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Betteraves : 10 % restent encore à arracher

Après un démarrage difficile, la campagne prend son rythme de croisière. Point d’étape.

90 % des betteraves étaient arrachées au 1er décembre, soit moins que les années précédentes.
90 % des betteraves étaient arrachées au 1er décembre, soit moins que les années précédentes.
© J. C. Gutner



Entre des cours du sucre déprimés et un début de campagne avec des rendements catastrophiques, les betteraviers samariens n’avaient pas vraiment le moral au beau fixe. Et si cela ne suffisait pas, la sécheresse a joué les perturbatrices lors du début de la campagne, le 20 septembre dernier. Et pour cause. Les conditions de récolte se sont révélées particulièrement difficiles du fait de sols très secs et de betteraves avec trop de pétioles. Niveau rendement, les premières estimations étaient autour de 70 t/ha contre 77 t/ha l’année passée. En revanche, en termes de richesse, on atteignait d’entrée de jeu les 18,5° contre 17,5° à la même période en 2017. Depuis, la donne a quelque peu changé.
Heureusement, dans cette seconde partie de campagne, les arrachages se déroulent sous de meilleurs auspices, grâce aux précipitations qui sont tombées depuis. Au 1er décembre, 10 % de betteraves restent encore à arracher, soit plus que d’habitude. Trois raisons à cela : des problèmes d’arrachage en début de campagne ; des conditions idoines pour la pousse des betteraves en octobre rendant les planteurs moins pressés de s’y mettre ; et le décalage du planning  de Saint Louis Sucre après l’incendie de son usine d’Eppeville (l’usine n’a démarré que le 29 octobre, ndlr). «Pour autant, les usines n’ont jamais été en rupture, même si les approvisionnements ont été plus tendus du fait des moindres tonnages», relève Jean-Jacques Fatous, directeur adjoint de la CGB de la Somme.

86 t/ha en moyenne
En termes de rendements, la moyenne estimée, à ce jour (semaine du 26 novembre, ndlr), est à 86 t/ha alors que, à la même date, l’an dernier, la moyenne était à 92 t/ha. «Les prévisions, pour cette année, étaient à 87 t/ha. Pour tout dire, on s’attendait à pire. Aussi, on peut considérer que les résultats à ce jour sont un moindre mal. Et, pour l’heure, tout laisse à penser qu’on peut atteindre les 87 t/ha. Enfin, contrairement à ce que l’on aurait pu croire, la betterave a bel et bien progressé en octobre. Les rendements sont donc meilleurs. Comme on l’avait dit l’an dernier, pour cette raison, les arrachages précoces doivent être mieux compensés», ajoute-t-il.
Dans le détail, suivant les secteurs, la nature des sols et les précipitations d’un territoire à l’autre, voire d’une commune à l’autre, les écarts de rendements sont importants, allant de 70 t/ha à 110 t/ha. Plus précisément, l’ouest du département est plutôt en dessous de la moyenne de 85 t/ha alors que le Santerre est, lui, dans la moyenne, et le quart nord-est du département au-dessus.
Comme toujours, ce sont dans les terres séchantes que les rendements sont les moins bons. Quant à la richesse en sucre, elle est, à présent, en moyenne, à 19,2°. Fait notoire : elle ne bouge pas alors qu’elle atteignait à la même période, l’an dernier, plus de 19° avant de redescendre à 18°. Enfin, autre bonne nouvelle : la tare terre est autour de 7 % alors qu’elle était, l’an dernier, supérieure à 9 %.

Maladies dans les champs de betteraves
S’il y a bien une maladie qui s’est propagée cette année, et ce, sur l’ensemble du territoire betteravier, c’est la cercosporiose. De nombreuses parcelles en ont été affectées dans la Somme, particulièrement dans l’est du département. Et, fait nouveau, la cercosporiose est aussi présente, cette année, sur la côte maritime, alors que cette maladie est plutôt continentale. Le risque de perte de rendement, supérieur à 20 t/ha, fait de la cercosporiose l’une des principales préoccupations des planteurs, et donc des industriels. A noter, toutefois, que la cercosporiose n’influe pas dans la conservation des racines de betteraves contrairement au rhizoctone.
Par ailleurs, des attaques de rhizopus et des carences en bore ont été constatées. «On observe sur le terrain un peu plus de betteraves malades que d’habitude, et plus tôt. Rien de grave à cela, puisque ce sont dans des faibles proportions. Cela s’explique par le fait que les betteraves ayant subi un stress hydrique important sont plus exposées aux maladies», commente Jean-Jacques Fatous.
Toute cela implique donc, et d’autant avec l’allongement des campagnes, une protection accrue des silos. Ce qui est en cours dans le département avec la généralisation du bâchage et débâchage mécanisés chez Cristal Union et Tereos, et en test chez Saint Louis Sucre. La campagne betteravière, quant à elle, devrait s’achever fin janvier pour Saint Louis Sucre, autour du 20 ou 25 janvier pour Tereos, et avant la fin de cette année pour Cristal Union, soit plus tôt que d’habitude pour l’usine de Sainte-Emilie.

Sécurité sur les routes

Le 10 septembre dernier, un protocole, pour renforcer la sécurité routière sur les routes, lors des campagnes betteravières, était signé à la sous-préfecture de Montdidier entre la préfecture, le Département, l’Association des maires de la Somme, les transporteurs routiers, la CGB de la Somme et les sucreries de Tereos, Saint Louis Sucre et Cristal Union. Une première en France.
Que s’est-il passé depuis ? Rien, selon le constat dressé lors de la première réunion de ces acteurs, le 26 novembre dernier, à la préfecture d’Amiens. Mais ce rien veut dire beaucoup. En effet, aucun accident de la route n’est à déplorer jusqu’à aujourd’hui. Certes, un camion s’est renversé, mais il n’a entraîné aucun blessé de la route. Rien donc, grâce à la vigilance accrue des sucreries, à la multiplication des échanges d’informations entre les différents partenaires et à la présence renforcée de la gendarmerie sur les routes.
Quant à la convention signée entre la CGB de la Somme et le Conseil départemental de la Somme pour des dérogations concernant les enlèvements de silos sur certaines routes départementales, au 29 novembre, 857 demandes ont été déposées.

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