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Céréales : l’exportation française à l’épreuve des réalités

La qualité française ne progresse pas assez vite à l’export.

Les céréales françaises sont très souvent handicapées par un rapport qualité/prix défavorable par rapport à la concurrence étrangère.
Les céréales françaises sont très souvent handicapées par un rapport qualité/prix défavorable par rapport à la concurrence étrangère.
© Patrick Cronenberger

Les céréales fer de lance de l’agriculture française ? Certainement si l'on considère que la moitié de la collecte nationale est exportée. Les chiffres ont été rappelés lors du colloque organisé par France Export Céréales, le 20 mars à Paris. C’est le cas d’abord pour le blé tendre dont les exportations ne cessent de progresser notamment vers les pays tiers. En effet, si l’Union européenne restait encore notre principal débouché jusqu’au début des années 2000, ils ont pris le relais depuis la campagne 2008-2009 avec 10 millions de tonnes en moyenne à chaque campagne. L’Algérie, le Maroc, l’Egypte assurent désormais l’essentiel des débouchés. Mais les volumes exportés varient énormément d’une campagne sur l’autre en fonction de nos disponibilités, du positionnement et de nos principaux concurrents, la Mer noire particulièrement.
Pour l’orge, les deux tiers de la production nationale sont exportés. Le courant est assez régulier avec nos voisins de l’Union européenne. En revanche, les expéditions vers les pays tiers sont très irrégulières d’une campagne sur l’autre, selon l’état de la concurrence sur le marché mondial. L’Arabie saoudite et la Chine sont nos principaux clients.
Si l’export est une composante structurelle de nos bilans céréaliers, notre positionnement est fragile. La France voit ses volumes exportés varier énormément d’une campagne sur l’autre. Pour le Maroc par exemple, Yann Lebeau, le directeur du bureau de France Export Céréales à Casablanca, déplore la dégradation du rapport qualité/prix de l’offre française de blé, alors que l’origine France correspond traditionnellement à la demande des meuniers marocains. La comparaison qu’il a effectuée à partir d’une vingtaine d’analyses sur dix bateaux d’origine France et dix bateaux d’origine ukrainienne est éloquente. Quel que soit le critère retenu, taux de protéine, temps de chute d’Hagberg, PS, taux d’humidité et autres, les origines ukrainiennes sont supérieures aux origines françaises avec un prix inférieur de 10 à 20 dollars de moins la tonne. Commentaire des importateurs marocains : «Dommage qu’il n’y en ait pas eu plus !».

Régularité
En Egypte, les acheteurs publics de l’Office d’importation se félicitent de la régularité de l’offre française, contrairement à l’origine Mer noire qui est confrontée à de lourdes contraintes climatiques et logistiques. Mais coté qualité, les acheteurs font le même constat que les Marocains. Le blé français n’est pas compétitif eu égard à ses caractéristiques techniques (taux de protéine insuffisant, humidité trop élevée notamment) observe Robert Guiragossian, le directeur de France Export Céréales au Caire. Et la place plus importante accordée aux acheteurs égyptiens privés trace «un avenir incertain pour le blé français» estime-t-il ; ces opérateurs étant plus exigeants sur les critères d’importation.
Pour la Chine, la France joue la carte de l’orge brassicole. En effet, les Chinois sont devenus les premiers consommateurs de bière au monde et leur production d’orge a tendance à diminuer. La France est devenue le troisième fournisseur de l’Empire du Milieu derrière l’Australie et le Canada. Mais déplore Li Zhao Yu, le responsable de France Export Céréales à Pékin les volumes «sont très irréguliers». Et il insiste aussi sur les problèmes qualitatifs de l’offre française, l’excès d’humidité, la faiblesse du taux en protéine et la tendance des Français à modifier régulièrement leur offre variétale, «tous les trois ou quatre ans», contrairement à nos concurrents.

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