Aller au contenu principal

Céréales
C’est le moment d’évaluer le risque de verse

À l’approche du stade épi 1 cm dans la plupart des parcelles, la mesure du risque de verse devient incontournable. D’autant plus que, selon les premières estimations, celui-ci s’avère plus élevé que les précédentes années.

Le stade «épi 1 cm» du blé constitue un repère pour le raisonnement  de nombreuses interventions.
Le stade «épi 1 cm» du blé constitue un repère pour le raisonnement de nombreuses interventions.
© Arvalis-Institut du végétal

Cette année, les céréales ont été, dans la majorité des cas, semées tôt, dans de bonnes conditions. Puis les conditions climatiques de l’automne/hiver (cumuls de températures élevés…) ont été favorables à un fort développement des cultures.

 

Des biomasses élevées

Le nombre de tiges susceptibles de monter à épi est supérieur à la moyenne : sur la plateforme d’expérimentation d’Aubigny-aux-Kaisnes (02), les premiers comptages indiquent, pour un semis du 11 octobre 2022, des peuplements records autour de 1 077 tiges à plus de 3 feuilles ; alors que la moyenne pluriannuelle se situe plutôt autour de 890 tiges.

Il y a donc beaucoup plus de tiges que nécessaire pour assurer le rendement, entraînant une compétition entre elles.

Par ailleurs, l’azote absorbé par les céréales est record, avec, en plus, des apports au tallage bien souvent trop importants (encore plus lorsqu’on voit les reliquats très élevés cette année) : on favorise le maintien de trop nombreuses talles. Enfin, les stades sont en avance, la montaison se fait donc en jours dits «courts», avec un rayonnement moyen et des températures encore fraîches, accompagnés du retour des pluies : la compétition est plus forte entre les tiges qui s’étiolent.

En résumé, cela fait bien longtemps qu’on n’a pas eu un risque de verse pareil en Hauts-de-France : à bien évaluer impérativement dans chaque parcelle !

 

Estimer le risque

Il est indispensable d'estimer le risque de verse afin d'optimiser la rentabilité du régulateur et éviter des traitements inutiles, ou qui engendrent, dans de mauvaises conditions d’application, des phytotoxicités impactant de manière significative le rendement. Le risque de verse s’évalue selon trois facteurs par ordre d’importance : la génétique – c’est le critère fondamental pour établir le niveau de risque initial –, les pratiques culturales et les conditions climatiques courant montaison.

 

Vigilance sur les conditions d’application du régulateur

Si le risque évalué est moyen à élevé, une application de régulateurs est conseillée. Ceux-ci agissent sur l’élongation des cellules de la tige, pour aboutir à des entre-nœuds plus courts, ou à des parois plus épaisses et, donc, à des tiges plus solides. Pour accroître leur efficacité et limiter la phytotoxicité du traitement, les applications sont à réaliser sur des cultures en bon état (pas de viroses, absence de stress hydriques ou azotés…), correctement alimentées en azote et dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15 - 20°C). Il ne faut pas intervenir si plusieurs jours avec des températures froides (< 5°C) sont prévus dans les cinq jours suivants ; en cas d’amplitudes thermiques de plus de 15°C, accompagnées de températures minimales froides, sont prévues dans les cinq jours suivants ; enfin, en période de sécheresse avant et après traitement. Dans ces conditions, il est impératif de décaler la date d’intervention pour retrouver des conditions favorables et éviter l’inefficacité du produit ainsi que des pertes de rendements.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout {nom-site}.

Les plus lus

billet d'humeur Europe 1 tapage nocturne Olivier Berthe
Conflit de voisinage à Lignières-en-Vimeu : est-ce en voulant faire justice soi-même qu’on avance ?

Trois matins, quelques vaches nourries à l’aube… et voilà qu’un simple conflit de voisinage devient affaire nationale. Entre…

mobilisation contre accord UE-Mercosur PAC et taxe engrais
Mobilisation ce mercredi dans la Somme : « Macron nous met sur la paille »

Les agriculteurs de la Somme se mobilisent ce mercredi 12 novembre contre une succession de décisions et déclarations jugées…

Le classement des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts repose sur une procédure réglementaire stricte. Dans le cas du corbeau freux, espèce indigène,  il relève du groupe 2, fixé pour trois ans par arrêté ministériel. Le dernier datant du 3 août 2023.
Corvidés : pourquoi les agriculteurs doivent déclarer les dégâts dans la Somme

Sans signalements précis et documentés, le corbeau freux pourrait être retiré de la liste des espèces susceptibles d’…

Chaque année, la Trans’Henson est un spectacle incroyable.
La Trans’Henson, vitrine d’un élevage local en plein essor

Chaque automne, la Trans’Henson attire des milliers de spectateurs. Les centaines de chevaux emblématiques de la Baie de Somme…

Historial de la Grande Guerre de Péronne guerre en Ukraine
À l’Historial de la Grande Guerre, une conférence interroge les échos du conflit en Ukraine

Alors que l’Europe commémore l’armistice du 11 novembre, l’Historial de la Grande Guerre de Péronne propose une réflexion…

L’agronomie commence par l’observation de l’agriculteur. Lors des semis,  le bon positionnement de la graine est primordial.
Le semis, étape clé d’un système agroécologique durable

Épisode 1. À Sauvillers-Mongival, Jean Harent cultive les pratiques agroécologiques. Au fil des saisons, nous suivons ses…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 9.90€/mois
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Action Agricole Picarde
Consultez les versions numériques de l'Action Agricole Picarde et du site, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de l'Action Agricole Picarde