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Campagne betteravière : risque de faible teneur en sucre

La campagne a débuté le 16 septembre dernier à Roye et Eppeville. Les autres usines sucrières de la Somme leur emboîteront le pas. Aperçu et premiers résultats des prélèvements.

Premières betteraves de la campagne sur le tapis de l’usine de Roye.
Premières betteraves de la campagne sur le tapis de l’usine de Roye.
© AAP

16 septembre : cinq heures du matin, au centre de réception de l’usine sucrière de Roye. Le ballet des camions commence. Les uns après les autres, ils déversent dans la cour leur chargement de betteraves.
Quelques jours auparavant, les planteurs avaient commencé à arracher ces mêmes betteraves de leurs champs, en suivant scrupuleusement les prescriptions de l’usine sur les tonnages et les hectares à mettre à sa disposition. Dès lors, l’usine va tourner 24 heures sur 24. C’est parti pour 105 à 110 jours. Il en sera de même dans toutes les usines sucrières, excepté Sainte-Emilie (cf. tableau).
«Compte tenu qu’on a eu beaucoup de pluie au moment où les planteurs arrachaient leurs premières betteraves, on risque d’avoir de la terre», souligne Etienne Lenaerts, directeur de l’Association syndicale betteravière de la Somme (Asbs). Mais ce n’est pas ce qui l’inquiète le plus.
Les prélèvements réalisés sur quinze parcelles dans la Somme (Ponthieu, Vimeu, Amiénois, Santerre, Vermondois, etc.), chaque année, et chez les mêmes agriculteurs, ont révélé des teneurs en sucre moindres que l’an dernier. «Selon les endroits, nous avons des parcelles à 16,5 % de teneur en sucre, et d’autres à 14,5 ou 15 %. Nous risquons donc d’avoir une faible teneur en sucre, prévoit-il, à cause de la repousse de feuilles.»

La sécheresse a fait des dégâts
En cause notamment, la sécheresse, ne permettant pas à la plante de se développer dans de bonnes conditions, et surtout, en temps voulu. «C’est la première année où des parcelles ont été affectées par la sécheresse, surtout dans l’Oise», relève Etienne Lenaerts. A présent que les températures sont plus clémentes et que la pluie est de retour, la végétation a redémarré sur les parcelles qui ont le plus souffert. Conséquence : la végétation absorbe une partie du sucre contenue dans la racine.
Du fait des changements météorologiques de ces derniers temps, l’Asbs aurait aimé que les sucreries de Roye et d’Eppeville décalent le démarrage de la campagne betteravière d’une semaine pour laisser le temps à la plante de profiter des conditions météorologiques idoines pour elle, actuellement. «On gagne 1 % de teneur en sucre par jour», explique-t-il. Si les usines sucrières ont bel et bien leurs contraintes, jugées «opportunistes», par Dominique Fievez, président de l’Asbs, lors du conseil d’administration de l’association, le 21 septembre dernier, «la compétitivité de la filière passe par l’augmentation des rendements agricoles», rappelle Etienne Lenaerts. Conséquence : certains planteurs touchés par la sécheresse auront de faibles rendements avec de mauvais résultats économiques, en dessous des seuils de rentabilité.
Bonne nouvelle, en revanche, les discussions menées par l’Asbs avec le Conseil départemental ont abouti sur la question des routes.

Des camions chargés sur la chaussée
Avec le développement de la production betteravière dans la Somme et, en parallèle des avaleurs de silos pour les planteurs de Tereos, s’est posée la question du chargement des camions. Une solution de bon sens a été trouvée. Plutôt que d’investir dans des quais de chargement, pourquoi ne pas permettre le chargement des camions sur la chaussée, sous réserve que la sécurité des autres usagers de la route soit assurée.
Après plusieurs années de discussions avec le Conseil départemental de la Somme (les routes en question étant de son ressort, ndlr), un arrêté départemental est sorti le 8 septembre dernier. Il est donc désormais possible d’assurer le chargement des camions sur les routes de classe 3 (routes départementales), ce qui ne représente pas moins de 2 600 km de routes dans la Somme.
Pour ce faire, l’agriculteur doit demander une dérogation au Conseil départemental pour pouvoir positionner les camions sur la chaussée, puis le faire savoir à l’usine de telle sorte à ce que cette dernière en informe le prestataire de services, à qui reviendra de poser les panneaux de signalisation. En revanche, l’agriculteur devra s’assurer que les panneaux ont bien été posés. Il en va de sa responsabilité. Mais quand la visibilité ne sera pas suffisante sur la chaussée, des feux devront être également posés.
Des feux, et même des signaux, c’est ce qu’a déjà commencé à envoyer le syndicat betteravier pour préparer un futur accord interprofessionnel le plus précis possible dans le cadre de l’après-quota en 2017. «Nous souhaitons que le planteur ait la garantie de sa rémunération et de sa contractualisation, et que l’industriel soit assuré, lui, de la livraison des betteraves pour alimenter les usines. L’objectif est de faire perdurer ce lien», conclut Etienne Lenaerts.

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