Chantier nature au marais de Long
Une faune et une flore rares poussent au marais de Long. Cette biodiversité disparaîtrait si le site n’était pas entretenu. Le Conservatoire d’espace naturel de Picardie organise un chantier participatif ce 30 mars.
la Menyanthe, protégée en région, la Grande douve, protégée au niveau national, ou encore l’Orthétrum bleuissant, une espèce rare de libellule.
Long est un village niché au cœur de la Moyenne vallée tourbeuse de la Somme, près d’Ailly-le-Haut-Clocher, d’à peine six cents âmes. Et pourtant, la commune attire les touristes : camping municipal, gîtes et chambres d’hôtes ont une place d’importance dans l’économie locale. Son atout : un cadre marécageux exceptionnel, doté d’une nature préservée, «véritable paradis pour les pêcheurs et les chasseurs», se targue la ville sur son site internet.
Leur marais, les locaux comptent bien le préserver au mieux. Dans ce cadre, le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) de Picardie, avec la collaboration des fédérations de chasse et de pêche départementales, organisent un chantier nature, ce 30 mars, dès 9h. «Chaque année, trente à quarante volontaires viennent nous prêter main-forte pour l’entretien du site», explique Clémence Lambert, du CEN.
Une des dernières grandes tourbières
Le marais communal de Long fait, en fait, partie d’un complexe d’étangs tourbeux (Long, Longpré-les-Corps-Saints, Hallencourt...), qui possède une grande valeur patrimoniale d’intérêt européen. Plus de douze habitats naturels de la directive européenne «Habitats» (herbiers aquatiques, végétations amphibies, prairies tourbeuses, tremblants tourbeux…), une flore et une faune patrimoniales typiques des marais tourbeux alcalins et des étangs de la Picardie y sont observés.
«Il s’agit de l’une des dernières grandes tourbières de la vallée de la Somme, assure David Adam, chargé d’études scientifiques au CEN. Nous y travaillons depuis une quinzaine d’années. Pendant des années, la tourbe a été extraite par la centrale hydroélectrique pour la production d’électricité. Malgré tout, le site a été bien préservé et présente une biodiversité très intéressante.»
Une flore et une faune rares
Parmi la flore caractéristique, on trouve une grande population de Grande douve, sorte de gros Bouton d’or, protégée au niveau national, ainsi que de Menyanthe, aussi appelée Trèfle d’eau, protégée en région. «Une faune particulière vit aussi dans ce marais, comme l’Orthétrum bleuissant, une espèce rare de libellule», ajoute David Adam.
Pour empêcher la végétation plus commune de se développer à outrance, et d’étouffer la végétation typique du milieu, la commune y fait pâturer onze chevaux Camarguais (douze depuis peu, puisqu’un poulain est né récemment), une race rustique, très adaptée à la vie dans ce milieu humide. «Malgré tout, il reste des endroits où le pâturage a du mal à faire ses effets. Les chevaux ne mangent pas les sauges ou les aulnes, par exemple, qui peuvent être envahissants.»
Le chantier nature se concentrera donc dans une surface de 100 m2 environ, près de la fameuse centrale hydroélectrique. Au programme : débroussaillage, abattage d’un vieux cabanon, coupe de rejets, entretien des clôtures des pâtures des chevaux… La journée est aussi l’occasion de découvrir plus particulièrement ce site exceptionnel, même si les travaux sont effectués avant la période de floraison, pour éviter de piétiner la végétation.
Inscription auprès de Clémence Lambert : 06 07 30 41 61 ou reservation@conservatoirepicardie.org
Barbecue offert le midi
Prévoir des bottes
Agenda
D’autres chantiers nature sont prévus en région. Parmi eux, dans la Somme, celui de Fignières, le 6 avril, à 9h30. «Luttons contre l’embroussaillement du larris pour préserver des espèces emblématiques comme l’anémone pulsatille ou encore le lin à feuilles ténues. A vos sécateurs !», annonce le CEN de Picardie.
Toutes les dates sont à retrouver sur http://conservatoirepicardie.org