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Après quotas : un plan lait pour les éleveurs de la Somme

Initié par les principaux représentants de la filière laitière départementale, réunis et conduits par Françoise Crété, présidente du comité d’orientation de l’élevage, le plan lait a vocation à accompagner les éleveurs laitiers à l’approche de la fin des quotas. «Le paysage laitier est en train de changer, a-t-elle expliqué. Avec la suppression des quotas en 2015, la stratégie des entreprises laitières va nécessairement évoluer et par conséquent impliquer l’adaptation de nos élevages laitiers». C'est tout le sens de la démarche engagée par le comité de réflexion rassemblant les acteurs de la filière laitière (chambre d'agriculture, organismes économiques, organisations de producteurs, coopératives, conseils en élevage, Jeunes agriculteurs, Fdsea, Crédit agricole, CER France).

© AAP

En préalable à ce travail, il est important de rappeler ô combien la Somme a toujours était pionnière en matière d’adaptation aux nouveaux enjeux et bénéficie d’atouts indéniables.
Le département dispose de par sa localisation, de conditions climatiques et agronomiques favorables à presque toutes les cultures. De même, les hauts niveaux de rendements de certaines cultures fourragères et la disponibilité en sous-produits ont un impact non négligeable sur le coût de production du lait. Les systèmes de polycultures élevage avec parfois une concurrence préjudiciable au maintien à la production laitière, procurent des surfaces d’épandages importantes que nos voisins des pays du Nord nous envient.
Autre atout, nous disposons d’exploitations laitières déjà en partie restructurées et différentes enquê­tes réalisées, en l’occurrence par les laiteries, montrent un certain potentiel de développement de la production. Tout ceci dans un tissu laitier encore présent, contrairement à certaines régions, où la désertification laitière est en place, avec toutes ces conséquences économiques et sociétales.

Des éleveurs entrepreneurs
Déjà dans les années 70-80, les responsables professionnels et les services de l’Etat se félicitaient du fort engouement pour la réalisation de plans de développement, avec plus de 500 réalisations. Une majorité de ces plans concernait la production laitière. Ont suivi, les contrats territoriaux d’exploitations (CTE), où là encore le département avec plus de 600 réalisations, a fait office de précurseur en la matière. Les PMPOA, PAM, CAD… ont toujours constitués une sorte de performance, menée bien entendu, grâce à l’esprit volontariste et de concertation des organisations agricoles et de l’administration et grâce aussi bien sûr à l’esprit d’entreprise des agriculteurs du département.
En 2014, pour la modernisation des élevages laitiers, ce sont 97 dossiers accompagnés dans le cadre du plan de modernisation des bâtiments d’élevage (PMBE) et du plan de performance énergétique (PPE), co-financés par le FEADER, l’Etat et les collectivités territoriales, pour un investissement total de 4,8 millions d’euros. S’ajoute également une adaptation aux nouvelles règles sur la vallée de l’Authie avec 33 dossiers accompagnés pour un investissement total prévu de 3,5 millions d’euros. A signaler, que dans bien des cas ces travaux sont réalisés par des entreprises locales, preuve que les agriculteurs et les éleveurs en particulier ont un rôle important dans le maintien du tissu économique local.
Côté innovation, les éleveurs du département ne sont pas en reste, puisque c’est bien un éleveur du Vimeu qui était à la tête du premier élevage français sur lequel un automate de traite a été installé. Cela se passait en 1993 et il s’agissait sur le plan mondial du quatrième prototype mis en place dans une ferme. Aujourd’hui, on dénombre plus de 60 exploitations en traite robotisée dans la Somme.

Mais des menaces pour l’avenir
Malheureusement, on dénombre une baisse récurrente du nombre de producteurs laitiers avec une perte de 300 éleveurs ces cinq dernières années, et un passage en dessous de la barre fatidique des 1000 producteurs (cf graphique n°1). Même si les effectifs d’animaux restent relativement stables, consécutifs à une spécialisation des élevages, l’augmentation des contraintes règlementaires, l’astreinte de la production laitière et la concurrence avec les grandes cultures provoquent des arrêts précipités avec une perte de la valeur ajoutée pour le territoire.
Outre ces menaces, les dernières tendances à la baisse du prix du lait prévue pour 2015 après une embellie de près de 18 mois, et la mise en place de la nouvelle PAC, ne font qu’accentuer ce climat d’incertitude. Mais c’est la volatilité des prix à la production, depuis le démantèlement des outils de régulation, qui semble le plus problématique pour nos éleveurs, d’autant plus après 30 années de quotas laitiers. Un gros travail de pédagogie et d’accompagnement doit être apporté aux éleveurs et c’est tout l’enjeu de ce Plan lait instauré par les professionnels du département.

A l’instar des plans de développement : le Plan Lait
Pour que l'éleveur ne soit pas seul avec son projet, «un comité de projet» regroupera autour de lui l'ensemble des interlocuteurs de l'exploitation (conseillers techniques, laiterie, conseiller financier et de gestion). Après la réalisation d'un diagnostic sur la base de l’outil «CAPACILAIT», le comité ainsi constitué aidera l'éleveur à mettre en œuvre son projet, qu'il s'agisse d'optimisation de ses moyens de production ou de développement dans le cas d’une augmentation de la production (cf encadré).
A l’instar des plans de développement des années 80 bien connus dans notre département, cette démarche se veut fédératrice pour l’ensemble des acteurs de la filière. Mais avant tout et surtout, elle entend accompagner vers la réussite les éleveurs sur le plan technique, économique et social.
Les éleveurs de la Somme ont toujours su, de par leur professionnalisme et leur volonté d’entreprendre, relever les nouveaux défis. Les dix prochaines années seront cruciales pour l’avenir de la production laitière de notre département et nous devons nous armer, pour gérer au mieux l’après quotas. Pour y arriver, il vous faut profiter des aides qui vous sont proposées et surtout vous former, vous informer. Les partenaires des éleveurs sont là pour vous y aider, n’hésitez pas à les interpeler.
Une dynamique doit s’engager pour préserver le travail de nos ancêtres et transmettre des outils performants et compétitifs aux générations futures. Le département de la Somme a encore un avenir dans la production laitière, à vous éleveurs de nous le prouver !

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