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Légumes transformés
Chez Ardo, une grosse augmentation pour les petits pois

L’organisation de producteurs Agoris livrant l’usine de fabrication de légumes surgelés Ardo de Violaines a obtenu une revalorisation de 40 % du prix du contrat «pois vert» pour la récolte 2023.

Chez le transformateur de légumes Ardo, on n’hésite pas à qualifier la revalorisation des contrats de production de pois verts «d’historique». «Une augmentation comme, celle-là, on n’en voit pas tous les ans», confiait le 24 août dernier le responsable des approvisionnements de l’usine Ardo de Violaines (62), Christophe Deleruyelle. L’industriel belge a en effet annoncé il y a quelques jours que le prix contrat 2023 pour la production de pois sera augmenté de «40 %» par rapport à 2022. Producteur de légumes à
Doullens (80) et président de l’organisation de producteurs (OP) Agoris, Gilles Delannoy confirme à la fois la revalorisation et sa portée. Depuis une dizaine d’années qu’il cultive des petits pois, il assure «que cela fait longtemps que l’on n’a pas vu cela…» Sur les quelque 500 producteurs membres de l’OP, environ la moitié d’entre eux produit des pois verts pour une surface d’environ 4 000 hectares répartis entre le Nord-Pas de Calais, la Somme et l’Oise.

Suivre l’augmentation des charges
Dans un communiqué commun, Ardo et Agoris expliquent que «cette revalorisation démontre la volonté commune d’Agoris et du groupe Ardo de prendre en compte l’évolution du climat, d’offrir un revenu motivant pour l’agriculteur et de développer significativement les surfaces cultivées dans les Hauts-de-France». Ardo, comme d’autres industriels, joue gros : «Le risque, c’est clairement que les producteurs se désintéressent du légume et que les industriels n’aient plus de matières à transformer. Sans revalorisation, on aurait pu craindre une baisse des surfaces», estime Gilles Delannoy. «Depuis un an, les agriculteurs comme les industriels sont confrontés à des évolutions de charges considérables qui se sont accentuées avec la guerre en Ukraine», poursuit le président d’Agoris. Entre «la hausse des matières premières, des engrais, du matériel, du carburant, des produits de protection des plantes, etc.», il estime que le montant des charges a bondi «de 30 %» pour les producteurs de légumes. «Si on ajoute à cela l’augmentation des cours des céréales, certaines cultures qui retrouvent des couleurs comme la betterave, nous allons tout droit dans une diminution des surfaces et des volumes». Or, plutôt que de voir les surfaces diminuer, Ardo veut au contraire les voir progresser : «Nous avons les moyens industriels (notamment en Belgique) pour absorber des hectares supplémentaires, prévient Christophe Deleruyelle. On n’aime pas en général voir des outils fonctionner au ralenti».

Priorité au pois vert
Les discussions entre les deux parties ont débuté en mars dernier ; ce qui est, selon des aveux partagés, «plus tôt que d’habitude, mais il y avait urgence», assure Gilles Delannoy. Le représentant d’Ardo évoque quant à lui la «responsabilité» qui est la sienne en tant que «leader européen». Après plusieurs temps d’échange, l’accord trouvé entre Ardo et Agoris ne concerne pour l’heure que le pois. «C’est quand même la culture qui est la plus importante pour nous en termes de surfaces», rappelle Christophe Deleruyelle. Et d’assurer que les échanges avec l’organisation de producteurs vont se poursuivre pour d’autres cultures, «comme le haricot ou l’oignon».

 

Qualité et tendreté au rendez-vous

Selon le responsable des approvisionnements de l’usine de Violaines, Christophe Deleruyelle, «les années se suivent mais ne ressemblent pas». Quant aux épisodes de canicule tels qu’on en connait en ce moment, «ce n’est pas nouveau, mais on s’est rendu compte que le pois ne supporte par des températures au-delà de 28°C», rapporte Gilles Delannoy. Pour les agriculteurs, sur le plan agronomique, «l’objectif est de semer le plus tôt possible pour éviter les périodes de fortes chaleurs qui impactent le rendement». Les semis débutent en général à partir de la fin du mois de février jusque mi-mai pour garantir un approvisionnement de l’usine de transformation dès le début du mois de juin. En 2022, le rendement moyen était de 6,5 tonnes/hectare, et devrait être équivalent cette année, avec un indice de tendérométrie «satisfaisant». Et une qualité qui pourrait être également au rendez-vous, malgré un printemps sec et peu de réserve hydrique.
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