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Fermes pédagogiques
Avec le Savoir vert, il veut partager bien plus que des légumes

D’abord passionné de jardinage avant de s’installer maraîcher à Longré-les-Corps-Saints, Bertrand Bouvier a suivi une formation avec le Savoir Vert pour accueillir des classes d’écoliers sur son exploitation.

Bertrand Bouvier a monté son atelier de maraîchage bio et s’apprête à y accueillir des groupes scolaires
© V. F.

D’ici quelques jours, ce sera sa première rentrée, ou autrement dit son baptême du feu. Pour Bertrand Bouvier, ce sera en effet la première fois qu’il accueillera sur son exploitation des classes d’enfants scolarisés dans les écoles primaires aux alentours.

Maraîcher à Longré-les-Corps-Saints, il a suivi entre novembre 2021 et février 2022 une formation* de neuf jours auprès de l’association des fermes pédagogiques des Hauts-de-France, Le Savoir Vert, qui lui a permis de «combler des lacunes sur le volet pédagogique». Ainsi, détaille-t-il, «j’ai appris à adapter mon discours au public que je peux recevoir et aux attentes des enseignants». Les niveaux de classe auxquels il s’adresse allant du CP au CE2, «il faut pouvoir s’adapter», poursuit M. Bouvier. D’autant que s’il a déjà accueilli des élèves sur son exploitation, il s’agissait d’étudiants en DUT génie biologique de l’université d’Amiens pour des travaux pratiques. C’est en échangeant avec une ancienne camarade de classe de BTS aujourd’hui installée en élevage laitier qu’il découvre le Savoir Vert. Avant cela, «je ne connaissais pas, rapporte Bertrand. Mais j’ai aimé l’idée et cela correspond à mon envie de transmettre et de partager des connaissances». Il n’oublie pas ainsi que c’est un autre maraîcher, installé à Rivery, qui l’a accompagné dans ses débuts.

Accueil et transmission
Sur les 3,5 hectares qu’il cultive, le maraîcher n’est justement pas seul. D’avril à octobre, pour son pic d’activité, il fait appel à un salarié saisonnier. Dans le même temps, il accueille une étudiante en BTS production horticole qui effectue sa période d’apprentissage chez lui. «Ici, indique-t-il en référence aux anciens jardins ouvriers de Longré-les-Corps-Saints qu’il a pu récupérer en location auprès de la collectivité, on cultive tous les légumes qui poussent sous nos latitudes». La majeure partie de sa production est vendue aux particuliers, en direct via une AMAP et des marchés hebdomadaires. Labellisé bio depuis 2009, il explique que ce choix s’est imposé : «Déjà dans mon jardin, je n’utilisais pas de produits de synthèse. Je ne me voyais pas en utiliser à plus grande échelle et cela correspond bien à ma façon de voir les choses». En période plus «creuse», d’octobre à février, c’est la production de plants pour lui-même et pour d’autres qui l’occupe.

De la graine au radis
Pour débuter son activité avec Le Savoir Vert, Bertrand a déjà trouvé le thème idéal pour «accrocher» l’attention de son public : «J’ai choisi la culture du radis, explique-t-il, ravi. En partant de la graine, on va jusqu’à la récolte. Le radis, c’est quelque chose que tout le monde connait mais cela permet de parler de la manière dont pousse un légume et du travail qu’il y autour». En parallèle, il souhaiterait aborder le thème de l’eau : «J’ai envie de montrer que l’eau est essentielle à la production de légumes et qu’il faut donc en avoir une gestion raisonnée». La sécheresse des dernières semaines, dont les effets sont visibles par tous, en est la parfaite illustration.

*La prochaine formation de base est prévue du 8 novembre 2022 au 2 février 2023 (8, 17, 24 et 29 novembre ;
7 décembre ; 12, 19 et 25 janvier ; 2 février).

 

Avec la sécheresse, «sauver ce qui peut l’être»

Dans la parcelle sise à Longré-les-Corps-Saints où Bertrand Bouvier cultive ses différents légumes, toutes les cultures n’avaient pas la même allure, mi-août. Les salades comme les deux rangs de maïs faisaient pâle figure et contrastaient avec les planches de courgettes, plus luxuriantes. «On essaie de sauver ce qui peut l’être», expliquait alors le maraîcher. «Il n’a pas vraiment plus depuis plus de deux mois. En une dizaine d’années de maraîchage, je n’ai jamais vu ça…» Arroser ses cultures ? Bertrand Bouvier a bien sûr tenté le coup, avant de se raviser : «J’essaie d’avoir une gestion économe de l’eau. L’irrigation que je pratique vient en complément des précipitations naturelles. À un moment donné, je suis obligé d’apporter trop d’eau par rapport à ce que je peux espérer récolter», décrit-il. Plutôt que d’irriguer «exagérément», poursuit-il, certaines planches ont été abandonnées. En attendant des jours meilleurs, ce qui signifie «pluvieux» pour le maraîcher.
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