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Azote localisé : performant en fécule

Hervé de Smedt est agriculteur à Autrêches, en limite de l’Oise, sur le plateau d’Attichy. Voilà plusieurs années qu’il fertilise ses pommes de terre en localisé à la plantation. Pour sa plus grande satisfaction.

Hervé de Smedt a opté pour la fertilisation en localisé à la plantation. Il a investi dans un matériel d’occasion, un fertiliseur de la marque Cadart.
Hervé de Smedt a opté pour la fertilisation en localisé à la plantation. Il a investi dans un matériel d’occasion, un fertiliseur de la marque Cadart.
© © D. L-C



Sur une exploitation de 180 ha en grandes cultures et cultures industrielles, l’assolement est varié : blé, orge d’hiver, de printemps, colza, pois protéagineux et de conserve, mais aussi 35 ha de betteraves sucrières livrées chez Tereos et 18 ha de pommes de terre fécules, non irriguées et livrées elles aussi chez Tereos. Les pommes de terre ont toujours été présentes dans l’exploitation, mais l’absence d’irrigation et des contraintes qualité qui se durcissaient ont conduit Hervé de Smedt à abandonner celles de consommation. Celles destinées à la fécule reviennent tous les six ans dans la rotation.

Agriculture de conservation
Depuis deux ans, Hervé de Smedt commence à orienter son exploitation vers l’agriculture de conservation. «Je fais partie du groupe Sol Avenir 60, qui cherche à développer le semis direct, l’implantation systématique de couverts multi-espèces et abandonne petit à petit le labour. L’objectif est de prendre soin des sols en favorisant l’activité biologique. Du coup, je teste à plus grande échelle (un tour en 2018) sur 2 hectares des pommes de terre en agriculture de conservation», explique l’exploitant.
La parcelle a été buttée une première fois à la fin de l’été avant le semis d’un couvert composé de phacélie, de lin, d’avoine, de féverole, de vesce et de lentille. «Malheureusement, avec la sécheresse, le développement n’a pas été celui escompté», déplore-t-il. Le couvert a été détruit chimiquement en janvier, dans l’attente de la plantation fin mars-début avril. Une légère préparation du sol au préa-lable permettra d’ouvrir la terre.
La plantation sera identique à celle des seize autres hectares de pommes de terre, dont deux qui supportent encore un couvert ne seront pas labourés et attendent une période de gel pour une préparation en profondeur. Car la progression vers l’agriculture de conservation se fait progressivement sur l’exploitation.

Des avantages indéniables
Hervé de Smedt a opté pour la fertilisation en localisé à la plantation et, pour ce faire, a investi dans un fertiliseur de la marque Cadart. Le principe est simple : une cuve de 800 l d’engrais liquide est placée à l’avant du tracteur. A l’arrière, le fertiliseur, doté d’une pompe alimentée sur la prise de force, distribue l’engrais grâce à des tuyaux fixés sur huit coutres qui rentrent dans la butte. Juste derrière, la planteuse est accrochée. Résultat : deux coutres par butte répartissent l’engrais de part et d’autre du plant de pomme de terre, à environ 4 cm de celui-ci et à une profondeur de 7 cm. L’engrais liquide, une solution 39, est déposé au plus près du plant, à raison de 350 à 360 l/ha.
«Quand j’ai testé cette technique au départ avec l’appui de la féculerie, du lycée de Pierrefonds et de la Chambre d’agriculture de l’Oise qui m’a suivi, l’objectif était clairement de réduire la fertilisation azotée puisque la dose est diminuée de 20 % par rapport à celle préconisée par la méthode des bilans, après mesure des reliquats azotés», détaille l’exploitant. L’investissement en matériel d’occasion a été de 12 000 E, dont 25 % ont été pris en charge par le PCAE (Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles).
«Comme toute la dose est épandue en même temps que la plantation, j’économise un passage. La première année, j’ai observé une augmentation du rendement, mais qui ne s’est pas reproduite. Mais je vois à cette méthode des avantages qui sont apparus au fil du temps. En localisé à la plantation, avec 155 unités en une seule fois, on ne nourrit pas les adventices et il y a un effet starter qui permet au plant de lever plus vigoureusement. La couverture du sol se fait plus rapidement et j’ai moins de soucis de désherbage par la suite», se réjouit l’exploitant.
Cette année, Hervé de Smedt va surtout essayer de voir s’il y a une différence entre ses 2 hectares en agriculture de conservation et ceux en conduite conventionnelle. Il espère un effet de synergie entre ces deux méthodes pour la valider et l’étendre à l’ensemble des hectares. Faire mieux avec moins tout en préservant ses sols, toute une philosophie.

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