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Céréales : restez très sobre sur le premier apport d’azote !

Des reliquats azotés faibles à moyens sur des céréales malmenées par les excès d’eau puis le gel militent aujourd’hui pour un premier apport d’azote très modéré, avant de fractionner l’apport principal.

Mieux vaut s’orienter vers des stratégies de fractionnement en quatre apports d’azote.
Mieux vaut s’orienter vers des stratégies de fractionnement en quatre apports d’azote.
© Thierry Guillemot

Compte tenu des cumuls de pluie importants au cours de l’hiver, une partie de l’azote minéral du sol a pu être entraînée au-delà de la zone explorée par les racines. Les premiers retours de mesures de reliquats azotés indiquent des valeurs faibles à moyennes par rapport aux valeurs pluriannuelles. Si la mesure est intervenue avant de fortes pluies, il est nécessaire de réajuster les valeurs de reliquat en fonction du cumul de lame drainante entre la date de prélèvement de l’échantillon et la date de calcul ou de réactualisation de la dose conseillée X.
Le soufre est également sujet à entraînement suite à des cumuls de précipitation importants. Les secteurs à fortes pertes de reliquats azotés sont donc également à surveiller pour la fertilisation soufrée.

Une absorption d’azote parfois pénalisée
Malgré un cumul de températures depuis le semis plutôt élevé, la croissance des cultures a pu être freinée par l’excès d’eau et le manque de rayonnement, frein d’autant plus fort que les parcelles ont été semées tardivement.
Le gel a également pu (ou va) causer une défoliation partielle des cultures. On risque donc d’observer localement des niveaux d’absorption d’azote par les céréales d’hiver moyens à faibles en cette sortie d’hiver, avec des effets de milieu (sol, drainage) et de pratiques (date de semis) importants.
Une culture bien développée en sortie d’hiver peut aisément avoir absorbé 40 à 60 kg d’azote à l’hectare si le stade est avancé et la biomasse forte. A l’inverse, une céréale chétive (semée tard ou carencée en azote par l’hydromorphie) peut à la même date n’avoir absorbé que 10 à 20 kg d’azote à l’hectare.
Evidemment, le potentiel de rendement n’est que faiblement corrélé à l’état de la culture aujourd’hui. Le climat à venir et les propriétés du sol conditionneront fortement l’évolution des cultures.
En conséquence, des objectifs de rendement inchangés combinés à des reliquats azotés de sortie d’hiver faibles et une absorption réduite d’azote par les cultures vont conduire à des doses d’azote conseillées, a priori (dose X) élevées, qu’il va falloir fractionner et piloter au mieux.

Dynamique de croissance
Les vagues de froid de février 2018 ralentissent très fortement la croissance et le développement des cultures. Les dates d’apparition du stade «épi 1 cm» devraient ainsi être assez conformes, voire tardives par rapport aux moyennes pluriannuelles si le froid se prolonge.
Par ailleurs, les sols humides et froids combinés à des plantes parfois encore stressées par les excès d’eau et freinées par le retour des gelées vont conduire à des croissances des cultures faibles à nulles au cours des prochains jours. Corolaire de ces croissances réduites, les besoins instantanés en azote vont également être faibles.

Vers des applications fractionnées
La combinaison de reliquats faibles et d’enracinements malmenés par les excès d’eau risque de rendre l’absorption de quantités suffisantes d’azote du sol difficile, voire impossible. Il est donc indispensable de pallier ce manque par des apports d’engrais minéraux en surface. Encore faut-il rappeler que la valorisation de tels apports de sortie d’hiver est médiocre, surtout lorsque les plantes ont une croissance instantanée faible. Cela milite donc pour des premiers apports très modérés, à renouveler, le cas échéant, dès que les conditions climatiques stimuleront fortement la croissance des plantes.
Il faut également noter que les premiers apports d’azote, qui auraient pu être déjà réalisés, n’ont sans doute pas été absorbés par les cultures à cause du froid. Ils ont même pu être organisés ou entraînés en profondeur dans le profil.
On s’oriente donc préférentiellement vers des stratégies de fractionnement en quatre apports. Un premier apport N1 doit être très modéré dès que la portance du sol le permet, d’autant plus que l’arrivée d’une nouvelle vague de froid pourrait entraîner des destructions partielles ou totales de cultures. Ensuite, il faut procéder à des apports fractionnés N2 et N2’, qui permettent d’accompagner la fin du tallage et le début de la montaison, plutôt qu’un apport unique massif autour du stade épi 1 cm et soumis à l’aléa climatique. Enfin, un apport «tardif» N3 courant/fin montaison doit être réalisé pour ajuster la nutrition azotée sur la base de l’absorption antérieure et du potentiel de rendement.
La grande disparité des parcelles, en fonction notamment des conséquences des excès d’eau et du gel va, de plus, nécessiter de piloter la fertilisation parcelle par parcelle.

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