficile à récolter et, de plus, le conseil dans le choix variétal est compliqué par une grosse irrégularité d’une année sur l’autre. «Les terres de craie sont bien adaptées au pois d’hiver», a-t-il indiqué.

ZOOM

Les recommandations techniques de Noriap

Blés : Le choix de la variété impacte fortement le Ps.
Les synthèses pluri-annuelles renseignent sur la régularité des variétés. D’une manière générale, se fixer un objectif de 80 % en variétés Bpmf (blés pour la meunerie française) à 11,5 % de protéines minimum. Objectif plus difficile à atteindre en cranettes. Pas plus d’un quart seront des nouveautés.

Escourgeons et orges d’hiver : Les hybrides (ne sont pas brassicoles) ont apporté un gain de rendement de 5 à 14 quintaux dans les essais mais il faut compter 7 quintaux pour compenser le coût de la semence. Etincel a connu un très bon comportement en limons. Colibri est arrivée à sa dernière année de mise en production.

Colzas : Le progrès génétique est très présent. Cela étant, la surveillance des insectes au moyen de cuvettes de piégeage, la prévention contre le phoma et la prise en compte du reliquat azoté pour choisir une variété peu sensible à l’élongation sont des facteurs clefs de la réussite.

Pois : Le conseil est délicat d’une année sur l’autre. Des progrès s’annoncent prometteurs.

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