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Politique
Betteraves, NNI et fermeture de sucrerie : cynisme et hypocrisie chez les écolos

Les élus écologistes des Hauts-de-France apportent leur soutien aux salariés de la sucrerie d'Escaudoeuvres (59) dont la fermeture a été annoncée le 8 mars par le groupe coopératif Tereos. Pour eux, l'interdiction des néonicotinoïdes n'y est pour rien.

Escaudoeuvres fermeture sucrerie
Le panache de fumée noire qui monte depuis le parking de l'usine Tereos d'Escaudoeuvres témoigne de la mobilisation des salariés de la sucrerie dont la fermeture a été annoncée le 8 mars.
© V.F.

Dans la série des soutiens politiques aux salariés de la sucrerie d’Escaudoeuvres depuis l’annonce de sa fermeture par le groupe sucrier Tereos, il en est qui ne manque pas d’air : celui des élus écologistes au Conseil régional des Hauts-de-France, d’Europe Écologie Les Verts Nord-Pas de Calais, du groupe écologiste au Conseil général du Nord et du groupe local EELV du Cambrésis. Dans un communiqué du 11 mars, ces élus expliquent en effet « apporter leur soutien aux salarié.es du site d’Escaudoeuvres et dénoncent cette décision de la direction de Tereos ».

Pour EELV, la décision du groupe Tereos serait en effet motivée par « une logique purement financière », en ayant pour effet de « faire baisser les coûts de cette entreprise pour augmenter ses bénéfices ». L’interdiction de l’utilisation des néonicotinoïdes pour la protection des betteraves contre la jaunisse et la baisse des surfaces constatée par Tereos ne sont, pour les élus écologistes régionaux, pas un argument : « L’interdiction de l’usage des néonicotinoïdes, confirmée en début d’année par la Cour de justice de l’Union européenne, ne doit pas servir de prétexte à cette annonce », écrivent-ils dans leur communiqué. Et d’ajouter que « les salarié.es du groupe se retrouvent victimes du manque d’anticipation de la direction de Tereos qui aurait pu financier des solutions alternatives au recours à ces pesticides par les producteurs de betteraves ». En janvier dernier, lorsque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annonçait l’interdiction des néonicotinoïdes en Europe et la fin des dérogations délivrées par l’État, EELV avait qualifié de « victoire » cette décision de justice.

Depuis, entreprises sucrières et profession agricole n’ont cessé de crier leurs inquiétudes vis-à-vis de cette décision, allant jusqu’à craindre une déstabilisation de la production de betteraves et de sucre en France. La suite, on la connait : le 8 mars dernier, Tereos a annoncé « un projet de réorganisation de son activité industrielle en France », impliquant notamment la fermeture de la sucrerie d’Escaudoeuvres et la suppression de 123 postes. « Comment ne pas voir dans ces fermetures la conséquence directe de la pression réglementaire croissante sur les moyens de production de la culture betteravière ? », s’interrogeait alors la CGB dans un communiqué daté du 9 mars. 

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Dans son communiqué, le sucrier a aussi indiqué sa base de prix pour la campagne en cours (semis 2024), avec un prix minimum garanti de 36,47 €/t16° en betteraves entières, soit une nouvelle hausse par rapport à l’an passé (32 €/t).
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