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Betteraves : Une «très belle campagne» chez Cristal Union

Après cent huit jours, la sucrerie Cristal Union de la Somme se réjouit d’une bonne cam- pagne. Ne reste plus qu’à tirer le meilleur prix du sucre fabriqué.

La centrale de cogénération a permis une économie d’énergie de 15 %.
La centrale de cogénération a permis une économie d’énergie de 15 %.
© Alix Penichou



Les derniers camions ont livré leurs betteraves le 2 janvier, à la sucrerie Cristal Union de Sainte-Emilie, à Villers-Faucon. L’usine, elle, a produit ses derniers volumes de sucre le lendemain. Et le bilan est satisfaisant : 1 800 000 t de betteraves écrasées en cent huit jours de campagne, et un bilan de 75 t à 19,06° de sucre, soit une base de 92,4 t à 16°.
«C’est le même résultat que l’année dernière, et vu l’année climatique chaotique que nous avons subie, on peut dire que c’est très beau», sourit Vincent Caille, responsable betteravier. «Et lorsque les betteraves sont riches, elles sont plus faciles à travailler», assure Vincent Lagasse, directeur de l’établissement.
La sucrerie a même atteint un record : celui du taux de tare terre qui s’élève à seulement 6,85 %, contre 8,36 % l’année dernière. «Les pluies assez rares offraient de bonnes conditions d’arrachage, et le bâchage nous a bien aidé», précise Vincent Caille. Les tech- niques de conservation mises en place lors de la précédente campagne sont maintenant bien maîtrisées. 450 000 t ont été ni- velées, en arrondi, pour favoriser l’écoulement de l’eau le long des bâches, et 250 000 t ont eu droit au bâchage (mécanisé et mutualisé). «Cela nous a permis d’atteindre trois objectifs : éviter le gel, qui a d’ailleurs sévi début décembre, garder les tas secs, et assurer un taux de betteraves non marchandes très faible (0,08 % pour cette campagne, ndlr).» Seuls les débâchages ont parfois été difficiles, à cause des bâches mouillées puis gelées. «On peut désormais dire que nous n’avons plus peur de vivre des campagnes plus longues

Centrale de cogénération : une réussite
Côté usine, tous les feux sont aussi au vert. La nouvelle centrale de cogénération alimentée en gaz na- turel, qui vivait sa première cam- pagne, s’est notamment révélée une «vraie réussite», se réjouit Vincent Lagasse, puisqu’aucun dysfonctionnement n’est survenu. «Nous avons produit toute l’élec- tricité dont nous avions besoin (l’usine a une consommation de 11 MW, soit l’équivalent des be- soins en énergie de la ville de Pé- ronne et de ses environs, ndlr), et nous avons réalisé une économie d’énergie de 15 %.»
A tonnage de sucre équivalent, l’usine a émis 40 % de CO2 en moins par rapport à l’année dernière. Surtout, le défi d’anéantir toute consommation d’eau a été relevé. 200 000 m3 d’eau étaient pompés dans la nappe phréatique jusque-là, pour refroidir le turbo alternateur. Désormais, ce chiffre est descendu à... 0 m3 ! «Une betterave est composée à 75 % d’eau. Nous parvenons à en récupérer une partie et à la réutiliser grâce à la construction d’un bassin à eau condensée.» 350 000 m3 d’eau ont ainsi été stockés. Ils seront utilisés pour les besoins de l’inter- campagne (nettoyages, essais...) et une partie sera proposée aux agriculteurs irrigants.
L’heure était au nettoyage des équipements jusqu’à mercredi, qui permettra de redémarrer la prochaine campagne dans les meil- leurs conditions possibles, puis aux congés bien mérités pour une partie de l’équipe.

L’espoir de prix en hausse
L’enjeu réside désormais en la commercialisation du sucre, même si un quart des ventes de l’année ont déjà été réalisées. «Nous dé- marrons avec des silos quasiment vides, pour pouvoir stocker et trouver le marché le plus rémunérateur», explique Vincent Lagasse. Une bonne partie du sucre fabriqué à Sainte-Emilie a déjà été transférée vers les silos portuaires de Dunkerque (62) et de Terneuzen, aux Pays-Bas, prête à être exportée. «Les spécialistes disent que les cours du sucre devraient repartir à la hausse d’ici quelques mois, notamment en Europe, où les rendements ont été faibles. On vendra donc à ce moment-là.»
Le prix final, payé aux mille cents planteurs de la sucrerie locale du groupe, sera connu lorsque tout sera commercialisé. Cristal Union a cependant déjà annoncé un prix compris entre 22 et 24 €/t. La surprise pourrait être bonne si les cours augmentaient réellement. En attendant, à Sainte-Emilie, «on s’attend à une petite érosion des surfaces l’année prochaine». Mais les responsables restent confiants : «Nous avons toujours eu la sta- bilité du rendement, année après année, et nos planteurs ont de la technicité. On peut donc avoir l’espoir de maintenir notre niveau de productivité.»


En chiffres

1 800 000 t
de betteraves écrasées lors de cette campagne
108 jours de campagne
6,85 % C’est le taux de tare terre particulièrement bas : un record cette année !
92,4 t à 16° Un résultat similaire à l’année précédente
0 m3 d’eau consommée grâce à la nouvelle centrale


Deux difficultés techniques maîtrisées

Les mots néonicotinoïdes et cercosporiose font trembler les planteurs. Chez Cristal Union, à Sainte-Emilie, les problèmes sont aujourd’hui plutôt maîtrisés. En ce qui concerne le remplacement des néoniconoïdes, «l’insecticide Tepekki a reçu son homologation en début d’année, et nous pourrons l’utiliser en 2019, confie Vincent Caille. Ce produit, assez sélectif, s’avère efficace contre les pucerons. Il nous offre une bonne al- ternative.» La cercosporiose, cette maladie du feuillage qui peut faire des ravages, a été particulièrement forte cette année dans le secteur. «Nous avons donc mis en place Cerc’OAD, un outil d’aide à la décision qui mesure l’évolution de la température et de l’hygro- métrie, et qui alerte les agriculteurs dès l’apparition de micro-signaux de la nécessité d’une protection. Car la première intervention est déterminante.» En 2018, les premiers avis de traitement ont été donné début juillet. Le groupe conseille aussi d’opter pour des variétés tolé- rantes à la maladie, pour assurer le bon développement de la betterave en fin de cycle.

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