Aller au contenu principal

Aviculture : les éleveurs sonnent la reconquête

Alors que les importations représentent désormais 40 % de la consommation de poulet, la CFA qui a tenu son assemblée générale le 30 octobre près de Nantes a décidé de relever le challenge.

La production française de volailles a reculé de 20% depuis 1998.
La production française de volailles a reculé de 20% depuis 1998.
© Patrick Forget

«Soyons imaginatifs et combattifs : ensemble nous devons reconquérir ces marchés». C’est l’objectif fixé par Michel Prugue lors de l’assemblée générale de la Confédération française de l’aviculture (CFA), à Nantes, le 30 octobre. «Notre détermination est totale» précise le président de la CFA et éleveur de volailles dans les Landes.
Double objectif en réalité : le marché intérieur où la volaille française perd du terrain depuis une quinzaine d’années, et le marché export où les volumes sont en chute libre depuis la fin des restitutions l’année dernière. Il y a urgence : la production française de volailles a reculé de 20% depuis 1998.
Et les importations représentent désormais 40% des poulets que les français consomment chaque année.

La consommation progresse
«C’est un véritable paradoxe» pour Jean Michel Schaeffer, éleveur de volaille d’Alsace, «la demande mondiale explose, à tel point qu’en 2020, la volaille sera la viande la plus consommée dans le monde. En France aussi, la consommation progresse légèrement chaque année. Mais nous Français, on n’en profite pas !».
Depuis 2007, la France est déficitaire net dans ses échanges avec ses voisins européens. Les Allemands, les Néerlandais et même les Belges grignotent des parts du marché français ! L’exemple belge est édifiant : durant les quinze dernières années, au moment même où l’aviculture française recule nettement, les Belges ont augmenté leur production, leurs exportations et doublé la taille de leurs élevages, sans que cela pose de problème ni avec les pouvoirs publics, ni avec les mouvements écologistes… Patrick Van DenAvenne, opérateur flamand de volaille, a expliqué que la taille moyenne des exploitations est passée de 30 000 à 60 000 volailles en Belgique. Grace à un dialogue et des engagements de bonnes pratiques (diminution des antibiotiques, meilleure gestion des fientes…) avec plusieurs associations écologistes. «Vous m’avez sidéré» confie en aparté Xavier Beulin, le président de la Fnsea, au représentant de la filière belge…

Comment en sortir ?
«Notre accord avec Sofiprotéol, c’est une façon de réattaquer le marché français» indique Denis Lambert, le pdg de LDC (poulets de Loué…), le leader du marché hexagonal. «Ce n’est pas en grande surface que nous avons le plus de retard, ce sont sur les produits industriels, type nuggets, les produits transformés». Le 16 octobre, LDC a annoncé l’échange de six sites industriels avec Glon Sanders, la filière animale de Sofiprotéol. Deux des nouveaux sites bretons de LDC sont spécialisés en produits industriels. Spécialisation des sites, automatisation… La restructuration des outils de transformation a commencé.

Refonte des contrats
Ce n’est pas Dominique Grasset, le président de Gastronome, filiale de Terrena et numéro deux du marché français de la volaille, qui va dire le contraire. Eleveur dans l’Ouest, il appelle de ses vœux une refonte des contrats éleveurs/transformateurs. Prix, date de livraison, indice de qualité autant d’éléments qui faudrait intégrer au contrat selon Jean Michel Schaeffer, de la CFA. «Attention à ne pas découvrir l’éleveur» tempère Michel Prugue, le président de la Confédération.
Pour améliorer leur compétitivité dégradée, les éleveurs demandent un assouplissement des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPN), afin d’augmenter la taille de leur élevage. Reste l’export : Doux ne perd plus d’argent. Une bonne nouvelle que vient d’annoncer le groupe. Et son principal client Al Munajem rentre au capital de Doux à hauteur de 25%. Quant à Tilly Sabco, tout le monde attend avec anxiété la fin de la liquidation judiciaire le 30 novembre, pour savoir si un repreneur accepte de sauver l’entreprise bretonne.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

augmentation des taxes sur l'E85 bioéthanol carburant
A partir du 1er janvier 2026, rouler à l’E85 pourrait coûter plus cher

Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit une augmentation progressive des taxes sur le Superéthanol-E85. Une mesure…

un éleveur de la Somme au tribunal pour tapage nocturne
Un éleveur samarien au tribunal pour avoir nourri ses vaches trop tôt le matin

L’audition d’un éleveur du Vimeu au tribunal d’Amiens pour "tapage nocturne" ravive la question des conflits entre…

Clarebout mouvement social bourbourg Dunkerque grève rachat
Le rachat de Clarebout par J.R. Simplot ne passe pas auprès des salariés

Un mouvement social entamé par les salariés touche toutes les unités de production du groupe Clarebout, en Belgique comme dans…

charte des contrôles FDSEA de la Somme
Contrôle des agriculteurs : la FDSEA de la Somme se rebiffe

La FDSEA de la Somme refuse de signer le projet de renouvellement de la charte encadrant les contrôles dans les exploitations…

grippe aviaire dans un élevage de faisans et de perdrix à Pihen-les-Guînes
Un foyer de grippe aviaire hautement pathogène découvert dans un élevage de faisans et de perdrix

La présence du virus de l’influenza aviaire de type H5 a été découverte ce vendredi 10 octobre dans un élevage de gibier dans…

billet d'humeur Europe 1 tapage nocturne Olivier Berthe
Conflit de voisinage à Lignières-en-Vimeu : est-ce en voulant faire justice soi-même qu’on avance ?

Trois matins, quelques vaches nourries à l’aube… et voilà qu’un simple conflit de voisinage devient affaire nationale. Entre…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde